(Le Pays 14/01/2013)
Sylvanus Olympio, premier président du Togo, a reçu
l’hommage religieux des Togolais le 13 janvier 2013, date anniversaire du
cinquantenaire de son assassinat. Pour l’occasion, l’esplanade du Palais des
congrès, à Lomé, s’est transformée en un lieu de culte multiconfessionnel, où
l’appel au pardon, à la réconciliation et à l’unité a été le maître- mot. Si le
fils de Sylvanus Olympio, Gilchrist, était aux premières loges, l’opposition,
elle, était aux abonnés absents.
La commémoration des cinquante ans de la
disparition de Sylvanus Olympio, premier président et père de l’indépendance du
Togo, a donné lieu le 13 janvier dernier, à un culte. Les chefs religieux des
communautés, musulmane, catholique et protestante ont, devant un parterre
d’invités, dont le chef de l’Etat Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio fils du
défunt, et une foule de fidèles, prié pour la mémoire de l’illustre disparu. Une
prière inter- religieuse où l’on a beaucoup entendu les mots paix, unité,
pardon, justice et réconciliation. Les dignitaires religieux musulmans, avec à
leur tête le président de l’Union des musulmans du Togo, ont indiqué que le
temps est venu pour le pays de tourner le regard vers l’avenir dans la paix, la
tolérance et la réconciliation. Ils ont insisté sur le fait que « aimer sa
patrie fait partie de la foi ».
Absence de l’opposition
La prière
oecuménique, dirigée par Mgr Denis Amouzou Dzakpa, archevêque de Lomé, et des
pasteurs des Eglises protestantes, a permis d’interpeller les dirigeants
togolais (les bergers) sur leur responsabilité dans le bien du peuple (les
brebis). « Un leader a une lourde responsabilité vis-à-vis de ceux dont ils ont
la charge », selon les leaders chrétiens. L’archevêque de Lomé a invité tous les
Togolais à être capables d’amour et non de haine. Il a prié pour un vivre
ensemble fondé sur la liberté et la justice. Evoquant les élections législatives
et locales à venir, les hommes d’Eglise ont plaidé pour que le processus se
déroule dans de bonnes conditions afin que l’on aboutisse à des élections «
paisibles, crédibles et transparentes ». A la fin de la cérémonie, cinq enfants
représentant les cinq régions administratives du Togo, donc la nation, ont
déclamé des textes du Cardinal Godfried Danneels et du Pr Tariq Ramadan, sur la
réconciliation. Pour ce dernier, « seule une authentique réconciliation engendre
une paix durable dans la société ». A travers cette cérémonie de recueillement,
les religieux ont fait leur part du chemin, dans la quête de la réconciliation
au Togo, même si on se demande s’ils ne prêchent pas dans le désert. Pour
preuve, l’opposition a décliné l’invitation de prendre part à cette
commémoration.
Mahorou KANAZOE (à Lomé)© Copyright Le Pays
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