vendredi 30 avril 2010

The 2010 TIME 100 Poll - Didier Drogba

By TIME STAFF Thursday, Apr. 01, 2010
Age: 32
Occupation: Soccer player
Previous TIME 100 Appearances: 0
His former manager Jose Mourinho called him "the warrior." The Ivorian international and Chelsea striker's athleticism and strength are changing the game, showing what's possible when strength fuses with grace on the football pitch.

Togo : présidentielle, relations avec Jean-Pierre Fabre, gouvernement... Gilchrist Olympio s'explique

Par Christophe Boisbouvier
Depuis le début de l'année, il y a une énigme Olympio. Pourquoi l'opposant historique du Togo ne s'est-il pas porté candidat à la présidentielle du 4 mars dernier ? Est-il en conflit avec son lieutenant, Jean-Pierre Fabre ? Pourrait-il un jour entrer dans un gouvernement aux côtés des amis du président Faure Gnassingbé ? Gilchrist Olympio, le chef de l'UFC, l'Union des forces du changement, s’explique.
Gilschrist Olympio bonjour…
Pourquoi n’avez-vous pas été candidat à la dernière présidentielle ?
« J’ai été malade. Vous savez, j’ai eu une chute plutôt malheureuse à Washington. Je suis tombé du premier étage jusqu’au rez-de-chaussée. J’ai loupé une marche, dans la soirée, je suis allé rendre visite à ma fille, qui vit à New York et quelqu’un m’a dit de venir à Washington passer quelques jours et c’est à Washington que j’ai eu mon accident, et j’ai eu à passer deux jours à l’hôpital de Georgetown. Après j’ai eu le traitement de physiothérapie. Je n’ai pas d’os cassés, mais beaucoup de contusions musculaires. »
RFI :Beaucoup se sont demandé si ce n’était pas une maladie diplomatique.
« Vous savez, au Togo il y a tellement de rumeurs ! Vous savez, j’étais le candidat choisi à 100 % par notre congrès et j’étais prêt à y aller quand j’ai eu cet accident malheureux à Washington. »
RFI :Pourquoi avez-vous tardé à prendre la parole pendant la campagne, en faveur du candidat Jean-Pierre Fabre ?
« Tout le monde dit qu’on a tardé. Non, ce n’est pas du tout ça. D’abord, j’étais malade et surtout j’avais besoin de temps pour consulter les autres partis de l’opposition »
RFI :Donc, vous n’avez pas soutenu Fabre d’entrée de jeu. Vous avez hésité, c’est ça ?
« Oui, c’est exact. J’étais candidat et je voulais être candidat. J’ai cru que j’allais me relever un peu plus tôt, mais mes médecins m’ont dit : ce genre de chute, il faut compter un ou deux mois. Et quand je me suis relevé un peu, je suis parti directement à Lomé. J’ai fais le tour du stade municipal en voiture et j’ai dit à tout le monde – il y avait un monde énorme ! – et j’ai levé le bras avec Fabre pour leur dire :’voici votre candidat. Il faut voter pour Jean-Pierre Fabre’. »
RFI :Mais franchement, Gilchrist Olympio, est-ce que vous n’avez pas hésité aussi parce que peut-être pensiez-vous que Jean-Pierre Fabre n’était pas le meilleur candidat de l’UFC en votre absence ?
« Peut-être, peut-être… Mais vous savez, on a une structure dans le parti. Il faut choisir un candidat en mon absence et on me dit - je n’étais pas présent-, il ne reste que Jean-Pierre Fabre qui est un garçon qui a beaucoup de qualités et comme nous tous, certains défauts aussi. Mais je crois que dans les circonstances, c’était le meilleur candidat que l’on pouvait avoir. »
RFI : Quels sont les petits défauts que vous lui connaissez ?
« Oh… il est un peu plus jeune que moi… »
RFI :Ca, ce n’est pas un défaut.
«Un peu plus de fougue, mais je crois qu’il est intelligent et surtout très travailleur.»
RFI :Alors à l’issue de cette présidentielle du 4 mars, le sortant Faure Gnassingbé a été proclamé vainqueur avec 60 % des suffrages exprimés. Qu’est-ce que vous pensez de ces résultats ?
« Non. Ce n’est pas crédible. On a eu, je crois, moins de cent observateurs européens, et on avait 6 000 bureaux de vote. Donc, il y avait un problème en amont : c’est la liste électorale, il y a le problème de comptage. »
RFI :Si le scrutin s’était bien passé, qui aurait gagné à votre avis ?
« On aurait gagné et gagné massivement. Il n’y a pas de problème. Nous sommes de loin le parti le plus organisé, le plus structuré et le plus populaire du Togo. Et ce que nous demandons c’est ce que le peuple demande, même aujourd’hui. Tous les samedis vous allez voir des centaines de milliers de gens qui marchent. Qui font des marches de protestation, juste pour dire que les résultats ne sont pas crédibles. »
RFI : Alors, vous parlez de ces manifestations hebdomadaires tous les samedis. Lors de l’une d’entre elles, le 17 avril, vous avez été pris à parti par des jeunes militants de votre propre parti de l’UFC. Vous avez quitté les lieux. Comment vous avez vécu ce moment ?
« Quand les quelques jeunes ont jeté des pierres ? »
RFI :Oui.
« Non. C’est un très petit incident. Il y avait à peu près une demi-douzaine de jeunes gens qui jetaient des pierres. Rien de très sérieux, vous savez. Tout l’état major de notre parti l’a condamné. Ils sont venus tous à la maison pour me dire que vraiment ils sont attristés par les événements de ce matin. »
RFI :Mais n’est-ce pas le signe qu’il y a quand même quelques divergences de vue, entre le courant Jean-Pierre Fabre et le vôtre ?
« C’est tout à fait normal. Ce n’est pas profond. Nous sommes tous membres du même parti. Naturellement, il y a plusieurs courants.»
RFI : A la fin de l’année vous aurez 74 ans. Est-ce que vous envisagez d’être à nouveau candidat de l’UFC à la prochaine présidentielle ou pas ?
« Ca dépend des circonstances. Wade est toujours président. Je crois que Mandela est devenu président à 75 ans. J’espère que je serai en forme pour accompagner mon parti. Sinon, on trouvera le bon candidat pour notre parti. »
RFI : Alors beaucoup pensent que vous allez rentrer dans un gouvernement formé par le président Faure Gnassingbé. Quelle est votre position là-dessus ?
« C’est une question que nous devons étudier sérieusement, mais pour le moment l’attitude c’est que nous continuions notre rôle d’opposition à ce régime militaire. Peut-être avec des concessions de tous les côtés on peut trouver une solution mais pour le moment la question n’a pas été sérieusement étudiée. »
RFI :
Alors vous avez quand même quelques discussions discrètes, avec les membres de l’entourage de Faure Gnassingbé. Est-ce que ces discussions vous ont permis d’avancer ou pas ?
« Nous en avons eu dans plusieurs pays. A Rome, à Paris, à Bruxelles, à Ouaga et à Lomé et on a toujours essayé de trouver un terrain d’entente. Mais ceci a été, jusqu’à maintenant, impossible.»
RFI :
Quelle est la dernière fois que vous avez parlé avec Faure Gnassingbé ?
« Ca remonte presque à un an et demi. »
RFI :
Même au téléphone ?
« Même au téléphone oui. Je ne l’ai jamais eu au téléphone. »
RFI :
Et à quelles conditions pourriez-vous envisager une entrée au gouvernement ?
« Très difficile. Si par hasard on doit entrer dans un gouvernement de ce genre, il nous faut beaucoup, beaucoup de garanties. Parce que vous savez, c’est une dictature, en place depuis 45 ans, et ils ont une armée restée prétorienne, tribale et familiale. Donc, il nous faut trouver une solution. »

RFI :
Gilchrist Olympio, merci.

R.D.C. - Controverse sur le Cinquantenaire de l’indépendance de la RDC

(Afriqu'Echos Magazine 30/04/2010)
Certains médias congolais (voir le site Digitalcongo.net citant le 29 avril un article du quotidien Le Palmarès sous ce titre : « Cinquantenaire de la RDC : divergence entre Wallons et Flamands sur la participation officielle de la Belgique ») ont fait part d’une divergence de vues belgo-belge sur la participation de la Belgique aux cérémonies commémoratives du cinquantenaire de l’indépendance du Congo, le 30 juin prochain.
En résumé, les Flamands voient avec un déplaisir manifeste la présence d’Albert II à Kinshasa, accompagné d’une kyrielle de dirigeants belges.
La Flandre, dans son approche mémorielle de la colonisation et de la décolonisation, s’oppose, une fois de plus, à la Wallonie sans doute quelque peu nostalgique du Congo belge et coupable, à ses yeux, d’un attachement au Congo, paternaliste et suranné. On évitera de se mêler à cette querelle qui fragmente sur ce plan-là aussi une Belgique moribonde. Mais cette polémique permet de se poser quelques questions sur la signification même de cette célébration que les autorités congolaises souhaitent grandiose.
1° Pourquoi vouloir absolument, et s’en réjouir, que le colonisateur vienne à Kinshasa célébrer la fin de son oppression ? S’il s’agit seulement de remplir les tribunes officielles sans profiter de l’instant pour rappeler aux Belges les horreurs de leur colonisation et leur décolonisation ratée, leur présence à Kinshasa est effectivement dérisoire et inutile.
2° Pourquoi ne pas saisir l’occasion pour obtenir des avancées concrètes sur les relations bilatérales belgo-congolaises ? Par exemple, tout en insistant pour que soit enfin reconnu le sacrifice des soldats congolais lors de la deuxième Guerre mondiale, obtenir pour eux et leur famille les mêmes pensions que celles qui sont réservées aux seuls anciens combattants belges ; demander à la Belgique un soutien efficace à la formation professionnelle des jeunes Congolais, une aide tangible, forte, à l’enseignement au Congo, du primaire à l’Université ; exiger une politique différente en matière d’octroi de visas et du séjour des Congolais en Belgique pour que cesse la traque immonde des sans-papiers.
3° Que célèbre-t-on ? Il est vrai que les dirigeants actuels ne sont pas les héritiers des combattants pour l’Indépendance, ce qui rend plus difficile le rappel aux Belges de leur rôle néfaste dans l’assassinat de Patrice Lumumba qui, s’il avait pu vivre, aurait certainement donné un autre avenir au Congo, mais ceci ne devrait pas empêcher de s’interroger sur ce qui a été fait – ou qui n’a pas été fait - depuis cinquante ans. Peut-on espérer que les dirigeants actuels et plus généralement l’ensemble de la société civile congolaise ne laissent pas de côté la question de la prédation des richesses du pays, de la responsabilité des élites dans ce pillage, plus que cinquantenaire, et dans le détournement à leur profit, depuis cinquante ans, de l’aide internationale ? Cette question amène la suivante :
4° Comment faire en sorte que le jubilé du 30 juin 1960 soit le départ d’une nouvelle indépendance et de nouvelles pratiques de gouvernement pour que le Congo ait enfin le développement qu’il devrait avoir et les Congolais le niveau de vie décent auxquels leurs immenses sacrifices leur donne droit ? La réponse dépend de la vertu des dirigeants et du souci de faire en sorte que leur politique soit celle de l’intérêt du peuple congolais, plutôt que de satisfaire des intérêts particuliers.
C’est à la formulation de ces questions et évidemment de bien d’autres encore que doit conduire l’étalage par les médias congolais des dissensions entre Flamands et Wallons sur la présence belge le 30 juin prochain. Les Flamands ont le mérite de ne pas avoir de retenue mal placée et de mettre le doigt là où ça fait mal. En Belgique et au Congo. Sans rentrer dans la polémique, rendons-leur au moins cette justice.
Alain Bischoff

vendredi 30 avril 2010 Alain Bischoff*
© Copyright Afriqu'Echos Magazine

Centrafrique - Élections reportées en Centrafrique

(Le Figaro 30/04/2010)
Les élections présidentielle et législatives en Centrafrique, dont le report était réclamé par la classe politique et les ex-rébellions, "ne vont pas se tenir le 16 mai", a annoncé aujourd'hui le président centrafricain François Bozizé, sans fixer de nouvelle date.
Il a toutefois laissé entendre que le nouveau délai pourrait dépasser le 11 juin, date officielle de fin de son premier mandat. Il est candidat à sa propre succession.
"Les élections ne vont pas se tenir le 16 mai. Lorsque toutes les parties impliquées dans ces élections, y compris la communauté internationale, seront prêtes, nous iront à ces élections", a-t-il déclaré lors d'une réunion à laquelle participaient notamment la commission électorale, la classe politique et des ex-rébellions.
"Il ne nous reste plus qu'à confier la suite à l'Assemblée nationale, car il se pourrait que le 11 juin soit dépassé", a ajouté François Bozizé, porté au pouvoir par un coup d'Etat en mars 2003, puis élu président à l'issue d'un scrutin organisé en mai 2005.
"Donc, notre Assemblée doit nous proposer des textes. Sans cela, nous rentrerons dans la 'Somalisation' ", a-t-il ajouté, en référence à la Somalie, en guerre civile depuis 1991.
Dans son intervention, le président de l'Assemblée nationale, Célestin Leroy Gaombalet, a assuré: "Le parlement va se mettre au travail pour sortir un texte, qui ne touchera ni au second mandat, ni à la durée du mandat".
Auparavant, le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI), Rigobert Vondo, avait assuré que cette structure "ne (pourrait) plus techniquement tenir le délai d'organisation des élections".

AFP
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R.D.C. - Bemba-Roi : deux affaires liées ?

(La Libre 30/04/2010)
Une délégation d’une dizaine de parlementaires congolais est venue jeudi matin déposer au Parlement belge une pétition signée par 121 élus congolais (voir "LLB" 27 avril), demandant à la Belgique de recevoir Jean-Pierre Bemba si une éventuelle libération conditionnelle de ce dernier devait être décidée, dans les prochains mois, par la Cour pénale internationale (CPI).
M. Bemba, sénateur et chef de l’opposition congolaise, est incarcéré à La Haye depuis juillet 2008. Il est accusé d’être responsable de crimes de guerre et contre l’humanité commis par ses hommes en Centrafrique en 2003. Il avait été arrêté en Belgique, le 24 mai 2008, à son domicile de la périphérie bruxelloise, sur mandat d’arrêt de la CPI. Il s’était exilé du Congo après la défaite de ses troupes face à celles du président Kabila, en avril 2007, à Kinshasa, d’abord vers le Portugal, où il a des attaches, puis vers notre pays.
En août 2009, la libération conditionnelle du détenu avait été accordée par des juges de la CPI, avant que cette décision soit renversée en appel. Dans l’intervalle, toutefois, la CPI avait demandé à quelques pays s’ils pourraient recevoir M. Bemba en liberté surveillée. La Belgique avait opposé une fin de non-recevoir à cette demande, arguant de la présence de nombreux partisans de M. Bemba sur son sol, ce qui aurait pu causer des troubles, avait-elle fait valoir.
La pétition des parlementaires congolais - "25 % du Parlement", a fait valoir son coordonateur, le député Clément Kanku-Bukasa wa Tshibuabua (opposition) - n’a été adressée qu’à la Belgique, en raison de ses liens historiques et actuels avec le Congo. "La Belgique est au cœur de la politique congolaise. Elle intervient en faveur de son développement; elle est intervenue de manière importante dans le processus électoral et donc, indirectement, dans l’existence des institutions" congolaises d’aujourd’hui. "Sans compter l’aspect pratique, La Haye étant géographiquement proche de la Belgique."
Ces 121 parlementaires "issus de la majorité et de l’opposition" figurent sur la liste "avec leurs numéros de téléphone afin qu’ils puissent confirmer leur engagement", ajoute Clément Kanku. Ces signataires "pensent qu’une position favorable de la Belgique aiderait à débloquer les choses à La Haye", a précisé Clément Kanku.
Au nom de la délégation, ce dernier a rappelé que la Belgique s’était occupée "sans problème" d’accueillir le chef de l’opposition congolaise sur son sol avant qu’il soit détenu par la CPI.
"En outre, c’est la Belgique qui a arrêté Jean-Pierre Bemba. Si elle a collaboré à 100 % avec la CPI pour son arrestation, elle doit aussi pouvoir collaborer avec elle pour sa libération. C’est une obligation morale - ou alors on ne croira pas en sa neutralité. Quel message cela constituerait-il pour les Congolais si la Belgique ne répond pas à cette pétition ? Il y aurait une petite crise entre les parlementaires congolais et le gouvernement belge. Nous ne pensons pas que la Belgique voudra créer des difficultés inutiles avant le voyage du Roi au Congo, en particulier à Kinshasa, où la population est acquise à l’opposition", a ajouté M. Kanku.
Le roi Albert II est attendu dans la capitale congolaise pour deux jours, le 30 juin prochain, à l’occasion des cérémonies du 50e anniversaire de l’indépendance du Congo.
La délégation congolaise a été reçue, au nom de l’Union interparlementaire (union mondiale des parlements des Etats souverains), par François-Xavier de Donnéa. Elle le sera ce vendredi au ministère des Affaires étrangères.
La délégation a-t-elle l’impression d’avoir été entendue jeudi ? "Oui. On nous a écoutés d’une oreille attentive - même si nous tombons à un moment de turbulence" politique belge, a conclu M. Kanku.

MFC
Mis en ligne le 30/04/2010
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Guinée - Formations de milices..... Business de l'Etat Hébreu en Guinée et en Afrique: Infiltration du Mossad, ventes illégales d'armes

(Alterinfo 30/04/2010)
Vente d’armes, soutien logistique, formation... L’intérêt de l’État hébreu pour les pays au sud du Sahara ne se dément pas.
Janvier 2009. La scène se déroule dans un somptueux restaurant du bord de mer à Tel-Aviv. Assis nerveusement au coin d’une table, Samuel Sternfeld avise une dernière fois son équipe. Dans quelques heures, cet habile homme d’affaires israélien reconverti en marchand d’armes doit accueillir une délégation officielle de Centrafrique. Bien que l’État hébreu n’entretienne aucun lien diplomatique avec Bangui, tout est organisé comme une visite d’État : accueil des ministres à l’aéroport Ben-Gourion, transport avec chauffeur, rencontre avec des officiers de l’état-major de Tsahal et inspection des principaux sites d’armements israéliens. Chaque étape du voyage est minutieusement planifiée. Soudain, le téléphone de Sternfeld retentit. Des rebelles viennent d’attaquer un détachement des forces centrafricaines dans la région de Ndélé, frontalière du Soudan. Il y a des morts, la visite est annulée. Coup dur pour cet homme d’affaires mandaté par le ministère israélien de la Défense et qui avait financé de sa poche le déplacement de la délégation envoyée par le président François Bozizé. Pour parfaire son « opération séduction », Samuel Sternfeld avait même sollicité le général Amos Gilad, alors négociateur israélien dans les pourparlers avec le Hamas. Gilad était chargé de transmettre l’assentiment officiel de son gouvernement et de mettre en confiance la délégation centrafricaine.
Fini l’eldorado subsaharien ?
Complexe à réaliser sans l’aval de la France, qui a toujours soutenu militairement les troupes de François Bozizé, l’accord avec Israël ne verra finalement jamais le jour. L’enjeu était pourtant de taille pour le président centrafricain. Confronté à diverses rébellions aux frontières nord et est, le général s’était laissé convaincre par Samuel Sternfeld de la nécessité de bâtir une armée plus imposante que sa garde présidentielle composée d’un petit millier d’hommes. Bozizé y voyait aussi l’occasion de se détacher de la pesante tutelle fran­çaise. Pour ce faire, l’industrie militaire israélienne était prête à tourner à plein régime : drones, blindés, armes légères et vedettes de la marine ont été proposés au régime de Bangui, de même que du matériel d’écoute et de renseignement. Sans grandes ressources financières, le gouvernement centrafricain envisageait en contrepartie de régler l’État hébreu en bois et en diamants.
Inconnu jusqu’ici, cet épisode illustre la nature actuelle des relations entre Israël et les pays d’Afrique subsaharienne, du moins sur le plan sécuritaire. Officieuses, aléatoires, elles obéissent en priorité à une logique d’intérêts politiques et économiques. Comme dans beaucoup d’autres zones géographiques instables, les Israéliens ont su faire valoir leur expérience militaire. « Aujourd’hui, des dizaines de sociétés de sécurité travaillent sur ce continent, toutes dirigées par d’anciens officiers de Tsahal, explique le journaliste d’investigation Ronen Bergman (éditorialiste au Yediot Aharonot). La présence israélienne y est exclusivement privée, c’est un phénomène qui remonte aux années 1970. »
Au lendemain de la guerre de Kippour (1973), lorsque la plupart des pays africains rompent leurs liens avec l’État hébreu, le Mossad décide de se substituer aux diplomates en servant d’interlocuteur auprès des dirigeants africains et des mouvements d’opposition. Isolé sur la scène internationale, Israël cherche avant tout à bénéficier d’appuis au sein de l’ONU. « C’est à ce moment-là que les hommes d’affaires et les marchands d’armes israéliens ont fait irruption en Afrique », raconte l’ancienne députée Naomi Hazan. Au Liberia, au Zaïre, au Togo ou encore au Cameroun, des centaines d’instructeurs israéliens commencent à assurer la formation de gardes présidentielles et d’unités d’élite. À la fin des années 1970, plus d’un tiers des ventes d’armes israéliennes se réalise sur le continent noir. Mais dans certains pays, l’ingérence est parfois lourde d’implications. En Afrique du Sud, l’État hébreu est accusé ouvertement de fermer les yeux sur l’apartheid et d’aider Pretoria a se doter d’armes nucléaires. Tandis que, face à la rébellion érythréenne en Éthiopie, il conditionne son soutien militaire à Addis-Abeba à l’émigration vers Israël des Falashas, les juifs éthiopiens. « L’effondrement de l’URSS a changé la donne, estime Naomi Hazan. D’autres marchés se sont ouverts aux États-Unis, en Inde et en Chine. Ils rapportent chaque année des milliards de dollars à l’industrie militaire israélienne. L’Afrique n’est plus une priorité. »
Nigeria, kenya, éthiopie…
Et pourtant, en septembre 2009, Avig­dor Lieberman est venu démentir cette allégation en effectuant une tournée africaine. Officiellement, la visite du chef de la diplomatie israélienne visait à renforcer la coopération sur le plan agricole et proposer des solutions liées à la purification des eaux. « Il ne fait aucun doute que le plus important pour l’Afrique, c’est la lutte contre la pauvreté et la sécheresse, pas les armes », déclarait Haim Dibon, l’un des proches de Lieberman. Ce déplacement officiel cachait néanmoins d’autres ambitions moins avouables. Au sein de la délégation israélienne figurent une équipe du Mossad, des représentants du Sibat, l’organisme en charge des exportations d’armes israéliennes, de même que plusieurs responsables d’industries de défense, comme les sociétés Elbit, Soltam, Silver Shadow et l’Israel Aerospace Industries (IAI).
Les pays visités par Avigdor Lieberman représentent quant à eux un intérêt sécuritaire majeur. Au Nigeria, principal producteur de pétrole en Afrique, en proie à une rébellion dans le Delta et des conflits communautaires dans l’État de Plateau, les ventes d’armes ont rapporté 500 millions de dollars à Israël ces dernières années. Au Kenya, cible par le passé de plusieurs attentats, la coopération antiterroriste a été longuement évoquée. Enfin, l’Éthiopie, partenaire stratégique de l’État hébreu, est positionnée sur la Corne africaine, au carrefour de la mer Rouge, à proximité du Soudan et de l’Égypte, un axe où l’Iran fait régulièrement transiter ses cargaisons d’armes à destination du Hamas et du Hezbollah.
Activités illégales en Guinée
Éditorialiste au quotidien Haaretz, Yossi Melman refuse néanmoins de penser qu’Israël a signé son retour sur le continent noir. Il prône une doctrine plus pragmatique : « En Afrique, là où il y a de l’argent, il y a des armes israéliennes », clame-t-il. Ce spécialiste des questions de défense a récemment révélé les activités de la société de sécurité privée Global CST en Guinée.
En décembre 2008, lorsque le capitaine Moussa Dadis Camara s’autoproclame successeur du défunt président Lansana Conté, il connaît la méfiance qu’éprouve à son égard une partie de la population. N’accordant guère plus de confiance à l’armée guinéenne, dont il est pourtant issu, le chef de la junte décide de s’attacher les services d’un expert en sécurité qui assurera l’encadrement de sa garde prétorienne, les Bérets rouges. Via le diamantaire israélien Beny Steinmetz, qui possède une mine d’exploitation en Guinée, Dadis Camara reçoit Israel Ziv, patron de la société privée Global CST. Ancien commandant des forces spéciales, Ziv possède un profil impressionnant. Connu pour avoir encadré l’armée colombienne lors de la libération d’Ingrid Betancourt, il a également servi de conseiller militaire en Géorgie en 2008, juste avant que n’éclate la guerre en Ossétie du Sud. Dadis et Israel Ziv concluent un accord qui s’élève à 10 millions de dollars. Mais la transaction est illégale : « Ziv a vraisemblablement agi sans le feu vert du ministère israélien de la Défense et a enfreint les règles d’exportation d’armes », explique Yossi Melman. Si le gouvernement israélien a décidé d’ouvrir une enquête, l’affaire est d’autant plus embarrassante que Global CST n’a pas remis en question sa coopération avec Dadis Camara après la répression sanglante de l’opposition, le 28 septembre 2009. « La société Global emploie toujours en Guinée des experts militaires, agricoles, des conseillers politiques et toutes sortes d’ingénieurs civils », affirme Yossi Melman.
Stratégie d’Infiltration
À défaut d’y avoir déterminé une politique claire, les Israéliens ont, semble-t-il, opté pour une stratégie d’infiltration en Afrique. Ainsi, l’aide militaire proposée par des entrepreneurs privés ou publics ne constitue souvent qu’un premier pas. En septembre 2002, cette logique est à l’œuvre lorsque le président ivoirien, Laurent Gbagbo, fait face à une offensive rebelle. Déçu des Français et à la recherche d’un appui militaire, le chef d’État ivoirien se tourne vers son fidèle avocat parisien Sylvain Maier, qui le met en contact avec plusieurs spécialistes israéliens. En quelques semaines, Laurent Gbagbo obtient la livraison d’hélicoptères, de drones tactiques et de matériel d’écoute. Une cinquantaine d’experts israéliens du renseignement opèrent alors à Abidjan pour espionner les communications des rebelles.
Le 6 novembre 2004, cette implication éclate au grand jour lorsque l’aviation progouvernementale bombarde une position française à Bouaké, tuant neuf soldats de l’opération « Licorne ». Paris découvre que des avions sans pilote israéliens ont survolé le secteur peu de temps avant l’attaque. La France demande alors des comptes à l’État hébreu et exige qu’il cesse son assistance militaire à Laurent Gbagbo. Entre-temps, l’homme d’affaires Moshe Rothschild, principal acteur des ventes d’armes à la Côte d’Ivoire, a déjà monté sur place plusieurs entreprises et décroche des projets liés au développement d’infrastructures civiles. À la fin du mois de juillet dernier, c’est Ehoud Olmert en personne qui s’est rendu à Yamoussoukro, pour une visite restée plus que discrète. Organisé par l’ancien ambassadeur israélien en Côte d’Ivoire, Daniel Kedem, le déplacement de l’ex-Premier ministre était lié à des affaires sécuritaires, telles que la mise en place d’un Shin Bet ivoirien pour renforcer la sécurité autour de Gbagbo et surveiller certains éléments hostiles de l’armée ivoirienne. Les Israéliens, en effet, via la société privée Omega, appuient et forment les services ivoiriens, ainsi que la garde présidentielle.
« Les Israéliens sont derrière tous les conflits en Afrique », s’écriait en août 2009 le colonel Kaddafi, en marge d’un sommet de l’Union africaine, à Tripoli. La réalité est autrement plus subtile. Très réactives, habituées aux situations de crise, les entreprises israéliennes sont souvent les premières à proposer leurs services à des pays en guerre : conseil militaire, soutien logistique et armement. Avec seulement neuf ambassades en Afrique, l’État hébreu est contraint de recourir au secteur privé pour exister sur ce continent

http://www.guineeweb.org
Vendredi 30 Avril 2010
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Côte d'Ivoire - Affrontements entre ex-rebelles à Bouaké: plusieurs morts

(L'Express 30/04/2010)
Deux éléments de l'ex-rébellion ivoirienne des Forces nouvelles (FN) et un civil sont morts jeudi lors d'affrontements entre factions FN rivales dans leur fief de Bouaké (centre), ont indiqué des témoins.
Dans le centre-ville, des échanges de tirs nourris ont opposé dans l'après-midi des éléments du commandant FN de la zone de Bouaké, Chérif Ousmane, aux hommes de "Demcoul", un proche du chef d'état-major adjoint de l'ex-rébellion, Issiaka Ouattara dit Wattao.
Deux membres des FN, dont Demcoul, ont trouvé la mort et un élève a succombé à une balle perdue, ont rapporté des témoins.
Une source proche de l'état-major des FN a confirmé les trois morts, dont celle du proche de Wattao. Les "bérets verts" de Chérif Ousmane, qui assurent la sécurité dans la ville, ont eu à déplorer un blessé dans leurs rangs, a ajouté cette source.
A la suite des tirs, de nombreuses boutiques ont fermé dans le centre de Bouaké, qui s'est soudain dépeuplé. La situation est revenue à la normale en fin d'après-midi.
Selon des témoignages concordants, l'affrontement a été occasionné par la tentative des "bérets verts" d'emmener avec eux un employé d'une entreprise privée de la ville, la Fibaco. Les éléments de Demcoul se sont opposés à cette démarche opérée dans leur zone et, une fois leur chef arrivé sur place, le ton est monté et des tirs s'en sont suivis.
Ces dernières années, plusieurs incidents parfois sanglants ont eu lieu entre factions FN, qui contrôlent le nord du pays et ses ressources depuis leur coup d'Etat manqué de 2002.
Les FN sont dirigées par Guillaume Soro, devenu Premier ministre en 2007 à la suite de l'accord de paix signé à Ouagadougou avec le président Laurent Gbagbo, qui contrôle toujours la moitié sud.

© Copyright L'Express

Sénégal - Vers des négociations avec la rébellion

(BBC Afrique 30/04/2010)
Les deux principaux chefs de guerre du mouvement pour l'indépendance de la Casamance sont d'accord pour des négociations de paix avec le gouvernement sénégalais.
Lors d'entretiens diffusés par la radio privée dakaroise RFM (Radio Futurs Médias), les deux hommes annoncent l'unification du maquis en vue de ces négociations.
Salif Sadio est le chef du Front Nord de l’aile militaire du mouvement indépendantiste casamançais.
César Atoute Badiate commande le Front Sud de la même organisation.
Les deux leaders séparatistes consacraient jusqu’ici une partie de leurs opérations à affronter l’armée sénégalaise et l’autre partie à se battre entre eux.
Aujourd’hui, ils proclament leurs retrouvailles autour d’une volonté commune de paix.
Ils font le constat qu’en près de trente ans de guerre séparatiste, les victimes sont en majorité des civils.
Le seul point de divergence porte sur le lieu où ces négociations devraient se dérouler. Salif Sadio est d’accord pour qu’elles se tiennent au Sénégal, conformément à la condition fixée par le Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye.
Atoute Badiate opte au contraire pour l’étranger car il s’agit, explique-t-il, d’un conflit international.
Il y a un mois, Atoute Badiate avait lancé en direction du gouvernement un appel en faveur de l’ouverture de négociations de paix. Il est suivi aujourd’hui par Salif Sadio qui accepte pour la première fois le principe de participer à une table-ronde.
Mais avant de rencontrer les autorités, Badiate et Sadio veulent organiser des consultations internes au sein du mouvement indépendantiste.
Cette ouverture simultanée au dialogue des deux chefs de l’aile armée du mouvement indépendantiste a surpris de nombreux observateurs.
Les plus sceptiques pensent que les maquisards séparatistes ont besoin de répit après l’offensive lancée par l’armée contre des bases rebelles il y a seulement quelques semaines.

Mame Less Camara
BBC AFRIQUE, DAKAR
© Copyright BBC Afrique

Côte d'Ivoire - Sit-in de l'opposition le 6 mai pour réclamer la tenue de l'élection présidentielle

(Xinhuanet 30/04/2010)
Une organisation proche de l'opposition, la Coalition pour le changement (CPC), organise le 6 mai un sit-in à Abidjan devant le siège de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire pour réclamer une date pour la tenue de l'élection présidentielle alors que des retards dans la confection de la liste électorale rendent quasi caduque la période « fin avril/début mai » prévue après plusieurs reports précédents.
« Nous organisons ce sit-in pour marquer notre désapprobation face aux reports répétés des élections dans notre pays. Nous l' organisons devant l'Onuci pour demander à cette institution de faire pression sur Laurent Gbagbo afin que nous allions au plus vite aux élections », a expliqué jeudi le président de la CPC, Touré Mamadou.
Pour lui, « plus question de laisser de répit au chef de l' Etat tant que la date de la présidentielle n'est pas connue ».
« Nous avons décrété le mois de mai, mois des élections. Ce qui veut dire que nous n'allons pas arrêter au seul sit-in devant l'Onuci », a-t-il précisé annonçant des « manifestations éclatées » à travers le pays.« Celles-ci seront clôturées par un grand sit- in devant la Commission électorale indépendante (CEI) », a indiqué Touré Mamadou.
Le processus électoral est en panne depuis fin janvier suite à la crise née des accusations de fraude portées contre la CEI par les partisans du président Laurent Gbagbo.
Malgré la recomposition de la CEI, le contentieux de l' inscription sur la liste électorale reste bloqué, le camp présidentiel et l'opposition s'empoignant sur le mode opératoire.
En outre, les partisans du président Laurent Gbagbo réclament un audit de la liste électorale provisoire de même que le désarmement de l'ex-rébellion avant l'organisation de l'élection présidentielle.Des exigences qualifiées de « manoeuvres dilatoires » pour ne pas aller aux élections par l'opposition politique et l' ex-rébellion.

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Guinée - DECRET OU REFERENDUM EN GUINEE ?: Le premier couac de la transition

(Le Pays 30/04/2010)
Le retour à une vie constitutionnelle normale est l’objectif principal de tous les acteurs de la vie politique guinéenne. Du moins, pour tous ceux qui se sentent liés par l’accord de Ouagadougou. Le 17 avril , le Conseil national de transition , chargé de proposer une copie consensuelle de la nouvelle Constituion, a déposé ses conclusions. La communauté internationale a salué la qualité du travail abattu par l’équipe de Rabiatou Diallo.
162 articles constituent le nouveau texte fondamental soumis à l’appréciation du président par intérim, le général Sékouba Konaté. Mais le général se trouve confronté à un dilemme. En lui soumettant le projet de Constitution, la première responsable du CNT , Rabiatou Diallo, a indiqué la suite que l’on doit donner au dossier. Elle a tout simplement proposé au président par intérim de promulguer la Constitution par décret. Une solution rapide, efficace et qui a l’avantage de permettre de respecter la date fatidique du 27 juin, fixée pour le premier tour de l’élection présidentielle. On comprend bien cet empressement de la syndicaliste et de son équipe à tourner définitivement cette page triste de l’histoire du pays, entachée par le massacre du 28 septembre.
Tel n’est pas l’avis de certaines personnalités du gouvernement de transition dont le Premier ministre, Jean Marie Doré. En fin politique, il s’est interrogé sur la meilleure façon d’adopter cette nouvelle Constitution : « le projet qui est fait est une nouvelle Constitution qui crée un nouveau régime et je n’ai pas le souvenir, dans aucun pays et en aucun temps sauf en cas de coup d’Etat, où on adopte une nouvelle Constitution créant un nouveau régime par décret, c’est la question que se pose le gouvernement. Le gouvernement ne prend pas de position ». En deux mots comme en mille, le Premier ministre, nonobstant la situation politique actuelle, ne soutient pas une adoption de la Constitution par decret. Le problème, c’est qu’il ne propose rien en retour, dans la mesure où il sait lui-même que son pays ne saurait supporter un référendum avant le 27 juin 2010. En clair, c’est le report des élections qui est envisagé si l’option du référendum venait à être retenue.
Cela dit, le Premier ministre pose une question fondamentale, celle de la base légale de cette nouvelle Constitution qui impose une nouvelle République. Comme il l’a lui-même déclaré devant la presse guinéenne, ç’aurait été une modification, qu’on aurait compris. La balle est donc dans le camp du président par intérim. C’est à lui qu’échoit cette lourde décision. S’il opte pour la promulgation par decret, c’est un précédent juridique qu’il crée. Dans le cas contraire, il faudra se résoudre au report des élections, reprendre son bâton de pèlerin pour faire le tour des partenaires financiers avec toutes les incertitudes liées à cette opération. Sans oublier que la situation nationale pourrait également dégénérer si les nostalgiques du capitaine Dadis Camara se mettaient à la partie pour gagner du temps en pourrissant la situation sociale. Comme on le voit, il y a urgence à sortir de cette transition. L’accord de Ouaga n’avait pas prévu ce scénario. Mais si on devait obligatoirement adopter la Constitution par référendum, n’y a-t-il pas moyen de le jumeler à la présidentielle ? Il s’agit maintenant de gérer au mieux la transition pour préserver les intérêts du peuple guinéen.

Abdoulaye TAO
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RDC - L'interdiction en référé du raciste Tintin bénéficie d'un répit

(Actualitte.com 30/04/2010)
C'est Milou qui doit hurler à la mort... Hier encore, les doutes subsistaient dans l'affaire qui oppose les avocats du Congolais Bienvenu Mbutu Mondondo à Moulinsart et l'album Tintin au Congo. « Il n'est pas admissible que Tintin puisse crier sur des villageois qui sont forcés de travailler à la construction d'une voie de chemin de fer ou que son chien Milou les traite de paresseux » a toujours revendiqué ce dernier.
Et hier encore, ses avocats, Me L'Hedim et Tshimbangila, confirmant l'audience d'aujourd'hui, au tribunal de première instance, assuraient qu'ils allaient bien formuler leur demande d'interdiction du titre en référé. Interdiction, à titre principal avec « l'adjonction d'un avertissement à titre secondaire ». On n'y va pas de main morte...
Mais la campagne de Bienvenu s'est heurté à un report au 5 mai prochain, date à laquelle sera jugée l'affaire, ce qui ne semble pour autant pas ennuyer le plaignant. En outre, ils comptent bien contraindre Moulinsart à fournir les preuves établissant que les droits de reproduction de l'ouvrage leur appartiennent, afin de démontrer la culpabilité de ce dernier.
Et une nouvelle procédure pourrait découler, simplement pour y parvenir.
Le 5 mai prochain, lourde responsabilité donc, pour la justice belge, qui devra conclure à l'interdiction demandée, mais également forcer l'éditeur à ajouter sinon une bandelette d'avertissement, du moins une préface expliquant l'issue de ce procès. La version anglaise que Bienvenu exhibait durant le procès porte manifestement déjà cette bandelette : « Pourquoi n'est-ce pas le cas des versions française et néerlandaise ? »
Depuis juillet 2007, Bienvenu s'est lancé à l'assaut de Tintin. L'homme, on doit lui reconnaître, est doué d'une grande patience...

Rédigé par Cecile Mazin
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jeudi 29 avril 2010

RDC - Après les explications de A Muzito : Motion de censure contre le Premier ministre

(Le Potentiel 29/04/2010)
Aux questions pertinentes des députés à l’attitude conciliante du Premier ministre, les jeux ne sont pas encore faits autour de la question orale du député Jean-Lucien Bussa. Bien au contraire, le 2ème round a été caractérisé par une guerre de chiffres et de révélations, jusque-là scandaleuses. Et comme il fallait s’y attendre, l’auteur de la question orale a conclu, malgré les explications du Premier ministre, par la transformation de celle-ci en une motion de censure, car non satisfait des réponses du Premier ministre, Adolphe Muzito.
Le député Jean-Lucien Bussa, auteur de la question orale avec débat à l’endroit du Premier ministre, Adolphe Muzito, a décidé de transformer sa question en une motion de censure contre le Premier ministre et tout son gouvernement. C’est en ces termes qu’il a conclu, le mercredi 28 avril, le débat y afférent après s’être exprimé non satisfait des réponses du Premier ministre et qualifié d’échec toute l’action du gouvernement. Il devra donc se conformer à l’article 196 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Bien plus que cela, le député Bussa a franchi le Rubicon par des déclarations, somme toute, fracassantes et scandaleuses sur les biens acquis par le Premier ministre qu’il accuse d’« enrichissement illicite ». Une nouvelle donne qui aura incontestablement des répercussions sur la poursuite du débat politique.
Les explications du Premier ministre
Et pourtant, la plénière d’hier mercredi a débuté sur un ton serein. Aux questions des députés, reconnues pertinentes par le Premier ministre lui-même, honnêteté intellectuelle oblige, le chef du gouvernement a adopté une attitude conciliante, en acceptant que le « gouvernement légitime » assumait toutes ses responsabilités, nonobstant des rumeurs autour de l’existence d’un gouvernement parallèle. Aussi, s’est-il empressé de placer les rapports inter-institutionnels sous le signe de la concertation, du dialogue, rejetant ainsi le « Congopessimisme ».
Actions et insuffisances
Dans sa réponse aux préoccupations des députés, le Premier ministre a changé de style pour évoquer les actions du gouvernement et les perspectives d’avenir. C’est ainsi que dans le cadre de la sécurité, il s’est attardé sur des efforts accomplis dans le but de préserver les acquis de la paix. Notamment l’amélioration des relations avec les pays voisins, particulièrement le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi, grâce à la politique courageuse initiée par le président de la République. Efforts qui se sont prolongés au niveau de la restructuration de l’armée, avec l’existence désormais d’un Bataillon d’intervention rapide, de la mise sur pied d’une vingtaine de bataillons autres et le changement dans les groupes armés qui se sont mués en partis politiques, cas du Congrès national pour la défense du peuple, CNDP.
Il s’agit également de cette avancée significative dans les rapports avec l’Angola et l’adoption de la loi sur la délimitation des frontières terrestres et maritimes au niveau du Plateau continental, avant d’annoncer la permutation des cadres au niveau de l’Armée et de la Police. Il a saisi cette opportunité pour relever que les rapports sont bons avec la Monuc qui a accepté d’accompagner le gouvernement dans la réforme des services sécuritaires. Et ce, jusqu’à l’organisation de prochaines élections.
Il s’est attardé, chiffres à l’appui sur le social en dégradation depuis des décennies, la paie des fonctionnaires, du soldat et du policier, l’amélioration du climat des affaires pour progresser dans le classement de Doing Business, et enfin la réhabilitation des infrastructures de base dans la perspective de la relance de la reconstruction nationale. A ce niveau, il a proposé la mise en place d’une commission ad hoc pour la « répartition des projets de développement » au bénéfice des provinces.
Mais le Premier ministre a eu le courage politique de reconnaître que tout n’a pas été parfait. Il a reconnu le dysfonctionnement des services de sécurité, fait allusion à la frustration relevée par les ressortissants de la province de l’Equateur, admis que « le Plan de la défense » n’a pas du tout fonctionné à Mbandaka et que des sanctions négatives ont été prises à ce niveau.
En ce qui concerne justement la frustration des ressortissants de l’Equateur, il s’est empressé de les inviter à ne pas tomber dans la « victimisation ». Enfin, il a convié les animateurs politiques des institutions à travailler la main dans la main. Entre-temps, le gouvernement reste ouvert à la réforme du cadre inter-institutionnel.
La main tendue rejetée
Comme il fallait s’y attendre, l’auteur de la question orale a repoussé cette main tendue. Il a qualifié l’action du gouvernement d’échec, dénoncé son attitude d’immobilisme et rejeté tous les chiffres, « faux », selon lui, qu’il a avancés et qui ne reflètent pas la réalité. « Le gouvernement est marqué par l’immobilisme, l’incapacité et le manque de volonté politique », a-t-il déclaré d’un ton sévère.
Il a donc opposé ses propres chiffres en relevant que le gouvernement ne se préoccupait point de conditions sociales des populations, que sournoisement, le pouvoir central déstabilisait les institutions provinciales.
Quant à la situation de la province de l’Equateur, il a rendu responsable tant le gouvernement provincial que national pour n’avoir pas pris toutes les dispositions requises afin d’éviter le pire. Bien plus, l’insécurité est en train de gagner tout le pays, notamment au Bandundu et dans les deux Kasaï.

Par Le Potentiel
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Cote D`Ivoire - Malaise et indifférence dominent le jubilé des indépendances africaines

(Le Monde 29/04/2010)
Le Togo a célébré, mardi 27 avril, dans une relative confidentialité et une certaine cacophonie politique, le cinquantenaire de son indépendance. Le cas togolais n'est pas unique au sein d'une Afrique francophone qui est censée fêter, en 2010, le cinquantième anniversaire de son indépendance. Quatorze anciennes possessions françaises ont en effet accédé à la souveraineté en 1960, principalement pendant les mois d'été de cette année-là.
Les quatorze pays d’Afrique francophone ayant gagné leur indépendance en 1960 sont : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville, la Côte d’Ivoire, le Gabon, Madagascar, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. Le président Sarkozy n’honorera aucune des invitations qui lui ont été faites d’assister aux cérémonies de commémoration.
Malaise et indifférence dominent le jubilé des indépendances africaines Pareil jubilé pourrait servir de prétexte pour analyser le passé et interroger l'avenir. Mais, alors que les dates fatidiques approchent, cet anniversaire menace plutôt de passer inaperçu, tant il se heurte à l'indifférence ou suscite un malaise lié à des ambiguïtés coloniales jamais dépassées.
L'invitation faite par Nicolas Sarkozy aux armées des anciennes colonies de défiler sur les Champs- Elysées le 14 juillet focalise la controverse. "Un divorce ne mérite pas un défilé aux côtés des troupes françaises", raille Jean-Baptiste Placca, chroniqueur à Radio France Internationale. Bien des observateurs africains s'étonnent que le colonisateur célèbre la fin de sa propre oppression. "Faut-il rappeler les horreurs (…) qui ont jalonné l'occupation coloniale ? Que célèbre- t-on ?", interroge Joachim Vokouma, rédacteur en chef du site burkinabé Lefaso.net.
Certaines armées invitées à défiler ont participé à de sanglantes répressions dans leur pays. "Ce jubilé, renchérit Nabbie Ibrahim Soumah, juriste guinéen, risque d'être ressenti comme une double peine : après la colonisation hier, ce sera la célébration de la Françafrique, un pied de nez aux populations en proie à la misère (…)." L'ancien ministre Jacques Toubon, chargé par M.Sarkozy d'organiser les célébrations françaises, tente d'expliquer que le défilé africain sur les Champs-Elysées est seulement organisé en "hommage au sang versé" par les soldats coloniaux des deux guerres mondiales.
L'organisation, la veille d'un "mini-sommet" auquel Nicolas Sarkozy a convié les présidents des anciennes colonies, obéit, à l'évidence à des considérations plus actuelles. Il s'agit d'"assumer, expliciter et rénover" la relation entre la France et ses anciennes possessions, explique M.Toubon, lui-même figure du gaullisme africain.
Le fait qu'il ait qualifié la réunion des chefs d'Etat francophones à Paris de "familiale", le 1er avril lors d'une conférence de presse, a été mal perçu. "Il ne s'agit pas de paternalisme ni de nostalgie, se défend-il. Mais d'une proximité qui existe avec les peuples, pas seulement avec les Etats." Le "secrétaire général du cinquantenaire" souhaite "mettre un peu de vérité et de complexité" dans une relation franco-africaine qui n'est "pas banale". "La mentalité française sur l'Afrique, analyse- t-il, est un mélange de familiarité, d'empathie, et d'une forme de condescendance qui place l'immigration postcoloniale dans une position très particulière. L'histoire coloniale est une composante de l'histoire de France. Elle ne peut être que partagée."
Dix mois après sa nomination, M.Toubon a été doté d'un petit budget interministériel de 16,3 millions d'euros (incluant des manifestations organisées en Afrique). Il n'a toujours pas obtenu de l'Elysée un clair feu vert pour ses initiatives, hormis le défilé du 14-Juillet et le concert africain qui doit suivre au Champ-de-Mars.
Il plaide pour que le cinquantenaire ne se limite pas à des commémorations, mais soit l'occasion d'annonces concrètes en matière de formation professionnelle des jeunes Africains, d'octroi de visas, de promotion de la diaspora africaine en France, et de "décristallisation" des pensions des anciens soldats coloniaux (égalisation avec les pensions servies aux Français).
Mais le calendrier politique français – débat sur l'identité nationale, élections régionales – a manifestement heurté ces ambitions. M.Sarkozy, qui devait lui-même lancer "2010, année de l'Afrique" en décembre dernier, y a renoncé. Le sondage, publié par M.Toubon, qui évalue à 69 % la proportion des Français ne se sentant "pas concernés" par le cinquantenaire, pourrait conforter ce silence.
Sur le continent africain, l'embarras est aussi perceptible, même s'il est d'une tout autre nature. Le cinquantenaire gêne des gouvernants qui n'ont guère envie d'être confrontés à un bilan souvent calamiteux. Rares sont donc les pays à avoir programmé des cérémonies grandioses, comme l'a fait le Sénégal en inaugurant son Monument de la renaissance africaine, le 3avril.
Dans la plupart des Etats, quelques proclamations émues, un vague colloque d'historiens officiels et un défilé militaire feront l'affaire. La population, occupée à survivre, à bien d'autres soucis. Mais la presse et l'Internet se sont emparés du sujet sans la moindre circonlocution.
Si le rôle de la France dans l'octroi d'indépendances en trompe l'oeil est dénoncé, la prédation des richesses et de l'aide internationale par des élites africaines au pouvoir est largement stigmatisée.
"Qu'avons-nous fait de nos cinquante ans ?, se désole Abdou Rahmane Mbengue dans le quotidien sénégalais Walfadjiri. Voici un demi siècle que nous portons le bonnet d'âne de l'humanité." Dans le quotidien Le Messager de Douala, l'historien camerounais Achille Mbembe renchérit : "Y a-t-il vraiment quoi que ce soit à commémorer ou faut-il au contraire tout reprendre ?"
La difficulté est accrue par le fait que les tenants actuels du pouvoir sont rarement les héritiers des combattants pour l'émancipation. Au Cameroun, où l'indépendance a été acquise au prix d'une guerre contre la France, sanglante mais totalement occultée, et de l'assassinat du leader nationaliste, Ruben UmNyobe, le cinquantenaire ravive de très douloureux souvenirs.
A Yaoundé, les militants qui tentent de perpétuer cette tendance politique ont, le 10 avril, qualifié de "provocation" la célébration par Paris des indépendances. "Il est pour le moins indécent que l'esclavagiste célèbre la liberté de l'esclave qu'il tient encore enchaîné", ont-ils protesté, fustigeant "l'arrogance du gouvernement français qui s'auto-élit ordonnateur des fêtes nationales de pays supposément indépendants".
Seule la Côte d'Ivoire de Laurent Gbagbo a opposé une fin de non-recevoir à l'invitation de Paris. "La Côte d'Ivoire entend célébrer le cinquantenaire seule, dans le cadre de sa politique nationale de refondation", a pris acte Jacques Toubon. M.Gbagbo, qui, élu en 2000 pour cinq ans, entame sa dixième année au pouvoir, se veut l'apôtre de la "seconde indépendance" de son pays. Un mot d'ordre qui, dans le contexte de la célébration du cinquantenaire, prend une singulière actualité.
Philippe Bernard
Article paru dans l'édition du 29.04.10
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Guinee - Le PM guinéen dénonce des malversations financières du CNDD

(African Manager 29/04/2010)
Le Premier ministre guinéen, Jean-Marie Doré, a révélé, mercredi au cours de sa première conférence de presse depuis sa nomination en février dernier, que la dette intérieure du pays entre 2008 et 2009 était de l'ordre de 4.000 milliards de Francs guinéens (4 milliards de FCFA), du fait de "la mauvaise et calamiteuse gestion" du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD, au pouvoir).
Le Premier ministre a sévèrement critiqué la gestion des fonds de l'Etat par l'ancienne équipe dirigeante du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), dirigée à l'époque par le capitaine Moussa Dadis Camara, retiré de la vie publique depuis la tentative d'assassinat sur sa personne, le 3 décembre dernier, perpétrée par son aide de camp, le lieutenant Aboubacar "Toumba" Diakité.
"La seule direction unique du CNDD a mis le pays à plat ventre, alors que le régime de Lansana Conté avait mis la Guinée à genoux", a déclaré M. Doré, faisant observer que son équipe, mise en place à l'issue des accords de Ouagadougou du 15 janvier dernier, arrive à faire le maximum en dépit de la modicité des fonds alloués, sous forme de budget, à chaque département ministériel.
Selon lui, la Guinée, ayant un besoin urgent de fonds, ne doit pas traîner les pieds pour signer des contrats miniers avec des investisseurs, même si ces mêmes documents pourraient être améliorés plus tard "pour le bonheur du peuple guinéen".
"Je souhaite que les ressources minières de mon pays fassent de lui dans les dix prochaines années un pays émergent", a déclaré M. Doré, reconnaissant avoir pressé le ministre des Mines, Mahmoud Thiam, de signer récemment avec la société américaine, Hyperdynamics, un accord de recherche de pétrole sur un bloc du plateau continental.
Le sous-sol guinéen, selon plusieurs études, recèle, en plus de la forte quantité, de la bauxite et du fer, du pétrole, du cuivre, du diamant, de l'or, entre autre.
"En tant que chef du gouvernement, j'avais une dette vis-à-vis de cette société parce que les Américains sont venus à notre secours plusieurs fois (…) Je n'ai touché aucun franc lors de la signature du contrat qui, je pense, pourrait être amélioré parce qu'il n'y a pas de contrat parfait dans ce domaine", a-t-il indiqué.
On rappelle qu'une récente mission du Fonds monétaire international (FMI) avait attiré l'attention des pouvoirs publics sur "plusieurs manquements" au code de bonne gestion, risquant de plonger le pays dans des situations dangereuses et lourdes de conséquences.

29-04-2010 :
PANA
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La crise alimentaire au Niger pire que celle de 2005, dit l'Onu

Le Nouvel Observateur 29/04/2010)
La crise alimentaire que traverse le Niger est d'ores et déjà plus grave que celle de 2005, mais le pays est mieux préparé qu'alors pour y faire face, en partie grâce à une meilleure coopération du gouvernement, ont estimé mercredi les Nations unies.
John Holmes, secrétaire général adjoint de l'Onu chargé des affaires humanitaires, s'exprimait au terme de sa visite au Niger, où au moins 7,8 millions d'habitants, soit près de 60% de la population, seront menacés de graves pénuries alimentaires cette année.
"A mon avis, la crise alimentaire est plus grave, mais la bon côté des choses, c'est que l'on tire la sonnette d'alarme plus tôt et que nous sommes mieux préparés qu'en 2005", a-t-il dit à Reuters.
"Le gouvernement est extrêmement coopératif et n'est pas dans le déni, comme c'était le cas pour l'administration d'alors (en 2005)", a-t-il jugé.
Cette année-là, le président en place, Mamadou Tandja, avait minimisé l'ampleur de la crise jusqu'à ce que la couverture médiatique de la crise alimentaire rende sa position intenable.
La junte militaire qui a renversé Tandja en février a rapidement revu la position officielle, allant même jusqu'à parler de famine, terme que la plupart des ONG caritatives n'utilise pas pour le moment.
Après un déficit de pluies l'an dernier, la production agricole et les troupeaux ont fortement souffert et l'Onu prévoit que dix millions d'habitants, à travers le Sahel, vont être confrontés à des pénuries alimentaires.
Des villageois rencontrés près de Zinder, à un millier de kilomètres à l'est de la capitale Niamey, ont dit à Holmes qu'ils traversaient la pire crise alimentaire depuis 1984.
Mardi, l'Onu a tiré la sonnette d'alarme et dit n'avoir réuni à ce jour auprès des donateurs internationaux qu'un tiers des 190 millions de dollars nécessaires pour un plan d'action humanitaire d'urgence destiné au Niger.
George Fominyen, Eric Faye pour le service français

ZINDER, Niger (Reuters)
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Rwanda - Le juge français nomme des experts pour reconstituer l'attentat contre l'avion du président

(Le Monde 29/04/2010)
Le juge d'instruction parisien Marc Trévidic, chargé de l'enquête sur l'attentat contre l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en avril 1994, a désigné une commission d'experts afin de tenter de reconstituer les circonstances du drame, a-t-on appris mercredi 28 avril de sources proches du dossier. Le magistrat a pris ces derniers jours une ordonnance désignant cinq experts en balistique, explosifs, aéronautique ainsi qu'en géométrie pour les questions topographiques, ont indiqué ces sources, confirmant une information du Parisien.
Accompagnés des juges d'instruction, ces experts devraient se rendre au Rwanda "dans les mois qui viennent", ont indiqué deux de ces sources. Ils devront notamment tenter d'établir la trajectoire du Falcon 50 lorsqu'il a été touché par un missile SAM-16 alors qu'il était en phase d'atterrissage sur l'aéroport de Kigali et déterminer la nature du projectile ainsi que l'emplacement des tireurs. Leur rapport est attendu pour mars 2011.
L'origine des tirs est au cœur de l'enquête sur les responsabilités dans cet attentat. A ce stade, les enquêteurs français soupçonnent la rébellion tutsie du Front patriotique rwandais, alors dirigée par l'actuel président Paul Kagame : le commando auteur des tirs se serait infiltré à travers le dispositif des Forces armées rwandaises (FAR), sur la colline de Massaka, qui surplombe l'aéroport à l'est de la piste.
Le gouvernement rwandais a de son côté mis en place une commission d'enquête qui a imputé la responsabilité de l'attentat aux extrémistes "Hutu Power" des FAR. Selon ce rapport, assorti d'une expertise balistique réalisée par des experts britanniques, les tirs sont partis depuis le camp militaire de Kanombe, importante base des FAR, jouxtant l'aéroport et la résidence présidentielle au sud-est.
L'assassinat du président Juvénal Habyarimana est considéré en France comme le signal déclencheur du génocide qui a fait selon l'ONU plus de 800 000 morts, essentiellement parmi la minorité tutsie.

LEMONDE.FR avec AFP
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Senegal - Candidature de Wade pour 2012: Les inquiétudes du ‘Monsieur Afrique’ de l’Elysée

(Walfadjiri 29/04/2010)
Le conseiller pour l’Afrique de Nicolas Sarkozy ne voit pas d’un bon œil le projet de Me Wade de briguer un troisième mandat. Cité par site Internet du Républicain lorrain, André Parant dit voir mal le chef de l’Etat sénégalais solliciter un nouveau mandat de sept ans.
Le ‘Monsieur Afrique’ de l’Elysée n’est pas tout à fait optimiste quant à l’avenir du Sénégal. Selon André Parant, cité par le site Internet du Républicain lorrain, il existe dans ce pays ‘un risque certain d’instabilité’. Pour le conseiller de Nicolas Sarkozy, ‘il paraît évident que le président Wade ne pourra pas se représenter : il a 84 ans, voire même 85 ou 86. On le voit mal solliciter un nouveau mandat de sept ans !’. L’ancien ambassadeur de France au Sénégal croit déceler derrière la volonté de Me Wade de se représenter un projet de succession monarchique non avoué. Un projet qui ‘a pour projet de favoriser l’accession de son fils à sa succession’. Or, selon André Parant, Karim Wade ‘a une mauvaise image auprès de l’opinion’ dans un pays où ‘il y a une véritable vie démocratique’. Le conseiller pour l’Afrique de Nicolas Sarkozy de prophétiser : ‘La lutte pour la succession va être extrêmement vive et susciter des tensions. Tout ça risque de ne pas être très simple dans un contexte social extrêmement difficile’. Et de jouer les Cassandres : ‘Il y a un risque d’explosion sociale, et donc politique, extrêmement élevé. Les deux années à venir vont être cruciales pour le Sénégal’.
Ces propos tenus par un responsable de premier plan de la politique africaine de la France rappellent les télégrammes confidentiels de Jean-Christophe Ruffin de décembre 2008, repris par le Canard enchaîné. Dans un article intitulé ‘Le président du Sénégal sous perfusion élyséenne’, et dans lequel il demandait que l'aide financière de la France soit conditionnée, Ruffin avait expliqué les raisons pour lesquelles il déconseillait une aide française massive non assortie d’exigences très fermes et ‘l'ouverture d'un vrai dialogue avec l'opposition’ sénégalaise.
Le diplomate français ne s’était pas limité à poser des conditionnalités dans ses télégrammes confidentiels. Il avait fait le procès de l'action économique des autorités sénégalaises. ‘Aux mauvaises décisions économiques s'ajoute un mystère sur la destination des fonds’, selon l’ambassadeur. Qui ajoutait : ‘Venir en aide au Sénégal sans lui demander de réformer profondément son système politique, reviendrait à fournir à un toxicomane la dose qu'il demande, mais le conduit un peu plus sûrement vers sa fin’.
Même les voyages ainsi que les projets du chef de l'Etat n’avaient pas échappé à la critique. ‘Le président multiplie des voyages planétaires et lance des projets somptuaires telle que la statue géante construite actuellement par les Nord-Coréens, dans un inimitable style Kim-II-Sung, pour la somme de 14 milliards de francs Cfa’, écrivait le Canard.
Cette sortie peu diplomatique du pensionnaire de l’Académie française avait obligé les autorités sénégalaises à demander son rappel. Une information vite démentie par le Quai d’Orsay et le ministère sénégalais des Affaires étrangères. Qu’adviendra-t-il des commentaires peu amènes du ‘Monsieur Afrique’ de l’Elysée.

Ibrahima ANNE
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Togo - Cinquantenaire de l’indépendance du Togo: Le FRAC et ses militants dans les rues de Lomé et violentes répressions des militaires et miliciens du RPT

(Etiame.com 29/04/2010)
27 avril 2010, il y a 50 ans que le Togo accédait à la souveraineté internationale. Cet anniversaire, la classe politique l’a célébré dans la discorde et la désunion totale. Pendant que le pouvoir, organisait une cérémonie officielle sur l’esplanade de la nouvelle présidence, l’opposition incarnée par l’Union des Forces de Changement, le Front Républicain et l’Alternance et ses militants, battait encore le pavé pour commémorer à leur manière cet évènement. Cette manifestation, selon les organisateurs a pour objectif de célébrer la mémoire de Sylvanus Olympio, «le père de l’indépendance du Togo et le père de la première et véritable nation togolaise» et de dresser le bilan des 43 ans de règne du Rassemblement du peuple togolais (Rpt).
«Sentinelle, que dis-tu de la nuit? La nuit est longue mais le jour vient». Ils étaient des centaines de milliers d’hommes et de femmes dans les rues de Lomé hier matin pour se remémorer cette phrase du premier président, prononcée dans la nuit du 27 avril 1960. Reprenant les idées véhiculées par Sylvanus Olympio dans cette phrase, Jean-Pierre Fabre a convié tous les Togolais au courage et à la détermination. «La victoire de l’opposition est pour bientôt. Ne soyez pas découragés, a-t-il dit à l’endroit des manifestants venus l’écouter, car nous remporterons la victoire par la lutte que nous menons. Ce n’est plus qu’une affaire de semaine ou au plus de mois pour que la victoire nous soit acquise».
La manifestation, prévue pour conduire la foule à la place de l’indépendance, s’est plutôt achevée à la plage où un meeting a eu lieu. Le candidat du FRAC, s’exprimant sur la question, a affirmé que le changement du lieu a été fait sous la pression du gouvernement togolais. «Il y a eu des discussions entre les initiateurs et les autorités politiques, notamment le ministre Bodjona et le ministre Titikpina ont contraint les organisateurs de la marche à avoir la plage comme point de chute», a-t-il dit.
L’Obama togolais, comme se plaisent à l’appeler ses militants, a profité de l’occasion pour dresser le bilan des 43 ans de pouvoir du régime RPT. Pour lui, le pouvoir togolais est entre les mains des militaires et ce, depuis 1963, année de l’assassinat de Sylvanus Olympio. «Au Togo, déclare-t-il, nous sommes en face d’une dictature militaire. Ce sont les militaires qui gouvernent le pays depuis 1963, les civils ne sont qu’une couverture». Pour le candidat du FRAC, le bilan de la gestion des 43 ans du RPT est largement négatif. Mais, promet-il, c’est la dernière fois «qu’ils disent qu’ils ont volé une élection au Togo. Je vous dis que c’est fini», a-t-il martelé.
Pour finir, il a lancé un appel au peuple togolais à tirer exemple de la lutte qu’ont livrée « nos pères » contre le colon blanc beaucoup plus futés que le régime en place. A l’endroit des tenants du pouvoir actuel, il a également lancé un appel les invitant à ne pas craindre le changement, car rien ne leur sera fait. «Ils ont tellement peur (des mobilisations de l’opposition ndlr), mais nous leur disons de ne pas avoir peur. Nous n’allons rien leur faire».
En début de cérémonie, l’occasion fut donnée à la jeunesse du parti de s’exprimer. Jean Eklu, membre de la cellule de communication de l’UFC, a convié ses camarades à plus de courage et de détermination. Il a parlé des martyrs que le Togo a connus dans la lutte pour l’indépendance et ceux de 2005. Malgré la violence policière et les arrestations arbitraires, il a invité ses camarades à sortir nombreux manifester quand l’appel leur est fait.
Un drapeau long de 40 m a été promené par les manifestants pour rappeler l’échec de la politique du RPT au Togo.
Les militants de l’opposition de retour de la marche, réprimés par les forces de l’ordre
Les forces de l’ordre ont encore fait parler d’elles le jour de la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Togo, en réprimant un groupe de jeunes qui revenaient de la marche organisée par le FRAC.
A la fin du meeting qui a sanctionné la marche du FRAC, les manifestants ont quitté les lieux en scandant des chansons patriotiques. A leur retour vers le siège du parti, un groupe de jeunes qui tenaient un long drapeau togolais ont été pris à partie par les forces de l’ordre au niveau de la BTCI. Selon les témoignages recueillis, les forces de l’ordre leur ont intimé l’ordre de vider la chaussée et de ranger rapidement le drapeau. Voyant le danger venir, les manifestants se sont précipités pour exécuter l’ordre et ont commencé à chanter «Fofo si nusé lé» (Dieu est le tout-puissant). Les forces de l’ordre ont riposté en chargeant les manifestants à coups de gaz lacrymogènes et de bastonnades. Les manifestants auraient riposté par des jets de pierre. S’est alors engagée une course poursuite entre les manifestants et les forces de l’ordre.
De Deckon, la répression s’est poursuivie jusqu’au marché de Bê. Des jeunes auraient été tabassés et tous ceux qui sont habillés en jaune en ont eu pour leur grade. Une dame avoue avoir été battue par les forces de l’ordre dans la grande salle de prière de la paroisse Saint Augustin d’Amoutivé. Les environs du siège de l’UFC ont été encore investis.
Il y avait aussi des miliciens à bord de deux 4X4 qui bastonnaient les jeunes ainsi que tous les passants. Ces échauffourées ont fait plusieurs blessés dont des cas graves.

Olivier Adja & J. A
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Tchad - Affrontements au Tchad entre rebelles et armée

(Reuters 29/04/2010)
N'DJAMENA (Reuters) - Deux affrontements meurtriers ont opposé cette semaine au Tchad l'armée gouvernementale et des rebelles, dans l'est du pays.
Ces combats, qui se sont produits les 24 et 28 avril dans le secteur de Tamassi, près de la frontière avec le Darfour soudanais, ont donné lieu à des bilans conflictuels de part et d'autre.
Selon le pouvoir, une centaine de rebelles du FPRN ainsi que neuf militaires y ont trouvé la mort. Dans un communiqué lu mercredi soir sur les ondes de la radio nationale, le ministre de l'Information, Kedallah Younous, dit que 80 insurgés blessés ont également été faits prisonniers.
"Les forces de sécurité (...) ont pris l'entier contrôle du secteur", ajoute le ministre.
Côté rebelle, on assure avoir infligé de lourdes pertes aux forces gouvernementales, sans plus de précisions.
Le FPRN d'Adam Yacoub est membre de l'Union des forces de la résistance, une coalition d'organisations insurgées hostiles au gouvernement du président Idriss Deby.
Dans un communiqué diffusé après l'engagement du 24 avril, l'UFR avait affirmé que les rebelles avaient défait les forces gouvernementales, infligé de lourdes pertes en hommes et récupéré des armes.
Il n'existe pour le moment aucune version de source indépendante des deux combats.
En février, les gouvernements tchadien et soudanais avaient convenu de cesser leurs guerres par rebelles interposés et d'oeuvrer ensemble pour sécuriser leurs frontières communes.
Mercredi, le président Deby a félicité son homologue soudanais, Omar Hassan al Béchir, pour sa "brillante" réélection à la tête du pays, ajoutant que sa victoire permettrait d'améliorer les relations bilatérales.
Ce regain de violence coïncide avec un accord entre N'Djamena et les Nations unies visant à réduire le nombre de casques bleus déployés au Tchad de 5.000 à 1.900 hommes.
Le Tchad, qui organise des élections législatives cette année et présidentielle en 2011, souhaitait un départ pur et simple de la force de l'Onu.
Moumine Ngarmbassa, Jean-Loup Fiévet pour le service français, édité par Gilles Trequesser

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Côte d'Ivoire - Pénurie de billets de banque:des députés exigent des explications de la BCEAO

(Afriscoop 29/04/2010)
Des députés ivoiriens ont invité mercredi l’Assemblée nationale à ouvrir une séance d’information avec la représentation de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) à Abidjan pour qu’elle s’explique sur « son voisinage » avec des « trafiquants » de billets de banque et de petite monnaie.
« Il nous a été donné de constater une pénurie récurrente de petite coupure de billets de banque et de pièces de monnaie dans les établissements bancaires et sur les marchés au niveau des espaces d’échanges commerciaux en Côte d’Ivoire », a fait observer le député Boa Tiémélé Amoikon Edjampa de la Commission des affaires économiques et financières, à l’ouverture de la première session 2010 du parlement ivoirien.
Il s’agit, selon lui, d’une pénurie « artificielle » due à la « cupidité » d’individus qui se livrent à un « trafic illicite » aux abords du siège de la BCEAO à Abidjan.
Le député a illustré son constat par les scènes quotidiennes de jeunes gens qui abordent les passants devant la représentation de la BCEAO pour acheter ou vendre des billets de banque. De fait, ces « vendeurs » d’argent proposent contre des billets déchirés, perforés ou usés de nouveaux billets contre paiement entre 10% et 20% de la valeur du billet.« Cette forme de circulation de l’ argent est interdite par les lois ivoiriennes », soutient le député Amoakon Boa Thiémélé Edjampa qui invite les autorités ivoiriennes à « prendre des mesures idoines » pour mettre fin à ce « honteux trafic ».
Outre les désagréments aux consommateurs, la rareté de la monnaie à petite valeur faciale, devenue « un casse-tête » à Abidjan, peut avoir une incidence sur l’activité économique nationale en bloquant les petits échanges, a relevé le parlementaire.
« C’est une question qui interpelle chacun d’entre nous afin que des solutions rapides et efficaces soient trouvées à cette situation », a-t-il argumenté avant de proposer une séance d’ information avec la représentation de la BCEAO « pour qu’elle explique son voisinage avec des trafiquants de billets de banque et de petite monnaie ». (Xinhua)

jeudi 29 avril 2010
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Togo - Les tensions post-électorales persistent

(VOA News 29/04/2010)
De nouveaux heurts ont eu lieu entre militants de l’opposition et forces de l’ordre, mardi après-midi, à l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance, une situation qui perdure depuis la réélection contestée de Faure Gnassingbé et qui viennent entacher le Jubilé d’Or togolais.
Il y a quelques jours, les organisations de défense des droits de l’homme réclamaient le droit de manifester pacifiquement. Le ministère de la Sécurité a fait savoir, dans un communiqué, que les manifestants ont commis de multiples actes de vandalisme et troublé l’ordre public.
Pour l’ancien ministre de l’Economie et des finances du Togo, Victor Alipui, président du Groupe de réflexion et d’action pour le dialogue, la démocratie et le développement (GRAD), ces tensions s’expliquent par les difficultés enregistrées dans le processus électoral et qui ont affecté la crédibilité du scrutin.
« C’est un problème de rééquilibrage des rapports de force dans le pays. Si on ne peut pas organiser des élections crédibles, et chaque fois qu’on organise des élections, ont dit que c’est le RPT qui a gagné, il faut quand même, à un moment donné, les arrêtés », a expliqué M. Alipui.

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Nigeria - Le président de la Commission électorale indépendante nigériane limogé

(VOA News 29/04/2010)
Le président de la Commission électorale indépendante nigériane, Maurice Iwu, a été limogé, le gouvernement redoutant qu’il soit incapable d’organiser des élections crédibles en 2011.
Dans un communiqué, le président par intérim Goodluck Jonathan a annoncé que M. Iwu avait été mis en disponibilité. Son successeur n’a pas encore été désigné.
Des centaines de manifestants s’étaient rassemblés devant le siège de la commission électorale en mars, pour exiger le départ de M. Iwu. Les États-Unis souhaitaient également qu’il parte. M. Iwu avait supervisé les élections organisées en 2007 qui avaient porté au pouvoir le président Umaru Yar’Adua. De l’avis de la plupart des observateurs, le scrutin avait été marqué par des fraudes, désordres et l’intimidation des électeurs.

29/04/2010
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Cameroun, Kenya - Le pilote était à l’origine du Crash de 2007

(L'international Magazine 29/04/2010)
Le rapport d’enquête du crash de 2007 d’un Boeing de la Kenya Airways, qui avait fait 114 morts au Cameroun, met en cause le pilote de l’avion.
Le rapport, qui a nécessité trois ans d’enquête, affirme que le pilote a eu une "désorientation spatiale", ce qui a conduit le Boeing à s’écraser dans une mangrove deux minutes après le décollage dans la région de Douala.
Le vol avait été retardé en raison d’une tempête mais le rapport estime que le mauvais temps n’est pas à l’origine du crash.
Le vol 507 de la compagnie kenyane assurait la liaison entre Douala, la capitale économique du Cameroun, et Nairobi, la capitale du Kenya. Le Boeing 737-800, qui transportait 105 passagers originaires de 27 pays et neuf membres d’équipage, s’est écrasé Le 5 mai 2007.
Il avait fallu presque deux jours pour retrouver l’épave, pratiquement submergé par des eaux boueuses et dissimulée par les branchages.

Linternationalmagazine.com , publié le 28/04/2010
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Egypte, Nigeria - Un sénateur nigérian dément avoir épousé une fille de 13 ans

(Grioo.com 29/04/2010)
Il s'est exprimé suite aux protestations d'associations de défense des droits des femmes qui réclament son éviction du sénat.
Ahmed Sani Yerima, 49 ans, s'est exprimé sur la BBC suite aux révélations selon lesquelles il s'était récemment marié avec une fille égyptienne de 13 ans. Il a déclaré que sa quatrième épouse n'avait pas 13 ans, sans toutefois préciser son âge. Il a affirmé ne pas avoir violé la loi, mais a pris soin de préciser qu'il ne respecterait pas de loi qui contredirait ses croyances religieuses.
Le sénat nigérian a ordonné une enquête suite aux protestations d'organisation de défense des droits des femmes qui avaient révélé qu'Ahmed Sani Yerima, qui est aussi ex-gouverneur de l'Etat de Zamfara aurait versé une dot de 100 000 dollars aux parents de la jeune fille mineure et aurait payé le voyage au Nigeria des membres de sa belle-famille.
Le National Council of Women Societies avait condamné l'acte, le décrivant comme "honteux". Sa présidente, Hajia Ramatu Usman, avait déclaré que ce mariage ne constituait pas une surprise pour les femmes nigérianes car beaucoup de gouverneurs des Etats du Nord utilisent la religion comme une excuse pour ne pas appliquer la loi sur les droits de l'enfant, qui prévoit de la prison et/ou une forte amende pour quelqu'un qui épouse une mineure . Un tel mariage aurait d'ailleurs été impossible en Egypte car bien que la population du pays soit à 90% musulmane, la loi n'autorise par le mariage d'enfants mineurs. Par ailleurs, le Nigeria a également signé de nombreux traités internationaux interdisant le mariage des mineurs.
Nous ne sommes pas surpris car beaucoup de gouverneurs des Etats du Nord utilisent la religion pour ne pas respecter les lois protégeant les enfants
Hajia Ramatu Usman
Ahmed Sani Yerima a déclaré de son côté qu'il ne prêtait pas attention à ce que les associations de défense des droits des femmes pensaient car elles faisaient partie des détracteurs qui le combattent depuis 1999 (année où il avait créé la controverse en introduisant la charia dans l'Etat de Zamfara NDLR). Il a ajouté avoir respecté toutes les conditions posées par l'islam pour effectuer ce mariage :
Une carte des Etats composant la fédération du Nigeria
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"Je ne m'inquiète pas du problème de l'âge puisque je n'ai violé aucune règle de l'islam. L'histoire nous enseigne que le prophète Mahommet a lui aussi épousé une jeune fille. Donc je n'ai violé aucune loi. Même si elle a 13 ans comme on le prétend de manière érronnée. Si je dis l'âge de mon épouse, on va l'utiliser pour diffamer l'islam".
Des associations de femmes médecins et avocats ont également protesté contre le mariage, et même demandé qu'Ahmed Sani Yerima soit exclu du sénat. Ainsi, Chinelo Iriele, présidente de l'association des femmes avocats a déclaré : "nous demandons l'exclusion du sénateur Yerima car il n'est pas digne d'être un sénateur. Nous voulons que l'Etat de Zamfara recommence le processus de désignation".
Une étude de 2003 réalisé par Annabel S. Erulkar du Population Council, une NGO, et Mairo Bello de l' Adolescent Health and Information Projects était arrivée à la conclusion que dans le Nord-Ouest du Nigeria, 54% des filles âgées de 15 à 24 ans s'étaient mariées dès l'âge de 15 ans, et 81% dès l'âge de 18 ans. Les associations nigérianes soulignent aussi que les mariages précoces peuvent entraîner des problèmes de santé grave (fistules vésico-vaginales) chez les jeunes filles qui ne sont pas encore prêtes à accoucher, leur développement physiologique et corporel n'étant pas achevé.

Par Redaction Grioo.com
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Kenya - Victoire de la cour contre le programme "anti-contrefaçon"

(IPS 29/04/2010)
NAIROBI - La Cour constitutionnelle du Kenya a interdit au gouvernement de mettre en application la Loi 2008 sur les produits contrefaits, étant donné qu'elle s'applique aux médicaments génériques.
Cette décision a été prise en attendant le verdict dans une affaire présentée par trois personnes vivant avec le VIH. En effet, trois requérants ont déposé en juillet 2009 une plainte qui met en cause les articles 2, 32 et 34 de la Loi sur les produits contrefaits qui, selon eux, sont inconstitutionnels.
On a estimé que cette loi compromet la vie des requérants puisqu’ils seront arbitrairement privés de l'accès aux médicaments génériques essentiels abordables. On reproche aussi à la loi de ne pas respecter la disposition sur le droit à la vie dans les articles 70 et 71 de la constitution du Kenya.
Selon les requérants, la loi confond les questions de qualité et les droits de propriété intellectuelle (DPI), qualifiant ainsi les médicaments génériques légitimes de produits contrefaits.
Le domaine des DPI, y compris les brevets, les marques de fabrique, le droit d'auteur et la protection des données, se distingue nettement des questions de contrôle de qualité lorsqu'elles se rapportent aux médicaments. La loi dans sa forme actuelle confond ces questions de telle manière qu'il est difficile de distinguer l’une de l’autre. Ainsi, les médicaments génériques peuvent être qualifiés à tort de produits contrefaits, a estimé l'avocat des requérants, David Majanja.
En outre, cette loi viole des articles de la Loi 2001 sur la propriété industrielle, notamment l'article 58(2) qui prévoit l'importation parallèle et l'article 80 sur l'usage gouvernemental, selon 'AIDS Law Project', une organisation non gouvernementale défendant l'accès à des soins de santé adéquats et au traitement pour les personnes vivant avec le VIH et le SIDA.
Ces articles ont joué un rôle important dans la lutte menée pour accroître l'accès aux médicaments essentiels au Kenya.
La Déclaration de Doha de l'Organisation mondiale du commerce a confirmé l'allocation de l'importation parallèle de l’Accord sur les droits de propriété intellectuelle touchant au commerce (ADPIC) pour résoudre les problèmes de santé publique. L'importation parallèle implique l'importation de produits non piratés sans l'autorisation du détenteur du droit d’auteur.
L'article 80 sur l'usage gouvernemental permet au gouvernement ou à ses agents d’exploiter un brevet dans l'intérêt public.
En rendant la décision le 23 avril, Justice Roselyn Wendoh a déclaré que les requérants avaient une affaire défendable et que si les ordonnances que les pétitionnaires voulaient voir réglées n’étaient pas satisfaites, ils subiraient un préjudice irréparable. "Les pétitionnaires ont atteint le seuil, [par conséquent] la cour rend une ordonnance conservatoire concernant les génériques", a-t-elle affirmé.
Le juge s’est bien rendu compte que les termes de la loi étaient vagues et entraîneraient la confusion entre les produits contrefaits et les médicaments génériques. Le juge a examiné quelques dispositions de la Loi sur la propriété intellectuelle et des lois internationales sur le droit à la vie.
Justice Wendoh a également noté que les femmes et les enfants seraient les plus touchés si les dispositions de la loi relatives aux médicaments génériques sont entrées en vigueur. L'article 9 de la Loi sur les enfants garantit aux enfants le droit à la santé.
Cette décision suspend les pouvoirs de l'Agence de lutte contre les produits contrefaits d’interférer avec l'importation et la distribution de médicaments génériques au Kenya. Les médicaments génériques représentent 90 pour cent des médicaments consommés au Kenya.
Réagissant à cette victoire, l'un des requérants, Patricia Asero, a déclaré que le juge a compris l'agonie qu'ils subiraient si la loi étaient mise en application: "Nous sommes heureux que les personnes vivant avec le VIH et le SIDA aient désormais accès aux médicaments pendant que nous attendons la décision principale".
'Health Action International Africa' (HAI-Africa) s'est également félicité de la décision. HAI-Africa est un réseau d'organisations et d'individus impliqués dans les questions de la santé et dans les questions pharmaceutiques et qui font la promotion de la santé comme un droit humain fondamental.
"Cette décision garde ouverte la fenêtre d'opportunités pour ceux qui ont besoin de médicaments génériques plus abordables. Bien que l'affaire de la Cour constitutionnelle ne soit pas encore totalement déterminée, cette décision a renforcé l’appel populaire pour que l'intérêt public et les droits humains soient examinés attentivement avant l'adoption et l’application de toute loi", a déclaré Gichinga Ndirangu, coordonnateur régional à HAI-Africa.
Rose Kaberia, coordinatrice de la Coalition internationale pour la préparation de traitement en Afrique de l'est, a indiqué dans un communiqué que la "décision reconnaît le danger potentiel pour la santé publique que constitue la loi sur les produits contrefaits et représente une étape importante dans la lutte pour l'accès à plus de médicaments génériques abordables pour tous les Kenyans".
La loi sera applicable à d'autres produits, tels que les savons, les détergents, les produits alimentaires, les boissons alcoolisées et les piles sèches. La Loi 2008 sur les produits contrefaits ne distingue pas les médicaments des autres produits.
Les médicaments sont essentiels et salvateurs et devraient être distingués des produits non essentiels tels que les DVD et les batteries, a indiqué Christa Chepuch, directrice de programmes à HAI-Africa.
On ne sait pas quand l'affaire sera entendue et déterminée pleinement. La Cour constitutionnelle donnera les dates d'audience en temps opportun. (FIN/2010)

Suleiman Mbatiah
28 avr
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Sudan - Résultats des élections - une autre étape sur un chemin incertain

(IPS 29/04/2010)
JUBA, Sud-Soudan - Un convoi de partisans d’Omar al-Bashir, klaxonnant et scandant des slogans du parti pendant qu’il traversait Khartoum, la capitale du Soudan, en route pour une célébration au siège du parti le 26 avril, n’a attiré que des regards désintéressés.
Des véhicules à Juba, recouverts du drapeau du Sud-Soudan, semi-autonome, ont suscité une réaction plus forte puisque les partisans du Mouvement de libération du peuple du Soudan (SPLM) ont célébré leur victoire pour avoir remporté la majorité des sièges dans le sud.
Selon les résultats officiels, le président sortant Bashir a acquis 68 pour cent des suffrages exprimés à l'échelle nationale pour la présidence. Salva Kiir, qui s’est présenté pour conserver son poste de chef du gouvernement du Sud-Soudan, a obtenu un record de 93 pour cent des voix dans le sud.
Tous deux ont été déclarés vainqueurs le 26 avril par Abel Alier, le président de la Commission électorale nationale (NEC).
Revêtu d’un turban blanc et d’un boubou flottant pour une apparition à la télévision, Bashir avait l'air détendu comme s'il avait annulé son mandat d'arrêt délivré par la Cour pénale internationale pour génocide et crimes contre l'humanité au Darfour.
Mais son triomphe électoral ne mettra pas fin à ses problèmes. Les crimes de guerre demeurent, et il doit maintenant démentir les allégations de truquage des élections et d’une désintégration éventuelle du Soudan.
Alors que le SPLM a réalisé tout ce qu'il voulait de ce scrutin, la rétention du pouvoir dans le Sud en prélude à un référendum de 2011 sur l'avenir de la région, la défaite de l'opposition dans le reste du pays ne veut pas dire qu'il faut aller doucement.
"Nous irons devant les tribunaux. Si les juges ne statuent pas en notre faveur, nous utiliserons d'autres alternatives pour régler les contentieux électoraux", a averti le 18 avril le célèbre leader islamiste Hassan al-Tourabi, qui dirige le Parti du congrès populaire. Il n'est pas entré dans les détails.
D'autres partis politiques de l'opposition ont exprimé des réactions mitigées par rapport à l'issue des élections.
Bon nombre d'entre eux ont accusé les Etats-Unis et d'autres acteurs extérieurs d'imposer au Soudan les deux partis dominants du pays - le Parti du congrès national (NCP), dans le nord, et le SPLM, dans le sud. Le parti de l'ancien Premier ministre Sadiq al Mahdi, qui a été renversé par Bashir en 1989, affirme que la préoccupation des Etats-Unis est d'ouvrir la voie à l'éclatement du pays.
Les sudistes organiseront un référendum en janvier 2011 pour décider s’il faut créer leur propre Etat ou demeurer une partie du Soudan.
La majorité des observateurs internationaux ont critiqué les élections comme ne répondant pas aux normes internationales tout en reconnaissant leur organisation largement pacifique comme un grand succès.
On a signalé des problèmes très répandus avec les bulletins de vote, des candidats figurant sur des bulletins de vote dans plus d'une circonscription électorale, des électeurs incapables de trouver leurs noms sur des listes, et des observateurs des élections, dans au moins un cas, interdits d'entrer dans des bureaux de vote. Le vote a été prolongé de deux jours en reconnaissance de l'impact de ces problèmes.
"Nous ne pouvons pas dire que les élections au Soudan ont répondu aux normes internationales, mais cela ne réduit pas ce qui s'est passé, qui est une transition importante", a déclaré dans un communiqué après le scrutin, Salah Halima, le chef de la mission de la Ligue arabe.
L'Union africaine (UA) a été, comme d’habitude, plus généreuse. "Ce qui s'est passé au Soudan a été un événement historique et une grande réussite pour le peuple soudanais", a indiqué Kunle Adeyemi, un porte-parole de la mission d'observation de l'UA au Soudan, présidée par John Kufuor, l'ancien président du Ghana.
"Examinant le fait, c'est un pays qui n'avait pas eu des élections multipartites depuis presque une génération... pour dire qu'elles sont libres et équitables; autant que nous nous souvenons, nous n'avons aucune raison de penser le contraire", a ajouté Adeyemi.
Dans le sud, le SPLM a pris des mesures pour s’assurer que les femmes constituent un quota de 25 pour cent à tous les niveaux du gouvernement. Nyandeng Malek a remporté le poste de gouverneur de l’Etat de Warrap d’où est originaire Kiir, le leader du SPLM.
La perdante dont le résultat était inattendu a été Jemma Nunu Kumba, gouverneur de l'Etat de Equatoria occidental, à la frontière avec la République démocratique du Congo (RDC) et la République centrafricaine (RCA).
Kumba est connue pour sa détermination à chasser les rebelles ougandais de L'Armée de résistance du Seigneur (LRA) des bases qu’ils ont établies au Sud-Soudan. Bien que le président Kiir ait personnellement fait campagne pour elle, elle a été battue par un candidat indépendant, le colonel Joseph Bokosoro.
Tous les yeux sont désormais tournés vers le référendum qui est prévu pour janvier 2011. (FIN/2010)

Correspondants de IPS
28 avr (IPS
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