mercredi 6 mai 2015

Mali. Le Nord replonge dans la guerre

Malgré l’annonce d’un accord de paix, la guerre entre les indépendantistes touaregs et l’armée malienne a repris. Plusieurs attaques ont eu lieu la semaine dernière, les plus meurtrières depuis bien longtemps.
”Nouvelle guerre ?” s’interrogeait déjà, le 30 avril, l’éditorialiste du quotidien Le Républicain de Bamako, Adam Thiam. Les armes ont répondu : quatre jours d’offensives et de contre-offensives dans le nord du pays entre rebelles touaregs, qui revendiquent l’indépendance de l’Azawad (région du nord) et forces gouvernementales, soucieuses de préserver l’unité du pays.
“Goudam, Léré, Bintagoungou, Diré, les bandits armés ont multiplié les attaques ces derniers jours dans la région de Tombouctou”, s’indigne le journal national L’Essor. Dans la nuit du 29 au 30 avril, une attaque à Léré a notamment fait 9 morts parmi les soldats gouvernementaux, tandis que “les assaillants comptent 10 morts dans leurs rangs”. La veille, deux autres soldats et un civil avaient été tués dans l’attaque de Goundam, un village situé entre Tombouctou et Léré.
Ces attaques ont été revendiquées par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui fédère plusieurs groupes rebelles, et qui avait promis de riposter après la prise, le 27 avril, de Ménaka par le Gatia (groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés), favorable au gouvernement de Bamako, ce qui constitue une violation du cessez-le-feu.
Pour le quotidien Les Echos, la CMA veut, à tout prix, faire échouer l’accord d’Alger dont la signature maintes fois annoncée puis repoussée est devenue l’Arlésienne. “Après le paraphe de l’accord d’Alger [le 1er mars] par le gouvernement malien et les unionistes du Nord, c’est toujours l’attente. La CMA récuse le document de paix avec l’argument que ce dernier ne prend pas en compte ses préoccupations.” 
Prochaine tentative le 15 mai 2015, “la nouvelle date que le médiateur a retenue pour la signature de l’accord à Bamako ‘avec ou sans la CMA’. Assistera-t-on à “un autre rendez-vous manqué ?” se demande le quotidien, qui souligne que “la question qui taraude vraiment les esprits est de savoir ce que ferait l’ONU si les sécessionnistes ne signaient finalement pas l’accord”.

Combats au Nord, mobilisation populaire au Sud

Selon le journal burkinabé Le Pays“les Maliens semblent désormais disposés à faire l’union sacrée autour de leur armée et de leurs alliés, pour défendre l’intégrité de leur pays à laquelle ils tiennent comme à la prunelle de leurs yeux. Ils l’ont prouvé ce week-end, à travers une marche à Bamako et un rassemblement dans un stade de la capitale pour, ont-ils dit, défendre le Mali et soutenir Ménaka.”
courrierinternational.com

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