lundi 10 mai 2010

Cote d'Ivoire - La Côte d’Ivoire sous la refondation: 10 ans de règne, 10 ans de complots

(Le Patriote 10/05/2010)
Tous les regards sont actuellement tournés vers Anyama. Où le pouvoir ivoirien, par l’alchimie de ses laboratoires et officines a «découvert» une cache d’armes. La célérité de l’accusation portée sensément sur l’opposition ne parait pas assez solide pour occulter les vrais débats et questions qui se posent aux Ivoiriens.
Pourquoi seuls les organes proches de la refondation et de Laurent Gbagbo ont été conviés à cette trouvaille du siècle? Pourquoi le présumé coupable qui devait normalement être troublé par les armes présentées à la nation, affichait-il tant de sérénité? Comment a-t-il procédé pour stocker «l’arsenal de guerre» jusqu’à un endroit jugé inaccessible en véhicule? Les accusateurs, par ce jugement, en rajoute au doute qui habite nos compatriotes. La vérité saute aux yeux. C’est en prélude à la marche de la jeunesse du RHDP annoncée pour le 15 mai prochain, que la refondation a sorti cette énormité, pour se donner les moyens de réprimer la manifestation. C’est tout le sens du «complot de la cour commune». Durant sa décennie passée à la tête du pays, la refondation, qui a opéré un coup d’Etat militaro-civil pour usurper le pouvoir d’Etat, fabrique régulièrement des complots, aussi burlesques que grossiers, pour occulter son mode d’accession à la Magistrature Suprême.
Parce qu’ «il gouverne sans légitimité, le pouvoir a peur de tout», pour reprendre la pensée de Laurent Gbagbo. Sans être exhaustif, nous citerons les principaux complots qui ont jalonné le parcours du chef des socialistes ivoiriens.
Le premier, dénommé «complot de la Mercedes noire» est intervenu dans la nuit du 7 au 8 janvier 2001, où par la voix d’Emile Boga Doudou, ex- ministre de l’Intérieur, le pouvoir informait les Ivoiriens qu’une colonne de véhicules 4X4, en provenance du Nord et escortant une Mercedes noire, venait renverser les Institutions de la République. Comme si cela n’était déjà pas gros, on nous a encore dit que l’avion de type Alpha Jet de notre armée qui poursuivait la Mercedes noire l’a perdu de vue. L’effet escompté n’a pas mis du temps à se faire jour. Des militants de l’opposition, notamment du RDR et des ressortissants étrangers ont été passés de vie à trépas. Dans la plus grande des impunités.
On en était là quand le mercredi 31 janvier 2001, les soldats armés jusqu’ aux dents, font irruption autour de 18h, au domicile de Jean Jacques Béchio, à Attoban, alors militant du RDR. L’ancien conseiller du président Alassane Ouattara, à présent laudateur de la refondation, est malmené et arrêté sans sommation. De façon puérile, il lui est reproché d’avoir parlé en anglais à un interlocuteur dans une cabine téléphonique, tantôt situé à Cocody, tantôt à Abobo et de lui avoir dit que le pouvoir sera renversé. En plus, les agents venus l’arrêter avaient affirmé avoir découvert des armes chez lui. Les missi dominici du régime en ont fait leur chou gras, avant qu’un procès ne vienne innocenter l’ancien ministre de la Fonction publique de Félix Houphouët Boigny.
Courant 2004, intervient «le complot du RPG7», du nom de cette arme de guerre, qui selon le commissaire du gouvernement, Ange Kessy, devrait permettre à des assaillants de détruire les deux ponts d’Abidjan, de souffler la commune de Cocody, notamment l’église Saint Jean, la résidence du chef de l’Etat, la cité Mermoz et bien d’autres édifices. Si ce n’était pas l’apocalypse annoncé, ça y ressemble sans aucun doute. Il a fallu l’opinion des vrais experts militaires, pour bouter loin, la thèse grotesque du procureur militaire, qui a suscité partout, l’hilarité.
Pour autant, la refondation n’a pas lâché prise. En décembre 2005, les «sécurocrates» du FPI annoncent un autre coup d’Etat, qui devrait partir de l’attaque de l’escadron d’Abobo et de la caserne de gendarmerie d’Agban et la RTI. Abidjan a de nouveau peur! Par une nuit de grande frayeur, les forces de l’ordre ouvrent le feu sur un véhicule de transport urbain au carrefour de la Vie, à Cocody. D’innocentes personnes sont sacrifiées sur l’autel de l’obsession du pouvoir du FPI. L’opinion éberluée par tant d’atrocités, donne à cette autre énormité, le nom de «complot des Badjans».
C’est pourquoi, cet autre complot, celui de «la cour commune» n’a pas ému outre mesure les Ivoiriens, si habitués aux inventions d’un pouvoir inapte à conduire les destinées du pays. Et qui, à intervalles réguliers, invente des complots pour espérer attendrir les Ivoiriens et surtout pour demeurer au pouvoir, sans élection.

Bakary Nimaga
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