mardi 31 mai 2011

Côte d’ivoire : Jean-Pierre Bemba ou le cauchemar de Ouattara

mardi 31 mai 2011 Botowamungu Kalome (AEM)
En côte d’ivoire, la crise post électorale réglée, l’heure est à la reconstruction. Pour la réconciliation, il faudra repasser, plus tard, beaucoup plus tard. Le président Alassane Dramane Ouattara l’a reconnu lui-même et souligné à souhait. Et cette réconciliation serait conditionnée par l’action politique et par le traitement judiciaire des crimes de toutes sortes commis depuis 2002, date du déclenchement de ce conflit qui a connu des sommets avec la contestation des résultats de l’élection présidentielle. Ouattara l’a déjà annoncé : « la justice ivoirienne n’est pas, en l’état actuel, en mesure de juger son prédécesseur Gbagbo » dont il vient de confier le cas à la Cour pénale internationale.
C’est dire le fort degré de présomption de culpabilité qu’il éprouve à l’égard du président déchu. Mais dans cette justice qui risque d’être celle des vainqueurs, se glisserait un éminent trouble-fête : Jean-Pierre Bemba, l’ancien vice-président de la RDC poursuivi et incarcéré par la CPI pour « responsabilité de commandement » des crimes commis par ses hommes armés en République Centrafricaine.

Le règlement politique du conflit ivoirien est en très bonne voie beaucoup grâce à la classe politique ivoirienne atteinte à chaque fois d’amnésie sur ce qui l’a divisée et envoyé ad patres des centaines ou des milliers de compatriotes. Mais à défaut de réparations difficiles à déterminer et à obtenir, les victimes et leurs familles attendent au moins que la justice passe. Pas celle des vainqueurs qui ne s’en prendrait qu’aux perdants mais celle indépendante qui enquêterait sur tous « les crimes et violations des droits de l’homme » commis pendant la crise selon le voeu du nouvel homme fort. Et si on se réfère aux précédents connus sur le continent, la CPI devra recevoir du beau monde et principalement le trio Alassane Dramane Ouattara, Guillaume Soro et Laurent Gbagbo. À l’image du Congolais Jean-Pierre Bemba, ces trois sont, en effet, potentiellement passibles de poursuites pour meurtres, viols et tortures au titre de « la responsabilité de commandement ».
Une gageure ? Non une simple application de la loi comme le démontre un site internet spécialisé qui clarifie cette question : « Il s’agit de la responsabilité pénale d’un chef militaire ou d’un supérieur hiérarchique civil faisant fonction de chef militaire pour des crimes commis par des membres des forces armées ou d’autres personnes placées sous son contrôle. Un supérieur peut être considéré comme pénalement responsable même s’il n’a pas donné l’ordre de commettre les crimes. Il suffit que le chef n’ait pas empêché ou réprimé l’exécution des crimes par ses subordonnés. ». Et le site d’indiquer que, outre les preuves que les crimes ont été commis, deux conditions doivent être remplies :
1. La personne accusée exerçait une autorité et un contrôle effectifs sur ses subordonnés qui ont commis ces crimes.
2. La personne accusée savait, ou aurait dû savoir :
•que ses subordonnés allaient commettre des crimes, et n’a pas pris toutes les mesures nécessaires et raisonnables pour empêcher l’exécution de ces crimes
•ou que ses subordonnés étaient en train de commettre des crimes, et n’a pas pris toutes les mesures nécessaires et raisonnables pour mettre fin à l’exécution des crimes alors même qu’elle se poursuivait ;
•ou que ses subordonnés ont commis ces crimes graves, et qu’ils n’ont pas pris toutes les mesures nécessaires et raisonnables pour les punir.
Ainsi, à l’instar de Jean-Pierre Bemba, Alassane Ouattara, Guillaume Soro et Laurent Gbagbo
1. savaient que les forces qui relevaient de leur autorité étaient en train de commettre ou allaient commettre des crimes ;
2. n’ont pas pris toutes les mesures nécessaires et raisonnables pour empêcher ou mettre fin à l’exécution de ces crimes par les forces qui étaient sous leurs ordres.
Laurent Gbagbo a, bien entendu, aggravé son cas en distribuant des armes aux « patriotes », tandis qu’Alassane Ouattara et Guillaume Soro n’ont pas montré une réelle détermination à mettre un terme aux crimes, règlements de comptes et autres tortures que les FRCI, sous leurs ordres, ont continué à perpétrer après la défaite militaire du camp Gbagbo. Voici d’ailleurs ce que mentionnait en avril 2010 un rapport des Nations-Unies, cité par le webzine Slate au sujet de l’officier à qui Alassane Ouattara a confié la responsabilité de la zone où Laurent Gbagbo est en résidence surveillée : « Martin Kouakou Fofié, caporal-chef, commandant des Forces nouvelles pour le secteur de Korhogo, les forces sous son commandement se sont livrées au recrutement d’enfants soldats, à des enlèvements, à l’imposition du travail forcé, à des sévices sexuels sur les femmes, à des arrestations arbitraires et à des exécutions extrajudiciaires, en violation des conventions relatives aux droits de l’homme et du droit international humanitaire ; obstacle à l’action du GTI, de l’Onuci et des forces françaises et au processus de paix tel que défini par la résolution 1643 (2005). »

Botowamungu Kalome (AEM)
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Côte d'Ivoire - La France réinvestit la Côte d’Ivoire : à qui la faute ?

(Afrik.com 31/05/2011)

Après dix années d’un anticolonialisme tonitruant, et d’un nationalisme ethniciste xénophobe mené tambour battant par le FPI de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, l’ancienne puissance coloniale réinvestit la Côte d’Ivoire en étant acclamée par la majorité de la population ivoirienne en liesse. Vilipendée des années durant, la France est intervenue militairement en Côte d’Ivoire sous mandat de l’ONU et a aidé de manière décisive à chasser Laurent Gbagbo du pouvoir. Cette intervention, souhaitée et réclamée par les populations soumises à la violence meurtrière d’un régime corrompu et prédateur, rejeté dans les urnes et en passe de perpétrer un hold-up électoral pour conserver le pouvoir, entrerait difficilement dans le schéma de l’intervention des anciennes puissances coloniales au Congo sous mandat de l’ONU dans les années 1960. Elle entrerait plutôt dans celui de l’intervention des troupes britanniques en Sierra Léone en mai 2000 pour mettre fin à la meurtrière guerre civile et aux massacres perpétrés par la folie sanguinaire de la soldatesque corrompue de Foday Sankoh. Ce n’est ni la force militaire de l’impérialisme français, ni le conditionnement culturel subtil des populations, ni la complicité collaborationniste d’un nouveau gouvernement ivoirien acquis à la cause du néo-libéralisme international, qui expliquent le retour consenti de la France en Côte d’Ivoire.
L’accueil enthousiaste que les populations ont réservé aux dirigeants français à Yamoussoukro s’explique plutôt par leur rejet lucide d’une dictature corrompue, liberticide, violente et meurtrière. Sarkozy rompt l’applaudimètre lorsqu’il pénètre dans la salle d’investiture du nouveau Président ivoirien. Alain Juppé est ovationné. La présence de Michel Roussin, de Vincent Bolloré et de Martin Bouygues, qui symbolise explicitement le caractère intéressé et affairiste de l’intervention française n’émeut outre mesure une population ivoirienne traumatisée et plutôt préoccupée de la sécurisation de son existence quotidienne. Et lorsque Sarkozy déclare devant l’assistance que la France maintiendra une présence militaire permanente en Côte d’Ivoire, ce n’est pas une clameur de désapprobation qui accueille cette annonce ! C’est plutôt une clameur de satisfaction et de soulagement. Or, cette réaction ne saurait être assimilée à la conduite d’échec d’une population victime de l’aliénation et désorientée par une propagande impérialiste ayant générée une fausse conscience d’elle-même et une méconnaissance de ses intérêts souverains. C’est la réaction conséquente et délibérée d’une population dont la conscience s’est éclaircie et dont les yeux se sont décillés sur l’exploitation endogène de classe qu’exerçait la couche dirigeante du FPI et sur la réalité de sa violence débridée sur son propre peuple. La présence du président français, dont les troupes militaires ont favorisé le respect du verdict des urnes à l’élection présidentielle, ne peut pas être considérée comme celle du PDG d’une entreprise qui vient installer le directeur d’une de ses filiales comme le suggère perfidement, avec toute la frustration venimeuse de l’évincé, un cacique de l’ancien parti au pouvoir. Et le fait que le nouveau président ivoirien demande à la France la réouverture du 43ème Bima peut difficilement s’interpréter comme un acte d’approbation qui renouvelle la servitude coloniale de la Côte d’Ivoire. En applaudissant chaudement les officiels français les Ivoiriens n’expriment pas une attente explicite de recolonisation. Ils en attendent plutôt un partenariat et aide destinés à reconstruire le tissu économique saccagé et le secteur de la sécurité quoique le soutien des bailleurs de fonds français et internationaux renforce le danger de dépendance économique et politique de la Côte d’Ivoire. L’on peut supposer, en effet, que c’est le réalisme politique qui contraint le nouveau président à demander le maintien des forces armées françaises sur le territoire ivoirien. L’appel au maintien du soutien français résulterait d’une saine appréciation des réalités dans la mesure où le FPI, semble demeurer dans la logique des rapports de force, comme en témoigne son refus de jouer son rôle politique comme contre-pouvoir dans une opposition démocratique citoyenne, son refus des médiations judiciaires, et les poches de résistances miliciennes et mercenaires qui continuent de sévir dans l’Ouest sous l’instigation des caciques du régime en fuite à l’étranger. Il ne s’agirait pas de la décision irresponsable d’un nouveau président vendu aux intérêts étrangers qui voudrait ainsi combattre une résistance nationaliste intérieure en collaborant avec une puissance militaire étrangère. Ce serait la sage décision politique d’un chef d’Etat soucieux de la sécurité de ses concitoyens et désireux de garantir des conditions sécurité favorable à la reprise économique. Massivement approuvée par la population, elle répondrait de manière pertinente à la situation de chaos sciemment organisé par l’ancien régime dans sa stratégie de conservation illégale et illégitime du pouvoir. Ayant fait l’expérience de sa violence meurtrière débridée, les populations traumatisées auraient choisi de se placer sous l’ombre militaire tutélaire protectrice de l’ancienne puissance coloniale. Ce consentement populaire à la tutelle de l’Etat français, individualité politique soumise à la logique de la défense de ses propres intérêts, tutelle qui met donc en question la souveraineté de la Côte d’Ivoire, est la dangereuse conséquence à laquelle aurait conduit la politique prétendument anticolonialiste, ethniciste, xénophobe, corrompue et meurtrière de l’ex-président. Mais cet aboutissement fait saillir toute la responsabilité et la faillite de l’ancien régime quant à la défense de la souveraineté de l’Etat ivoirien et de l’intérêt des populations.
Les arguments par lesquels le chef de l’Etat français justifie le maintien des troupes françaises en Côte d’Ivoire, à savoir reconstruire une armée et des forces de sécurité réellement nationales et non ethniques ainsi que rétablir l’Etat sur l’ensemble du territoire ivoirien, promouvoir l’intérêt des populations et le bien public par une gestion politique responsable désignent des objectifs qui auraient pu être exécutés par le FPI et faire partie de son programme politique. Il a plutôt choisi d’ethniciser l’armée et la haute hiérarchie de l’administration de l’Etat en pratiquant une politique d’exclusion ethnique, sur fond de violence politique et de corruption généralisée, qui devait générer la rébellion. Le FPI ne peut pas se décharger de sa responsabilité quant à ce résultat final en invoquant les contraintes externes qui l’auraient empêché de réaliser son programme politique. C’est la vie ascétique d’une classe politique vouée affectivement au service de l’intérêt général, malgré l’adversité et l’agression contre-révolutionnaire des forces externes, qui aurait pu valider l’argument de la responsabilité des forces exogènes comme auteur du chaos qui a conduit finalement au réinvestissement de la Côte d’Ivoire par la France. On aurait eu affaire à l’échec de la lutte d’un résistant qui tombe les armes à la main, qui cède sous le poids de l’adversité externe menée par des ennemis plus puissants auxquels il ne s’est pas rendu. Les réalisations tangibles d’intérêt public et les actes concrets d’émancipation collective accomplis au profit des populations seraient les meilleurs avocats de ce combattant. Or, la contradiction que représentent la situation d’appauvrissement généralisé des populations et le délabrement des infrastructures du pays en face de l’enrichissement scandaleux de la minorité dirigeante durant le mandat gouvernemental du FPI prouve que les faits sont plutôt accusateurs. Plus que les causes externes et les forces hostiles étrangères, c’est l’hubris du pouvoir et la volonté personnelle de prédation de la classe politique au pouvoir qui a donné sa tonalité particulière au cours de l’histoire en Côte d’Ivoire. Cette cause psychologique interne est l’élément clé qui expliquerait le choix délibéré de la politique d’exclusion ethniciste, de corruption et de violence qui a engendré la rébellion et finalement le réinvestissement de la Côte d’Ivoire par l’ancienne puissance coloniale avec le consentement de la majorité de la population.
La responsabilité du FPI
L’explication scientifique des phénomènes historiques s’effectue toujours ultimement par la causalité interne c’est-à-dire par le choix libre des protagonistes. C’est ce choix qui oriente l’histoire dans le sens de la liberté et de l’émancipation ou de la servitude et de l’aliénation. Si la nouvelle présence française en Côte d’Ivoire peut-être interprétée comme une recolonisation, il faut donc en imputer entièrement la responsabilité au FPI qui eut à décider du cours du destin de la Côte d’Ivoire en tant que parti au pouvoir. Le motif de la gratitude exprimée envers le Président français par les populations ivoiriennes à Yamoussoukro consiste en ce qu’il est parvenu à obtenir l’application du verdict des urnes et à mettre fin aux tueries. Elle dénonce donc indirectement la responsabilité des acteurs politiques locaux qui avaient en main le destin de la Côte d’Ivoire en ce moment précis. Ce critère d’évaluation et d’explication des faits historiques recentre l’attention sur l’entière responsabilité des acteurs, qui choisissent, qui décident et agissent. Il sera appliqué au nouveau gouvernement quand ce dernier devra rendre compte de sa gestion au terme de l’échéance de sa magistrature. Dès lors, continuer à désigner opiniâtrement d’illusoires responsabilités externes, à dénoncer une recolonisation de la Côte d’Ivoire perpétrée par l’impérialisme français comme le font les anticolonialistes de salons, les propagandistes du nationalisme ethniciste et les théoriciens du complot international contre l’Afrique, relève de l’irresponsabilité criminelle. L’attitude des populations ivoiriennes, amenées à réclamer la protection militaire de l’ancienne puissance coloniale pour se protéger de la passion prédatrice d’une fraction des élites locales, dévoile plutôt la faillite de ces derniers dans leur devoir de médiateurs entre la tradition et la modernité politique qui se sont servi de leur maîtrise instrumentale de la modernité pour opprimer les peuples. L’obligation des nouvelles autorités politiques d’en appeler à l’aide financière et économique des anciennes puissances coloniales pour reconstruire le tissu économique du pays systématiquement détruit de manière planifiée par les membres de l’ancienne équipe dirigeante ivoirienne dans une stratégie de conservation frauduleuse du pouvoir fait saillir l’absence du sens du bien public, le manque de scrupule et l’égoïsme monstrueux de ces derniers.
A rebours de la politique de désengagement prévue par la France, le faux anticolonialisme et l’irrationalité ethniciste meurtrière de la politique de l’ancienne équipe dirigeante aura donc eu l’étrange conséquence de conduire au renforcement de la présence militaire, économique et politique de la France dans le paysage ivoirien. L’observateur avisé ne peut qu’avoir le cœur serré devant le spectacle de cette dépendance consentie du pays à l’ancienne puissance coloniale. Le nationalisme ethniciste calamiteux d’exclusion et la lutte irrationnelle contre l’étranger et l’Occident que l’ex-président présentait comme une guerre de libération aura conduit à la tutelle finale, approuvée par les populations, de la Côte d’Ivoire à la France ! On ne peut s’empêcher de penser au mot du président rwandais Paul Kagamé qui soulignait que l’intervention de la France en Côte d’Ivoire posait problème tout en déplorant le fait que cette intervention soit le résultat de la corruption et de la politique d’exclusion ethniciste clanique répressive et meurtrière de certains dirigeants africains. La Côte d’Ivoire de Gbagbo, et la Libye de Kadhafi illustrent à souhait, la nocivité d’une dictature liberticide corrompue qui se maintient par une répression débridée qui pousse finalement la population à s’allier aux anciennes puissances coloniales pour obtenir, par la force, le changement politique vainement souhaité.
La fin des dirigeants et des élites ethniques tonitruants
L’anticolonialisme verbeux, proclamation belliqueuse doublée de corruption et de répression des peuples est donc l’allié objectif direct et indirect du colonialisme. Directement, les milieux financiers et les lobbies du capitalisme international sont ses partenaires en affaire. Les milieux du capitalisme français et bien d’autres furent, des partenaires en affaire de l’ancien gouvernement anticoloniste de Gbagbo qui ne s’en cachait d’ailleurs pas. Indirectement, l’anticolonialisme verbeux, corrompu et belliqueux est l’allié objectif du colonialisme et de l’impérialisme parce que sa culture de la dictature, surarmée répressive et appauvrissante, conduit immanquablement les peuples à chercher refuge sous l’aile protectrice armée des anciennes puissances coloniales et dans leur culture de la liberté et de la dignité humaine qui constitue cependant le voile du service de leurs intérêts commerciaux et politiques. Contrairement à cet anticolonialisme tonitruant, ethniciste, xénophobe et liberticide, l’anticolonialisme libéral et altruiste se définit par le refus de principe de l’oppression. Cosmopolite, et ouvert à l’altérité, il s’inscrit dans la culture démocratique et son crédo est le service de l’intérêt général et du bien-être des populations. Cet anticolonialisme citoyen se concrétise dans la démocratie. Il s’accomplit au quotidien par une élite citoyenne qui se réapproprie culturellement la modernité pour servir le bien public et les intérêts réels des populations.
L’ère des dirigeants et des élites ethniques tonitruants qui ne clament leur nationalisme et leur souverainisme que pour mieux instrumentaliser l’ethnie afin de servir leurs intérêts particuliers au détriment des populations en conquérant le pouvoir et le prestige dans les Etats africains, est historiquement révolue. La déliquescence et la déconfiture actuelle des Etats en lesquels régnaient ces élites et ces dirigeants traduisent la caducité des infrastructures qui les ont accouchées. De ce point de vue, le caractère creux et obsolète des mots d’ordre anticolonialistes, des manifestants pro-Kadhafi et de ceux de la diaspora ethnique du camp Gbagbo à Paris et ailleurs qui ne mobilisent ni les peuples arabes, ni les peuples d’Afrique sub-saharienne, traduit bel et bien la mort de l’anticolonialisme dogmatique verbeux, qui ne fut que l’idéologie d’une domination de classe. Ces slogans ne mobilisent plus les classes populaires parce que la domination des élites qu’elles servaient à dissimuler a été dévoilée par l’obsolescence des contextes et des structures historiques qui la portait. Les pratiques concrètes de prédation des classes dominantes qui s’en servaient comme camouflage ont été révélées aux yeux des peuples. La corruption et la violence des élites ethniques dirigeantes les ont clairement désignés aux yeux des peuples africains comme étant les colons internes dont il fallait qu’ils se libèrent. Après la fin de la guerre froide et de la lutte des blocs, les écrans commodes que constituaient la lutte contre le capitalisme international ou contre le communisme liberticide ne peuvent plus servir de paravent aux dictatures ethno-coloniales africaines de gauche ou de droite. L’anticolonialisme des élites ethniques est devenu historiquement obsolète et inopérant parce que les évolutions historiques ont dévoilé le colonialisme intérieur des élites ethniques et l’exploitation qu’elles exercent dans leurs propres pays, sur leurs propres peuples. L’instrumentalisation de l’ethnicité par les élites dominantes n’échappe plus aux populations. Un travail d’éducation des peuples à la maîtrise des instruments de la modernité, joint à une bonne gouvernance qui démontre par l’exemple que le présent africain peut être différent, que la liberté et le bien-être des peuples peuvent se substituer à l’oppression et au mal-être grâce à l’engagement actif et à la responsabilité des personnes, doit faire partie du programme politique des nouveaux gouvernants des Etats Africains. Il permettra de renverser le cours de l’histoire.

Franco-ivoirien, Alexis Dieth est titulaire d’un Doctorat d’État portant sur "l’Éthique formelle de Kant", soutenu à l’Université de Poitiers. Il est professeur à l’Institut de la Francophonie à Vienne.
Une tribune du Dr Alexis Dieth, professeur de philosophie à l’Institut de la Francophonie à Vienne.
PAR ALEXIS DIETH, POUR L'AUTRE AFRIK
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BURKINA - Trois blessés après des tirs de militaires à Dori (nord)

(Cyberpresse 31/05/2011)

OUAGADOUGOU — Trois civils ont été blessés dimanche soir par des balles perdues lorsque des militaires ont tiré en l'air pour des revendications salariales à Dori, dans le nord du Burkina Faso, en proie à des mutineries de soldats depuis février, a-t-on appris lundi de source médicale.
Alors que des tirs ont été signalés à Dori et dans trois autres villes, des militaires sont aussi sortis dans les rues dimanche soir à Dédougou (ouest) et tiré en l'air lundi jusqu'en milieu de matinée.
A Dori, "trois personnes ont été blessées par des balles perdues", ont indiqué à l'AFP les services médicaux. Leurs jours ne sont pas en danger, selon la même source.
Quelques pillages ont été signalés durant la nuit dans cette ville située à 260 km au nord-est de Ouagadougou, où des militaires avaient tiré en l'air dans leur camp et au centre-ville, selon des témoins.
"Tout est fermé, les marchés et les services publics sont fermés", a indiqué un habitant lundi matin, parlant de rumeurs d'un nouveau mouvement. "Les élèves ont été renvoyés à la maison, la ville est un peu déserte".
Le calme est revenu à Kaya (nord-est) ainsi qu'à Koupèla et Tenkodogo (est), également en proie à des troubles durant la nuit, ont rapporté des résidents.
A Tenkodogo, les militaires en colère sont allés dimanche soir "casser les magasins d'armes de la gendarmerie" mais n'y ont rien trouvé car les armes avaient été "cachées", a raconté un officier.
Les mutins "ont pris de l'essence chez un détaillant et des voitures et motos de particuliers", dont un véhicule du Haut-commissariat de la province, plus haute autorité administrative locale.
A Dédougou, ville proche de la frontière malienne où est basé le régiment de parachutistes commandos, "les militaires sont sortis vers 23H00" dimanche, "sont allés casser leur poudrière" et y ont "récupéré des armes et des munitions", a indiqué un policier.
"Actuellement, le calme est revenu, ils sont repartis dans les casernes" vers 10H00, a-t-il ajouté.
"C'est pour des questions de prime. D'après les explications que j'ai eues, ce sont des éléments de la classe (promotion) 2006 qui estiment qu'ils ont droit à une prime", a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, évoquant les événements de Kaya, Tenkodogo et Koupèla.
"Mais la hiérarchie (militaire) leur a expliqué qu'ils n'y avaient pas droit", a-t-il ajouté.
Le front social s'est enflammé depuis février au Burkina, avec en particulier des mutineries, parfois accompagnées de violences et de pillages, confrontant le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, à une crise sans précédent qui l'a conduit à s'octroyer le poste de ministre de la Défense.
La grogne persiste au sein de l'armée malgré les nombreux avantages financiers accordés ces dernières semaines par le pouvoir.

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Brazzaville, capitale mondiale de l'écologie: courage et volonté

(Les depeches de Brazzaville 31/05/2011)

Qui aurait dit, il y a dix ans, que Brazzaville serait un jour la capitale mondiale de l'écologie ? Évidemment personne puisque, en ce temps qui n'est pas si lointain, la ville commençait tout juste à panser les plaies ouvertes par les troubles de la décennie précédente, consacrait toute son énergie retrouvée à se réunifier et à se reconstruire, réapprenait à vivre après s'être autodétruite. Et pourtant, c'est bien à ce miracle que nous assistons puisque la planète entière se trouve aujourd'hui réunie ici même pour réfléchir collectivement à son destin.
Aux experts venus du monde entier qui arpentent nos rues et nos avenues entre deux débats, qui se promènent paisiblement le long du fleuve en admirant les monuments dont s'enorgueillit notre capitale, il n'est pas inutile de rappeler que si l'homme est souvent capable du pire, il l'est parfois aussi du meilleur. Ceci étant dit non pour retourner le fer dans la plaie en évoquant une fois de plus les évènements tragiques que notre peuple a vécus dans sa chair, mais pour démontrer qu'aucun problème n'est insoluble dès lors que ceux à qui incombe la responsabilité de lui trouver des solutions ne se voilent pas la face et acceptent, bien au contraire, de regarder la vérité en face. Ce dont témoigne Brazzaville avec éloquence, c'est précisément le fait qu'il n'y a pas d'obstacle que la volonté humaine ne puisse franchir, pas de montagne qu'elle ne puisse contourner lorsqu'elle décide de combattre l'instinct de destruction qui anime notre espèce. Et cet exemple, même si nous n'en avons pas vraiment conscience, a une dimension universelle qui doit être méditée.
Confronté aux menaces nées de sa propre imprévoyance, l'homme moderne doit, en effet, trouver rapidement les moyens de préserver la nature à qui il doit tout ; s'il veut assurer sa survie il lui faut combattre les dérives que son hyperactivité, sa soif inextinguible de progrès, son besoin de consommer toujours plus, ont généré dans le cours des dernières décennies. Et l'une des réponses à ce problème vital réside précisément dans la protection des bassins fluviaux et des massifs forestiers dont les principaux responsables se trouvent aujourd'hui réunis dans notre capitale.
Si l'on admet comme le firent avec un courage certain, il y a dix ans, ceux qui résolurent de faire renaître Brazzaville de ses cendres, si l'on admet donc que l'intelligence et la volonté peuvent résoudre tous les problèmes, alors effectivement le sommet qui vient de s'y ouvrir contribuera de façon décisive à combattre les maux du temps présent.

Les Dépêches de Brazzaville
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BET Awards 2011 à Los Angeles : Fally IPUPA nominé dans la catégorie de meilleur artiste international africain

RDC. L’auteur des opus « Droit chemin » et « Arsenal des belles mélodies » se retrouve dans la catégorie de meilleur artiste international africain des BET Awards dont les cérémonies sont prévues le 26 juin à Los Angeles.

Fally Ipupa Fally Ipupa figure parmi les nominés aux BET Awards 2011 dans la catégorie « Best international Act : Africa (Meilleur artiste international africain). La star congolaise de la chanson va une fois de plus côtoyer les stars mondiales de l’art d’Orphée dans une cérémonie attendue grandiose le 26 juin à Los Angeles (USA). Outre Fally, on notera la présence d’autres poids lourds de l’univers musical international comme Rihanna, Kanye West, Chris Brown, tous prêts à recevoir des récompenses pour leurs œuvres. Parmi les catégories choisies, il y a des tendances musicales tels le Rnb, le Hip-hop, le Gospel, les groupes, les nouveaux artistes, la meilleure collaboration, le meilleur clip-vidéo, le choix du public, le Néo soul et également le meilleur acteur, indique-t-on. Et Fally Ipupa prendra donc part à cette soirée, dans l’espoir de rafler le prix du meilleur artiste international africain.
Mais avant de se rendre à Los Angeles, l’auteur des albums « Droit chemin » et « Arsenal des belles mélodies » va se produire le 11 juin au Stade de France à Paris, avec sa collègue star, Werrason. Fally Ipupa s’active actuellement à la préparation de ce show. Il s’y était déjà produit lors de la nuit créole organisée par le groupe Kassav le 16 mai 2009, en présence de 90.000 personnes.
Rappelons-le, Fally Ipupa a doublement été primé au MTV Africa Music Awards au Nigeria en 2010. Il fait aujourd’hui partie du projet One8 avec le chanteur américain R. Kelly et a réalisé des featurings fort enrichissants pour sa carrière avec des artistes comme Mokobe, Princess Lover, Barbara Kanam, Francis Lalanne, Jeff Martins, Lokua Kanza, etc. Sa carrière a visiblement pris de l’extension depuis son départ du Quartier Latin International de Koffi Olomide.
A propos, les BET Awards ont été créés en 2001 par le réseau de Black Entertainment Television pour célébrer l’Afro-Américain et d’autres minorités en musique, film, sport, et d’autres domaines de divertissement au cours de l’année. Les «awards» sont présentées annuellement et diffusées en direct sur la chaîne américaine BET.
Les cérémonies inaugurales en 2001 ont été tenues au Paris resort à Las Vegas Strip. De 2002 à 2005, le Kodak Theatre à Hollywood a abrité les cérémonies, avant d’être délocalisées au Shrine Auditorium à Los Angeles en 2006.

Par Martin Enyimo (KongoTimes)
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R.D. CONGO - Kinshasa et les délestages de courant électrique : Un problème récurrent qui ne s'explique pas

(7sur7.cd 31/05/2011)

A Kinshasa le délestage du courant électrique ressemble à une rébellion qui attaque l'ennemi et qui le met en déroute au fur et à mesure des batailles. Les coupures et les pannes de courant devenues quotidiennes ont acquis une place de choix dans le langage courant des Kinois, à tel point qu'on les prononce autant de fois que de la même façon on dit” bonjour “ ou ' bonsoir ' à quelqu'un, sans davantage chercher à connaître les causes de leur omniprésence. Cette situation est à. la base de la paralysie de plusieurs secteurs de la vie à Kinshasa, occasionnant à cause de l'obscurité qui engloutit des quartiers entiers, meurtres, viols, vols et d'autres délits commis par des criminels de tous bords. Ace sujet, un responsable d'un débit de boisson dans la commune de Ngaba s'est exprimé en ces termes : “ en tant que père de famille, je loue une maison, je nourris et scolarise mes enfants uniquement grâce à mon activité, mais à cause du manque de courant électrique, je suis par terre En fait, toutes les activités liées à la chaîne de froid comme les chambres froides ou les bars pour congeler la bière sont vouées à la mort. Les coupures de courant à Kinshasa ne s'expliquent pas dans un pays comme la RDC qui dispose d'un potentiel hydroélectrique dépassant de loin ses propres besoins en énergie électrique.

Stéphanie Watonio
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CAMEROUN - Election présidentielle: fin de parcours pour Paul Biya un lion… domptable ?

(Aurore Plus 31/05/2011)

Les grands de ce monde ont décidé de mettre un terme au long règne du chef de l’Etat par tous les moyens y compris par la… force. Le droit d’ingérence politique est une donnée à ne pas négliger. I- Le chant du cygne Il n’est point besoin d’être devin ou magicien pour comprendre que la longue carrière politique de Paul Biya touche à sa fin. Aurore Plus n’a pas attendu la lettre d’Hilary Clinton Secrétaire d’ Etat américain (ministre des Affaires étrangères) écrite au peuple camerounais ou celle de son président Barack Obama, adressée à son homologue camerounais pour comprendre que les carottes sont désormais cuites pour Paul Biya.
Dans nos dernières éditions, nous avons pu démontrer, certes avec une bonne marge d’erreurs, que les jours de Paul Biya au palais d’Etoudi étaient désormais comptés. On ne nous pas cru, mais depuis quelque temps, la pertinence de nos analyses fait en sorte que de nombreux lecteurs qui ne sont pas toujours des nôtres et qui pensaient que nous en avions après le chef de l’Etat et son parti le Rdpc nous appellent pour nous donner raison. En effet, de nombreuses personnalités du parti au pouvoir commencent enfin à comprendre que si Paul Biya se présente à l’élection présidentielle (d’octobre ?), cela pourrait conduire le pays à une guerre civile au pire ou à quelques remous sociaux au meilleur des cas. Le bon sens commande donc que Paul Biya se retire du pouvoir par la grande porte et non par la petite comme l’a fait un certain Laurent Gbagbo et ce faisant, l’histoire retiendra que ce fut un grand homme. Avant de poursuivre notre analyse, il convient, de s’arrêter un moment, sur les pressions extérieures.
A notre avis, on accuse à tort les présidents français et américain Nicolas Sarkozy et Barack Obama d’en vouloir particulièrement à Paul Biya qu’ils ne connaissent même pas, qu’ils ignorent. Paul Biya n’est pas le seul chef africain sur lequel s’acharneraient Sarkozy et Obama. Il faut comprendre que c’est un mouvement révolutionnaire qui est en train de se passer dans le monde et celui-ci est provoqué au départ par les peuples avant d’être récupéré aujourd’hui par les pays occidentaux dont les deux figures de proue sont les présidents français et américain. Ce ne sont pas ces deux chefs d’Etat qui ont déclenché les troubles en Tunisie, en Egypte, en Libye pour ce qui concerne l’Afrique et en Syrie et au Yémen pour ce qui concerne les pays arabes non africains. Sarkozy et Obama ont seulement sauté sur l’occasion pour donner un coup de pouce à ces révolutions qui ont eu lieu ou qui ont encore cours dans certains pays. C’est un droit d’ingérence politique et non humanitaire que les pays occidentaux sont en train d’exercer sur les pays africains et arabes et nous pensons à quelques réserves près qu’ils ont raison.
Le droit d’ingérence politique
Zine-El-Abidine Ben Ali était au pouvoir en Tunisie depuis 1987 après avoir renversé le père de l’indépendance de ce pays maghrébin, Bourguiba, que la sénilité avait rendu gaga. Le général Ben Ali a certes développé son pays sur le plan économique mais sur le plan politique, c’était un régime de fer qui régnait, qui pesait sur le pays. En Egypte, le général Hosni Moubarak était au pouvoir depuis 1981 après l’assassinat d’Anouar El Sadate. Ici également une chape de plombe pesait sur le pays. Mouammar Kadhafi est au pouvoir en Libye depuis 1969 soit 42 ans, qui dit mieux. Dans ces trois pays, les peuples en ont eu assez et se sont révoltés. Si les pays occidentaux viennent en aide aux populations assoiffées de libertés politiques et autres, pourquoi les accuse-t-on d’ingérence politique dans les affaires intérieures d’Etats souverains ? Doit-on laisser des dirigeants tuer les populations pour se maintenir à tout prix au pouvoir ? Nous pensons que non. Les pays africains en général et le Cameroun en particulier acceptent avec plaisir l’aide financière, alimentaire, sanitaire, technique venue de l’occident.
Dans le cas de notre pays on trouve cela normal que les pays occidentaux nous donnent un coup de main. Pourquoi le régime au pouvoir ne crie-t-il pas à l’ingérence financière, sanitaire, alimentaire ou autre ? Mais pourquoi dès que cet occident veut avoir un droit de regard sur ce qui se passe chez nous, le régime Rdpc au pouvoir qualifie cela d’ingérence politique. On dit alors que le Cameroun est un pays indépendant, qu’on ne doit pas s’immiscer dans ses affaires intérieures. Si Biya et ses collaborateurs estiment qu’ils n’ont de leçon à recevoir de l’étranger, ils n’ont plus à tendre la main pour demander des subsides à l’étranger.
II- Biya n’est pas un cas isolé
Dire donc que Paul Biya est particulièrement visé est donc faux. C’est que pour son malheur il fait partie d’une liste de dirigeants africains et non africains dont les capitales occidentales estiment qu’ils ont fait leur temps et doivent par conséquent quitter le pouvoir. Paul Biya a déjà passé 29 ans au pouvoir, n’est-il pas logique qu’il quitte les choses ? Si Sarkozy et Obama exigent maintenant d’une manière ouverte après l’avoir fait d’une manière plus courtoise, diplomatique, aujourd’hui ils ne mettent pas de gants pour le lui dire. Quand aujourd’hui l’entourage de Biya et son parti crient au complot, ils n’ont pas tout à fait raison. L’heure de la clarification est arrivée et Biya a une chance inouïe qu’on ne veut pas le faire partir par la force comme Ben Ali, Hosni Moubarak ou Kadhafi. On lui ouvre une porte de sortie honorable : ne pas se présenter à l’élection présidentielle et couler une retraite paisible à l’abri de poursuites judiciaires. L’unanimité qui semble se faire autour de Biya est une unanimité de façade. En effet, ceux qui entourent Paul Biya ne sont pas des fous, ce sont des gens bien pensants qui savent où ils veulent aller, ce qu’ils doivent faire si les choses tournent casaque. Ils vont retourner leurs vestes comme ils ont l’habitude de le faire et faire allégeance au nouveau patron dès que Paul Biya sera out.
III- Que le bon sens l’emporte
Les responsables du Rdpc qui vocifèrent dans les radios et les télévisions à longueur de journée avancent des arguments spécieux et des rengaines du genre : « Biya est notre candidat naturel selon les textes de notre parti », mais il n’y a que les idiots qui ne changent pas. Au Rdpc, ne comprend-on pas que Paul Biya est devenu un mauvais cheval, un toquard qu’il ne faut plus aligner. Il est bon et souhaitable que Biya en personne et les membres du Rdpc comprennent qu’il est de leur intérêt de maintenir le pays dans la paix, le calme, la sécurité. Le chef de l’Etat doit donc s’effacer en écoutant le langage de la raison, du bon sens. La dernière fois, nous avons esquissé des solutions sur la base d’informations venant du Rdpc même : la création d’un poste de vice-président de la République, avec droit de succession. Voilà une bonne porte de sortie, la voie royale.
Nous avons suivi dans une chaîne de télévision de la place il y a quelques jours que le Rdpc préparait un congrès, sera-t-il ordinaire ou extraordinaire ? C’est au cours de ce congrès que de grandes décisions seront-elles prises comme par exemple le choix du candidat du parti ? Les textes du parti seront-ils toilettés à l’occasion ? Biya va-t-il annoncer son retrait de la course à la présidentielle ? A quand la prochaine réunion du bureau politique du Rdpc ? Autant de questions auxquelles nous n’avons pas de réponses pour le moment.
Pendant que l’on se fait ces questions, Paul Biya, nous dit-on, est dans son village natal à Mvomeka’a en train de réfléchir comment faire pour la passe du troisième septennat en dépit des efforts conjugués et intéressés de Nicolas Sarkozy et de Barack Obama qui rêvent de le remplacer par leur homme à eux : Marafa Hamidou Yaya, l’actuel ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation pour Sarkozy et Christopher Fomunyoh pour Obama.

© Aurore Plus : Michel Michaut Moussala
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La Guinée, pourquoi tant de Haine ?

(Neoleadership 31/05/2011)

En ce mois de commémoration de l'abolition du commerce transatlantique des esclaves, crime le plus odieux perpétré, contre l'humanité de l'homme noir. C'est à se demander, si nous avons pris, l'exacte mesure de l'amplitude de la tragédie, de la destinée, de notre « race » sur terre !!!
Le racisme inter-africain (ethnoracisme) a lui tout seul, permit l'asservissement du peuple noir par les Orientaux avant de trouver, son paroxysme dans le triangle ghenniques des atlantiques. Ce faisant, tout d’un continent et sa race de Nègres, le marche-pied, du développement du reste de l'humanité.
Hier pour une poignée de verroteries, de gadgets ou quelques litrons de liqueurs, les roitelets locaux mettaient à feu et à sang des contrées entières. Ils finiront par avoir pour dénominateur commun, leur mise sous cloche coloniale, par le même envahisseur Blanc.
L’ethnoracisme, c'est à dire le racisme inter-africain est d'une violence politique meurtrière qui n'a rien à envié, au racisme ordinaire que la Diaspora Noire subit en Europe, en Amérique et plus pernicieusement encore dans le monde Arabo-musulman, si ce n'est le pire en Asie.
L'ethnoracisme participe d 'une mauvaise hygiène de vie mentale, d'un vice dans l'éducation théologique, la formation et l’information de nos compatriotes quant à l'appropriation des valeurs républicaines de solidarité, de fraternité et d'égale opportunité de droit et de chance devant la vie. Surtout de l'implémentions dans un patriotisme intégral, de la sainte trinité de notre devise nationale: de justice dans la solidarité pour l’émancipation économique par le travail, et ceci dans les actes.
Pour le cas singulier de notre pays, le phénomène s'est démultiplié avec la juxtaposition explosive des impérialismes locaux notamment l'hégémonisme Malinké et Peulh, qui se sont assigné une mission de civilisation en direction des autres communautés. En outre d'une confiscation du pouvoir, comme un butin politique ou électoral, à partager avec des alliés à géométrie ethnique variable.
Cette vision politique, est tout simplement, indigne de notre pays : Je donne la Primature à mes oncles Soussou, pendant qu’on n’y est, pourquoi pas le Parlement aux enturbannés de la coordination Mandée. La Guinée n’est pas une Monarchie, il serait temps de sortir de cet obscurantisme politique moyenâgeux. Le Président Condé doit arrêter de ruser avec, les espérances, l’angélisme naïfs des guinéens, de ruser avec la constitution car la mauvaise foi, l’indécence morale à bien des limites, au risque de faire imploser la Guinée : « la Guinée n’est plus incassable » !!!
En tous les cas, une thérapie collective dans un civisme intégral s'impose pour dépolluer les esprits et les cœurs. Hier l'Etat Guinéen était malade de son armée, au jour d'aujourd'hui. La Guinée est malade de ses ethnies, de son Président tourneboulé par son aveuglement ethnique dopé par un machiavélisme maladif et écervelé. Il est loin de donner l'exemple d'un homme de dialogue et d'ouverture, il continue sa barbouzerie électorale dans une exploitation bananièrement politicienne de l’Ethno-nationalisme Malinké.
Comment peut-il après avoir clamé urbi et orbi être démocratiquement élu et vouloir encore se comporter comme un vulgaire autocrate? Y' a des jours qu'on regrette le bon sens paysan d'un Conté qui a su préserver la paix sociale !!!
Dés lors ce qui était censé être une saine rivalité a viré en un cannibalisme politique, sans précédent. C'est le moment ou jamais que des Personnes-Ressources reprennent la dignité du débat politique NATIONAL des mains de cette lumpen-intelligentsia (Malinké et Peulh confondus) vautrée dans un chauvinisme ethnique meurtrier, qui a atteint des seuils pathologiques affligeants, avant qu'un tsunami de haines, fait d'indécence intellectuelle et d'indignité morale, ne fasse voler, en éclat la coexistence pacifiques de la communauté nationale.
Le repli identitaire, la prégnance de l'ethnophobie est la conséquence de la faillite de notre système politique, du déficit chronique de confiance en la Guinée indépendante qui n'a pas su et pu garantir les libertés publiques de la personne et de ses biens, qui a muté en prédateur des droits humains : c’est tout simplement scandaleux que des peuples logés en la même enseigne religieuse qui ont en partage l’unicité de l’espèce humaine, en sus des civilités islamiques séculaires, le fonds commun des âges des humanités africaines, continuent en dépit du bon sens, de s’accommoder toute honte bue, d’un ethnocentrisme ténu, de s'étriper comme de pauvre imbéciles heureux.
A des fins pédagogiques, il convient de rappeler à une certaine bien-pensance politicienne, que la Guinée n'est pas la continuité historique du Mandée, que la Guinée ne peut, non plus être sauvée, que par le despotisme éclairé d'un certain leadership Peulh. La Guinee était juste un élément, du puzzle, du cadastre colonial, forgé de toutes pièces pour les besoins de l'impérialisme français. Il appartient, désormais de droit, à ceux qui y vivent de faire de sa stabilité, de la Paix le levain de son émergence économique.
Notre communauté historique de destin doit s’enrichir de la complémentarité réciproque des ethnies, de la mutualisation des talents et compétences de ce pays, gage pérenne de l'émergence économique et la construction nationale de la Paix que nous appelons de tous nos vœux.
Le Président Condé doit s'extirper de sa petite personne d'Opposant hystérique, pour se mettre au dessus de la mêlée ethnique, en relevant la dignité de la fonction présidentielle, aider les guinéens à se mettre au travail, en lieu et place, de leurs demander à se mettre à son service pour s'assurer, une longévité politique. Le sacerdoce Présidentiel est a ce prix, en gros le salut de la Guinée avec. Car l'ère du messianisme politique et de l'unanisme grégaire autour du tyranneau Présidentiel, appartient désormais à l'histoire.
Nous voulons une Gouvernance moderne, tournée vers l'avenir, genre que sera la Guinée en 2058 et non cette peur reptilienne de l'avenir qui nous engloutirait dans les fosses commune du capharnaüm de 1958.

Alpha Oumar Fela Barry, Paris
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Le Guinéen Kouyaté inquiet de la sécurité à la frontière ivoiro-libérienne

(Kaba Bachir 31/05/2011)

L'ancien Premier ministre guinéen Lansana Kouyaté a appelé lundi à Abidjan à renforcer la sécurité à la frontière ivoiro-libérienne, alors que des miliciens venus du Liberia ont été impliqués dans les violences dans l'ouest ivoirien liées à la crise post-électorale.
"La frontière (ouest de la Côte d'Ivoire) avec le Liberia me donne beaucoup d'inquiétudes", a affirmé M. Kouyaté lors d'un point de presse.
"C'est un passage trop facile (...). Quand on parle de miliciens libériens (...) ce n'est pas que des Libériens, c'est parfois des gens qui viennent d'un peu partout et qui se retrouvent à la frontière parce qu'ils sont sans emploi", a-t-il poursuivi.
Pour lui, "il faut que dans cette pédagogie générale de réconciliation, on pense à sécuriser la frontière de la Côte d'Ivoire avec le Liberia", rappelant que "la partie la plus violente de la crise s'est ressentie dans cette région".
Dimanche, le président ivoirien Alassane Ouattara a promis de mettre fin aux exactions "d'ici quelques semaines" dans l'ouest, frontalier du Liberia et de la Guinée.
Pour M. Ouattara, ces violences sont à mettre sur le compte d'anciens mercenaires et miliciens de l'ex-chef d'Etat Laurent Gbagbo, arrêté le 11 avril à Abidjan après plus de quatre mois de crise née de son refus de reconnaître sa défaite au scrutin de novembre 2010.

Source AFP
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L’Afrique de l’Ouest sous surveillance de la CPI

(Seneweb 31/05/2011)

Alors que tous les regards sont tournés vers Kadhafi, la Cour pénale internationale (CPI) suit de près la situation de quinze pays à travers le monde. Cette instance travaille sur six "situations" et une dizaine de cas. Simultanément, l'adjointe du procureur de la CPI, Fatou Bensouda, traite également des crimes perpétrés en Afrique de l’Ouest.
Quelle est la raison de votre présence en Afrique de l'Ouest ?
Nous sommes essentiellement au niveau des enquêtes préliminaires. Suite aux événements survenus en 2009 en Guinée, le procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo, et moi avons fait comprendre aux autorités en Guinée que les crimes qui relèvent de la compétence du tribunal sont susceptibles d'avoir été commis. En outre, nous insistons que les autorités guinéennes s'en occupent. La priorité des enquêtes et des poursuites revient toujours à l'État. Au terme de toutes nos déclarations et visites en Guinée, nous nous sommes rendu compte de ce que les autorités guinéennes travaillent également dans ce sens. Un panel de juges a été constitué. Il est responsable des enquêtes et des entretiens avec des témoins. Je pense que notre intérêt pour la Guinée est tout à fait officiel.
Ils ont en outre constitué une commission-vérité, chose bénéfique aux Guinéens. C’est une façon de concevoir des voies et moyens pour traiter des crimes. En tant que nation, ils devront être à même de faire ainsi.
Il est évident que nous ne constituons pas une commission. Nous enquêtons et poursuivons pour des cas de crimes. Cependant, si un pays décide de se charger des crimes perpétrés dans leur juridiction, la CPI ne peut s'y opposer. Nous ignorons le sens que la commission guinéenne donnera à cette situation. Toutefois, la CPI effectuera un suivi de ce qui sera fait. Ce contrôle est une partie des analyses préliminaires. Nous continuons à travailler en collaboration avec les autorités guinéennes. Un fait sur lequel nous insistons demeure qu'aucun crime ne reste impuni. Bien sûr, la justice et la vérité ne seront pas du reste. Et nous prenons tout ceci en considération dans l'étude des événements survenus là où les crimes ont été commis.
Pensez-vous que Laurent Gbagbo sera transféré à La Haye de si tôt ?
Certes la Côte d'Ivoire n'est pas un État membre, cependant Laurent Gbagbo en personne a signé en 2003 une déclaration reconnaissant la compétence de la CPI. De même, le président en exercice, Alassane Ouattara, en décembre 2010 a officiellement reconnu la compétence de la CPI. En d'autres termes, la CPI est habilitée à mener des enquêtes et engager des poursuites si la Côte d'Ivoire ne s'en charge pas.
Par ailleurs, le fait qu'elle travaille actuellement à instaurer sa propre procédure applicable en pareilles circonstances est un secret pour personne. Qu'à cela ne tienne, l'actuel président a déjà fait mention de saisir la CPI pour les problèmes de la Côte d'Ivoire. Par conséquent, nous sommes prêts à recevoir l'affaire.
Qu'en est-il du reste de l'Afrique de l'Ouest ?
Nous étudions également les crimes commis au Nigeria lors des violences postélectorales qui y ont eu lieu. Le procureur de la CPI a immédiatement face à la situation. Nous nous sommes prononcés sur les violences électorales au Nigeria invitant les autorités à se retenir. De même, nous sommes conscients de ce que les autorités à leur tour ont invité les populations à en faire autant. Dans ses propos, le procureur a recommandé aux autorités en personne de s'attarder sur ce problème. Et de nouveau invité à faire preuve de retenue dans les discours politiques.
Pensez-vous que ce soit une extension importante de votre rôle que de transmettre des messages aux gouvernements qui commettent des crimes, leur disant : "Nous vous avons à l’oeil" ? Pensez-vous que ce soit nécessaire ?
Selon le Statut, le procureur a le pouvoir d'agir de façon préventive. Il ne s'agit pas uniquement d'enquêter et de poursuivre en justice, mais aussi de trouver les moyens pour pouvoir éviter des crimes. Nous avons pris ce rôle très au sérieux. Si vous considérez ce qui s'est passé en Côte d'Ivoire, en Guinée et au Nigeria, je pense que cette méthode commence à avoir de l'effet. A titre d'exemple, le procureur pourrait approcher un État et dire : "Vous êtes un Etat membre et vous commettez tels crimes susceptibles de relever de la compétence de la CPI. Des personnes seront tenues pour responsables. Faites donc attention".
Pensez-vous que ce message aura vraiment de l'impact seulement grâce à votre conviction, vu que jusqu'ici la CPI n'a encore mis personne aux arrêts ?
Je ne pense pas. Je ne me permettrais pas l'audace de dire que ce message a déjà de l'impact et ce, même sans ma conviction. Ceci est dû au fait que le message envoyé dit qu'une personne sera tenue responsable, susceptible d'être traduite à la CPI, poursuivie en justice pour ces crimes et condamnée. Il existe des retombées auxquelles il faut faire face en commettant ces crimes. JE pense qu'en Côte d'Ivoire ce message a eu de l'impact. En définitive, cette option préventive a eu de l'impact en Guinée, même lorsque la première affaire de la CPI n'était pas encore close.
Quel crime est assez considérable pour justifier l'action directe de la CPI ?
L'un des seuils est la gravité. Il ne s'agit pas toujours du nombre. Il est aussi question de la nature et de l'impact des crimes. Quelles sont les conséquences des crimes ? Nous mettons tout ceci dans une boîte et les examinons afin d'établir s'ils ont atteint le seuil de gravité de la CPI.
A titre d'exemple, nous citerons la République cémocratique du Congo et la République centrafricaine. Pour la plupart des cas, il est question de chiffres. Cependant, considération est également faite des viols systématiques et généralisés ainsi que des violences sexuelles. Le nombre d'allégations de violences sexuelles surpasse celui des massacres.
La CPI dispose d'un budget estimé à environ 400 millions d'euros par an, cependant le volume de travail augmente et pas le budget. À quel point vous sentez-vous débordé ?
Une particularité propre à la CPI est l'usage des caisses de prévoyance afin de remédier aux situations imprévues.
Fin décembre, voire début janvier, nous ignorions encore que nous devrions avoir à traiter du cas de la Libye, transmis à la CPI par le Conseil de Sécurité des Nations unies sans aucun budget de leur part.
Grâce à la caisse de prévoyance créée par la CPI, nous sommes à même de dresser une demande en vue d'y puiser afin de disposer au moins des ressources supplémentaires nécessaires. Par ailleurs, en agissant de la sorte, il nous est possible de régulariser cette dépense dans le budget de l'année suivante.
Tel est notre fonctionnement. Pour le cas de la Libye par exemple, nous avons déjà sollicité l'accès à la caisse de prévoyance afin d'en tirer des ressources supplémentaires.
Cependant la caisse de prévoyance est limitée. Il y aura certainement un moment où la caisse de prévoyance ne couvrira pas vos besoins au rythme auquel vous étendez vos compétences ?
Il est possible qu'un cas pareil se produise. Néanmoins, au fur et à mesure que nous traitons nos affaires et progressons, je reste persuadée que nous aurons des raisons et les moyens de prendre en considération ce qui se passe ainsi que la vitesse à laquelle nous recevons ces affaires. Toutefois, jusqu'ici, tout va bien.
Plusieurs personnes diront que le succès de la CPI repose sur des convictions. Quelle sera, selon vous, la plus belle victoire de la CPI ? Serait-ce la prévention ? Ou quelle serait la situation idéale pour vous ?
Je penche pour la conviction. Toutefois, je pense que l'habileté de la CPI à dissuader les autres à ne pas commettre des crimes constitue en outre une victoire pour la CPI. Cette habilité de la CPI à prévenir les crimes d'être commis reste à mon avis une victoire pour nous. J'aime à cet effet citer l'exemple du jugement de Lubanga encore en cours, mais où déjà le fait d'enrôler les enfants et de les engager dans les hostilités constitue le point de mire de l'opinion publique.
Une telle importance a été rattachée à la nature des crimes et vous vous rendrez compte que des pays qui ne sont pas des Etats membres comme le Népal démobilisent 3.000 enfants en un trait. Le Représentant Spécial des Enfants engagés dans les Conflits Armés a déclaré officiellement qu'elle pense que ceci est dû à l'attention particulière qu'accorde le public à la conscription des enfants. Aussi, je pense qu'il est nécessaire d'attendre que la CPI se fasse une conviction pour établir qu'il connaît des résultats positifs, qu'il travaille. Nous avons besoin d'avoir de l'impact au fur et à mesure que nous avançons. Nous devons aussi maximiser cet impact.

Auteur: Radio nederland
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Donné pour mort Blé Goudé parle enfin / Sa lettre aux Ivoiriens

(L'Inter 31/05/2011)

Il n`est pas mort comme l`avait laissé croire la rumeur. Il est vivant, terré dans un endroit qu`il tient secret. Pour couper court à toutes les rumeurs sur son compte, Charles Blé Goudé, leader de la jeunesse patriotique ivoirienne et ancien ministre sous Laurent Gbagbo, rompt le silence à travers ce courrier adressé aux Ivoiriens.
Mes chers compatriotes,
Je suis vivant!
Si certains ont souhaité ma disparition physique, d`autres, plus nombreux certainement, aimeraient me voir en vie afin que je puisse participer au débat politique dans notre pays, la Côte d`Ivoire.
Dans tous les cas, cette situation m`aura permis d`expérimenter la symbolique des funérailles du vivant dont me parlait souvent mon grand-père.
En effet, vivant, j’ai assisté à mes funérailles à plusieurs reprises. Je sais que toutes les tentatives des uns et des autres pour me tuer sinon physiquement, à tout le moins médiatiquement, sont la preuve de l’intérêt qu’ils portent à ma personne et à notre combat.
A ceux qui ont jubilé à l’annonce de ma prétendue mort, je souhaite longue vie. La vie humaine est sacrée. Toutes nos croyances ne nous enseignent- elles pas que nul ne doit ni souhaiter ni fêter la mort de son prochain, fût-il son pire ennemi? Et dire que parmi ceux qui ont jubilé à l’annonce de ma ``mort`` se trouvent certains individus se targuant d’avoir été mes collaborateurs(?)
Je voudrais inviter ces papillons politiques toujours à la recherche du nectar à méditer les paroles suivantes: " ce sont les abeilles qui produisent le miel".
A vous qui, jusqu’ à cette adresse, portiez dans la tristesse et le silence le ‘’deuil’’, soyez rassurés, je suis bel et bien vivant!
Mes chers compatriotes,
Je sais tout ce que nous subissons dans nos quartiers, nos villages, nos campements, nos différents lieux de travail...
Je sais que des villages entiers ont été incendiés, obligeant de nombreuses populations paysannes à trouver refuge en brousse.
Je sais que, invitées à reprendre le service, les forces de l’ordre formées par l’Etat de Côte d’Ivoire sont traquées, humiliées voire assassinées. La dernière trouvaille serait de payer leurs salaires désormais de la main à la main. Du jamais vu!
Je sais que pour échapper à la furie des tortionnaires, de nombreux Ivoiriens sont aujourd’hui refugiés dans des pays voisins sans le moindre sou.
Le fait d’avoir battu campagne pour La Majorité Présidentielle (LMP) étant désormais considéré comme un crime dans notre pays, nous continuons de subir des exactions de tout genre.
Chaque jour, d’honnêtes citoyens sont pris en otage. Les plus chanceux sont libérés moyennant une rançon dont le montant varie selon les humeurs de leurs bourreaux.
Il ne se passe un seul jour sans que nous ne soyons dépossédés de nos biens. Les véhicules, les appareils électroménagers, les fauteuils sont emportés au nom de la démocratie. Même les casseroles, les verres, les cuillères n`échappent pas à leur appétit.
Je sais aussi que certains Ivoiriens, malgré leur appartenance au RHDP, ont vu leurs biens, fruits de plusieurs années de durs labeurs, emportés ; d`autres ont même été tués.
Sous le fallacieux prétexte de recherche de caches d’armes, ils tuent, violent et traumatisent impunément.
Mes chers compatriotes,
Voici autant d’actes qui sont en total déphasage avec l’esprit de réconciliation dont notre pays a plus que jamais besoin; réconciliation dont j`avais déjà ouvert les chantiers à travers plusieurs actions pour tenter de réduire la fracture sociale déjà trop profonde. Souvenons-nous de la Caravane de la Paix.
En clair, au-delà des slogans, la réconciliation doit se traduire en actes concrets surtout quand l’on sait que le président Gbagbo et plusieurs de ses compagnons sont illégalement incarcérés et isolés dans le nord de la Côte d’Ivoire.
En outre, notre pays, atteint du syndrome de l’allégeance et de la ‘’postophilie’’, enregistre le retour de caméléons politiques qui se vantent d’avoir prédit ce que nous vivons aujourd’hui.
Ces nomades politiques sans conviction accusent aujourd’hui le président Gbagbo de tous les maux d’Israël.
Comme vous le savez, chers concitoyens, quelle que soit la virulence d`une épidémie elle ne contamine jamais tout le monde. C’est pourquoi, je voudrais rassurer mes frères Ivoiriens et Africains que dans ce capharnaüm, je demeure lucide.
Mes chers compatriotes,
Dans cette douloureuse épreuve, sachons rester dignes et solidaires. A ce stade de mon propos, je voudrais remercier tous ces Africains et Africaines pour leur soutien à cet autre virage dans l’histoire de notre continent. Point n`est besoin de douter car dans cette montagne de désespoir doit nécessairement se creuser un véritable tunnel d`espérance pour le bonheur des générations futures.
En ce qui concerne les sujets qui engagent la vie et l’avenir de notre pays, la COTE D`IVOIRE, je me prononcerai prochainement.
Je suis vivant!
Que Dieu bénisse la Côte d’Ivoire.
Charles Blé GOUDE.

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Chantage des adversaires / Le Président Ouattara catégorique : ‘’Je ne dois rien à personne, sauf aux Ivoiriens qui m’ont élu’’

(L'intelligent d'Abidjan 31/05/2011)

Quelques heures avant son investiture, le Président Alassane Ouattara a eu une longue interview avec les confrères de Jeune Afrique. Ses chantiers, ses ambitions pour la Côte d’Ivoire mais surtout la gestion des affaires de l’Etat, rien n’a échappé aux interlocuteurs du président ivoirien. À ceux qui penseraient à un quelconque retour de l’ascenseur pour service rendu, Alassane Ouattara clôt le débat…
‘’Je ne dois rien à personne sauf aux Ivoiriens qui m’ont élu’’, martèle l’élu du 28 novembre 2010. La formule semble peu prolixe, mais sonne comme un avertissement à tous ceux qui, de l’intérieur comme de l’extérieur, exigeraient un bonus pour avoir contribué à l’avènement de celui qui était, jusqu’à la veille du 28 novembre 2010, le candidat du Rhdp. L’on serait perplexe si la question qui a provoqué la réponse n’était pas précise. ‘’Vous avez été élu par les Ivoiriens, mais êtes arrivé au pouvoir par les armes, grâce aux Frci d’une part et à la communauté internationale d’autre part. Comment préserver votre indépendance et ne pas être contraint de renvoyer éternellement l’ascenseur ?’’, a interrogé le journaliste. Pour le reste, le chef de l’Etat est revenu sur ses vastes chantiers pour les cinq années à venir. Cela passe, a-t-il dit, par le retour de la croissance qu’il estime à 3% pour l’année prochaine, celle en cours étant largement gâchée par la crise. ‘’Nous allons travailler dur pour récupérer le temps perdu et j’espère qu’à la fin de mon mandat la croissance de la Côte d’Ivoire sera proche de 10 %’’, a ajouté Alassane Ouattara. Un rêve tendrement caressé mais pour l’heure, les préoccupations sont les questions de l’armée, les relations avec les pays africains, le procès de son prédécesseur, Laurent Gbagbo, l’avenir des commandants de zones, les fameux comzones. Sur son prochain chef d’état-major, le Président Ouattara dit ne pas avoir de nom en tête, arguant qu’il reste ouvert quant au général Philippe Mangou. ‘’Je suis ouvert. Mais je veux voir comment les uns et les autres vont se comporter par rapport aux institutions et à la République…’’, assène-t-il. Ils sont nombreux les sympathisants de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo qui se demandent pourquoi Simone n’est pas assignée dans la même résidence que son époux. Alassane Ouattara répond que c’est à la demande de Laurent Gbagbo lui-même. ‘’Nous n’avons fait qu’appliquer la volonté de Laurent Gbagbo’’, a révélé le nouveau locataire du palais présidentiel du Plateau.

S. Débailly
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Ali Bongo à Koulamoutou

(Gabon Eco 31/05/2011)

Le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo, est arrivé ce 30 mai à Koulamoutou, dans le cadre d’une tournée de quatre jours dans la province de l’Ogooué-Lolo (Sud-est). Ce séjour sera notamment marqué par un conseil des ministres le 2 juin prochain dans le chef-lieu de cette province.
Et de cinq pour Ali Bongo ! Après ses séjours dans l’Ogooué-Maritime, le Woleu-Ntem, la Nyanga et l’Ogooué-Ivindo, le président gabonais se retrouve dans l’Ogooué-Lolo (Sud-est), dans le cadre d’une tournée de quatre jours. Accompagné notamment de son épouse, il est arrivé ce 30 mai à Koulamoutou, chef-lieu de la province.
Peu après son arrivée, Ali Bongo s’est rendu à Iboundji, chef-lieu du département de l’Offoué-Onoye. Selon le programme officiel de cette tournée, le président gabonais Il doit également visiter Lastourville et Pana, respectivement chefs-lieux des départements de Mulundu et de la Lolo-Bouénguidi.
Mais le point d’orgue de cette tournée, «conformément à l’engagement de proximité du président gabonais avec les populations gabonaises», sera résolument le conseil des ministres délocalisé prévu le 2 juin prochain à Koulamoutou. Comme à Port-Gentil, Oyem, Tchibanga, et Makokou, Ali Bongo annoncera certainement une série de mesures spécifiques à la province de l’Ogooué-Lolo.

Publié le 30-05-2011 Source : Gaboneco Auteur : Gaboneco
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Concertation décisive à Kinshasa des experts de la CEEAC autour du gros enjeu de la gestion de l’eau

(Digitalcongo.net 31/05/2011)

Kinshasa, la capitale de la RDC, abrite depuis lundi une importante réunion des experts en gestion de la très stratégique ressource naturelle qu’est l’eau dans les pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale, CEEAC en sigle
Réunis depuis lundi 30 mai à Kinshasa, les experts des pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) veulent mettre en œuvre une politique régionale de l’eau. Ce, dans le but de contribuer, d’une part, à la réduction de la pauvreté à travers une gestion intégrée des ressources en eau. Et, de l’autre, à la vulgarisation des ressources en eau existantes à des fins économiques pour relever le paradoxe qui caractérise l’Afrique centrale : une région dotée d’abondantes ressources en eau, mais affichant de très faibles taux de satisfaction des besoins de base et économiques.
Le ministre de l’Environnement, Conservation de la nature et Tourisme (ECNT), José Endundo, a présidé à l’ouverture des travaux qui se clôturent ce mardi 31 mai. Dans son allocution de circonstance, le ministre a déploré le fait que l’essentiel des besoins fondamentaux des populations et de l’économie en matière d’eau soient insatisfaits dans les pays de l’Afrique centrale alors que la région dispose d’énormes ressources en eau.
Mettre un terme à la situation paradoxale
« Cette situation paradoxale doit interpeller chacun de nous afin d’y mettre un terme et contribuer au développement de nos pays et assurer la réduction de la pauvreté des populations habitant notre espace communautaire », a fait observer José Endundo. Pour ce faire, ces experts devront, durant ces deux jours, mettre en application les différentes actions préconisées par la politique régionale de l’eau adoptées par les hautes instances de la CEEAC. A en croire José Endundo, cela ne peut être possible que par une forte appropriation se traduisant par la mise en place des structures de gestion intégrée des ressources en eau, la mobilisation des ressources indispensables et la mise en place des instruments de planification et de suivi.
Avant de faire valoir : « L’existence des structures dotées des capacités nécessaires pour la gestion et guidées par les instruments d’aide à la décision, la connaissance des ressources en eau disponibles par la maîtrise des informations et la concertation des acteurs clés constituent la clé de réussite du processus engagé pour une utilisation optimale et rationnelle des ressources en eau de nos pays respectifs ».
Une fois qu’ils vont se rendre compte de ce qui sera fait lors de cet atelier, les consultants recrutés dans le cadre du projet présenteront ensuite les grandes lignes de la mission que la CEEAC leur a confiée. En retour, ils vont recevoir de la part des responsables en charge de l’eau des Etats, leurs attentes et surtout l’engagement de collaborer pleinement lors de l’exécution de leur mission.
L’engagement de la Rdc
Ce qui, comme l’a si bien espéré le ministre Endundo, permettra de mieux conduire les études visant à mettre en place les structures et les instruments appropriés pour la mise en œuvre de la politique régionale de l’eau, notamment le Plan d’action régional de gestion intégrée des ressources en eau, le cadre institutionnel régional de coordination et le système régional d’information sur l’eau.
Pour sa part, le gouvernement de la RDC s’engage à prendre des dispositions pour matérialiser la volonté politique de promouvoir la gestion intégrée des ressources en eau en Afrique centrale. Ce, en vue de contribuer au développement de pays et à la réduction de la pauvreté de populations de l’espace CEEAC. Des on côté, le représentant du secrétaire général de la CEEAC, Charles Tanania Kabobo, a indiqué les résultats attendus au terme du projet, notamment la création des conditions favorables en vue de répondre aux problèmes qui affectent la gestion des ressources en eau en Afrique centrale ; le renforcement des capacités du secrétaire général de la CEEAC par la création et la mise en place d’un centre régional de coordination de la gestion des ressources en eau et l’élaboration d’un plan d’action régional de gestion intégrée des ressources en eau de l’Afrique centrale (PARGIRE).
Ce projet bénéficie du soutien de la Banque africaine de développement (BAD) qui a fait deux dons au projet, à savoir celui de Facilité africaine de l’eau (FAE) et celui de préparation des projets d’infrastructures du NEPAD (NEPAD-IPDF). Dans son mot de circonstance, le représentant résident de cette institution financière a réaffirmé l’engagement de sa banque à « soutenir la CEEAC et les Etats membres dans leurs efforts louables pour une gestion efficiente, équitable et durable des ressources en eau ».

Bienvenu Ipan/Le Potentiel
(DN/TH/GW/Yes)
Last edited: 31/05/2011 15:40:33
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Gabon : Mba Obame André n’a jamais réuni toutes les conditions pour accéder à la Présidence

(Infos Gabon 31/05/2011)

Libreville – Le chaos politico social vers lequel nous tendons tout doucement mais sûrement invite à recadrer et préciser les choses tant qu’il n’est pas encore trop tard. C’est pourquoi, nous allons à nouveau paraphraser Louis Gaston Mayila qui disait à juste titre : « pour résoudre un problème, il est souvent mieux d’analyser les causes avant les conséquences ».
C’est dire qu’il faut revisiter scrupuleusement les mécanismes qui nous ont conduit à la situation anomique qui nous guette au Gabon.
Mba Obame André n’a jamais réuni toutes les conditions pouvant lui permettre d’accéder à la présidence de la République de notre pays. Donc, on peut conclure qu’il a tout simplement perdu l’élection présidentielle d’août 2009. C’est une réalité et le constat pouvant être réalisé sur le terrain nous le prouve à suffisance.
Pour comprendre l’état d’esprit qui a séjourné dans chaque citoyen gabonais à la suite du décès du président Omar Bongo Ondimba jusqu’à la prestation de serment d’Ali Bongo Ondimba, il faut un temps soit peu regarder le passé politique du Gabon. Et savoir que les mêmes causes ont toujours produit les mêmes effets.
Il est totalement illusoire voire démagogique de penser que les mécanismes de gestion qui ont servi à Omar Bongo Ondimba de se maintenir à la tête de l’Etat puissent s’ébranler brusquement une fois que son corps aurait épousé la terre de nos ancêtres. Aussi, il sied de citer une partie du discours du 16 octobre 2010 du Président de la République qui disait : « Prenons soins de nos pensées parce qu’elles deviennent des mots. Prenons soin de nos mots parce qu’ils deviennent des actions. Prenons soin de nos traditions et de habitudes parce qu’elles forment notre culture. Prenons soin de notre culture parce qu’elle forme notre destin ».
En d’autres mots, on peut simplement dire que tout ce que nous posons comme acte (positif ou négatif) conditionne le devenir ou l’avenir de notre pays. C’est certainement l’occasion idoine de rappeler à quelques leaders politiques de notre pays que notre passé et notre passif finissent toujours par nous rattraper tôt ou tard.
Pendant de nombreuses décennies, certains compatriotes, excellant même quelques fois dans le zèle irrévérencieux et dans un géni plus qu’impressionnant, s’étaient très souvent et volontairement rendu complices de la mise en place des mécanismes visant à garantir à Omar Bongo Ondimba et son système une présence quasi éternelle à la tête du Gabon. Ce qui a bien fonctionné puisque l’objectif visé a été atteint : Omar Bongo Ondimba est mort en étant Chef d’Etat en exercice. C’est dire que la machine était bien huilée et bien entretenue pour qu’il n’en soit jamais autrement du système démocratique du Gabon.
Cependant, le prédécesseur d’Ali Bongo Ondimba n’étant plus, son système de fonctionnement a néanmoins continué de bien tourner mais cette fois ci à la défaveur de ceux qui jadis l’avait toujours enraciné de manière acharnée dans notre conception de la gouvernance. De ce fait, il est alors difficile voire impossible d’inviter l’incohérence à s’installer où la cohérence n’avait pas l’air d’être un défaut de pensée ou de fabrication.
Et c’est justement ce qui justifie le second échec de Mba Obame André qui ne cesse de revendiquer en vain et avec insistance une quelconque victoire de l’élection présidentielle anticipée du 30 août 2009. Son premier échec fut justement celui de penser que les élections pouvaient se faire autrement quand bien même tous les ingrédients étaient réunis pour que les évènements se déroulent comme ils se sont toujours passés.
Il ne serait nullement inopportun de dire à nouveau que les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets. Que Mba Obame André et ses amis, pour qui le principal problème du Gabon serait le verdict de l’élection présidentielle du 30 août 2009 prononcé par la Cour Constitutionnelle, sachent que le bouclier qui garantissait la sauvegarde du pouvoir n’avait pas suivi Omar Bongo Ondimba dans la tombe. Et que malgré son géni politique à haranguer les foules et à foisonner des adhérents à sa candidature, ni les populations et encore moins les autorités publiques ne pouvaient prendre le risque de se lancer vers une nouvelle inconnue.
Autrement dit, les bases posées par les collaborateurs d’Omar Bongo Ondimba pour favoriser la même élite n’ont fait qu’entrer dans la ligne des préalables de victoire existants. Donc, Mba Obame André ne pouvait nullement espérer gagner cette élection et c’est ce qui explique son absence à la tête du pays. Tandis que ce ne fut nullement le cas pour le Président Ali Bongo Ondimba. De cette vision de la situation, nous fûmes confrontés à l’éternel combat de l’idéalisme et du réalisme. Mais hélas, c’est le second concept qui prend très souvent le dessus sur le premier. Et nous y sommes.
Cependant, il ne serait de trop si nous rappelons une phrase très importante et très intéressante qui dit : « le charlatan qui a donné la maladie est également celui qui peut l’enlever ». En des termes plus clairs, nous constatons qu’à travers leurs diverses actions, les dissidents du PDG regroupés au sein de l’Union Nationale détruisent progressivement l’état d’esprit qui avait prévalu durant l’élection présidentielle et de ce fait, ils créent de nouvelles conditions qui empêcheront avec certitude que les scenarii qui avaient été observés le 30 août 2009 ne se reproduisent à l’identique. C’est un travail laborieux qui nécessite une réflexion de fond et une stratégie peaufinée régulièrement.
C’est pourquoi, il nous faut bâtir dans la majorité des stratégies encore plus ingénieuses qui pourront favoriser notre victoire à la prochaine élection présidentielle ou qui pourront créer toutes les conditions pour que la victoire soit de notre camp en 2016. Soulignons au passage que les mouvements dans les pays arabes et la crise en Côte d’Ivoire ont profondément inspiré les autres pays et peuples d’Afrique. La balle est dans notre camp, à nous de jouer.

Par Télesphore OBAME NGOMO
FIN/INFOSGABON/TON/2011
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SÉNÉGAL • Wade prépare le terrain pour son fils au G8

(Courrier International 31/05/2011)

Pendant que le président de la République paradait fièrement avec son fils aux côtés de Sarkozy et Obama, son ministre des Collectivités à la tête des forces de l'ordre délogeait un élu d'opposition. Une situation scandaleuse, estime L'Observateur.
Le président Abdoulaye Wade et son fils Karim Wade, à Dakar.
Réveillez- vous diantre ! Ne voyez-vous pas ce qui se passe sous vos yeux ? De rapides saltimbanques mâchent notre pays comme une guenon croque une cacahuète. Ces mange-milliards ont balancé leurs derniers soucis d’apparence et étalé toutes leurs carences. Sur la place publique du monde, ils tuent et dépècent la démocratie sénégalaise. Leurs outrecuidances et leurs désinvoltures sont des soufflets. La face de tous les Sénégalais épris de justice porte les stigmates de la gifle administrée à Sangalkam et à Deauville. Le vaudeville du Nicolas Sarkozy a froissé beaucoup de nos compatriotes. Mais, il ne faut pas se tromper de pièces de théâtre. Le président français n’est pas le "Misanthrope" de Molière, mais Sarko est un histrion remarquable. Bien calé dans son rôle, ce capitaine Fracasse ne défend que les intérêts de son pays. Son rêve est légitime. Pourquoi ne pas installer l’ambassadeur de France à la tête du Sénégal ? La défense des intérêts français n’en serait que facilitée. Mais nous, nous défendons quels intérêts ?
Le spectacle quotidien de notre fragilité collective a eu Sangalkam comme point d’orgue. Dans cette communauté rurale dirigée par Rewmi (Opposition), l’Etat a délibérément violé la souveraineté populaire. Le conseil rural issu des élections locales de mars 2009 a été déposé par décret. Une Délégation spéciale a été installée sur un amas de pierres. Dans le staccato de la contestation populaire et de la répression populaire, le régime libéral a forcé les portes et défoncé les caisses. C’est une véritable guerre de colonisation. Le propre de cette forme de belligérance, c’est la supériorité militaire de l‘envahisseur. Mais, il ne faut pas croire au succès de Aliou Sow (ministre des Collectivités locales). Il ment. Il y aura, sans nul doute, une autre bataille de Sangalkam. Car après chaque guerre de colonisation, il y a une guerre de libération.
Dans le fond comme dans la forme, le nouveau découpage administratif n’a pas beaucoup d’avenir. On se croirait en 1884 à la conférence de Berlin. Bismarck Wade convoque son ministre des Colonies Aliou Sow. Tous les deux, dans le secret de leurs conversations, décident d’un nouveau tracé des frontières communales. Malgré la gravité du moment, aucun représentant élu des populations n’est convié à la discussion. A l’époque déjà, les Européens n’avaient pas jugé utile de prendre l’avis des populations autochtones. Dans un cas comme dans l’autre, cet unilatéralisme est la preuve d’un mépris très profond. Les colonisateurs occidentaux avaient une idée arrêtée des Noirs. Nous étions des sauvages à civiliser. Pour les néocolonialistes noirs de ce siècle, l’idéologie est similaire. Il s’agit de domestiquer les segments indociles de la société. C’est un attentat et une injure. Nous devons avoir la force de caractère minimum de défendre les sentences populaires. Douze millions de Sénégalais ne devraient pas s’agenouiller devant une dizaine de personnes. L’histoire et la postérité ne nous pardonneront jamais cette ultime couardise.
Le même esprit Conférence de Berlin s’est manifesté à Deauville en France. Lors du sommet du G8, le président français Nicolas Sarkozy a fait le directeur commercial pour Wade-fils (Ndlr: on lui prête l'intention de succéder à son père). On l’a vu héler le fils du président sénégalais dans la foule pour une poignée de main avec le président Barack Obama des Etats-Unis [cf vidéo]. Personne ne saura sur le caractère badin et incolore de la représentation. Karim Wade et son père ont souvent fait des pieds et des mains pour entrer dans le fameux bureau ovale de la Maison-Blanche. Qu’importe la durée de l’audience, c’était une question d’image. L’opération cosmétique vise à nous faire croire à la stature d’homme d’Etat de Wade-fils. Désormais, il est à tu et à toi avec Sarkozy. Il démarche les insurgés libyens et rigole avec Barack Obama. Et en public s’il vous plaît. C’est bien beau, mais dans quel intérêt ? Le président Sarkozy entre dans un jeu de frontières assez incertain. Les Sénégalais ne sont pas prêts à accepter un Français [Karim a la double nationalité. Sa mère est Française]. à l’ancien Palais du gouverneur de l’AOF . Le temps des Messmer (ex-gouverneur des colonies) est révolu. Le vaudeville de Deauville est un navet.

31.05.2011 
 Aliou Ndiaye 
 L'Observateur
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BCEAO : Tiémoko Meyliet Koné, nouveau gouverneur

(Afriscoop 31/05/2011)

(AfriSCOOP Dakar) —L’Ivoirien Tiémoko Meyliet Koné a été nommé ce lundi nouveau gouverneur de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). La nomination s’est faite à l’issue de la session extraordinaire des chefs d’état de l`Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) à Lomé, capitale du Togo.
L’intérim de l’ancien gouverneur de la Bceao Philippe-Henry Dacoury-Tabley est arrivé à son terme ce lundi à la sortie de la session extraordinaire des pays membres de l’Uemoa. Le communiqué final de cette session a entériné la nomination de Tiémoko Meyliet Koné. La nomination de M. Koné avait été annoncée par le président ivoirien Alassane Ouattara lors de sa visite à Dakar.
Désigné pour un mandat de six ans, M. Meyliet a été ministre de l`Urbanisme de l`ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et est un ancien directeur de cabinet de Guillaume Soro, l`actuel Premier ministre de Côte d`Ivoire.
L’intérim de son prédécesseur a été assuré par Jean-Baptiste Compaoré depuis le mois de janvier passé. Un hommage lui a été rendu dans le communiqué final pour « sa détermination et sa loyauté qui ont permis à la Banque centrale de surmonter les difficultés auxquelles elle a été confrontée au cours de son intérim. »
Les présidents des pays ouest-africains francophones — Boni Yayi (Bénin), Blaise Compaoré (Burkina Faso), Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Amadou Toumani Touré (Mali), Issoufou Mahamadou (Niger), Abdoulaye Wade (Sénégal) et Faure Gnassingbé (Togo) — ont participé à ce sommet extraordinaire de Lomé tandis que Malam Bacaï Sahna de Guinée Bissau, le seul pays lusophone de l`Uémoa, était absent. Ils ont donné mandat au président togolais Faure Gnassingbé pour mener les consultations devant aboutir à la nomination du futur remplaçant de Soumaïla Cissé à la tête de la commission de l’Uemoa.
M. Cissé a été lui aussi félicité par les chefs d’Etat pour « la dynamique qu’il a insufflée au processus d’intégration de l’Union et pour les résultats obtenus par la Commission, sous sa conduite, durant les huit dernières années et le travail remarquable accompli par l’ensemble des commissaires sortants dans le cadre de leur mandat. »
Les commissaires suivants ont été nommés : Guy-Amédée Ajanohoun (Bénin), Christophe Joseph-Marie Dabiré (Burkina Faso), Augustin Tompieu-Zouo (Côte d’Ivoire), Ibrahima Diémé (Guinée-Bissau), Seydou Sissouma (Mali), Mamane Malam Annou (Niger), El Hadji Abdou Sakho (Sénégal) et Georges Essowè Barcola (Togo). Le sénégalais et le nigérien devraient probablement s’affronter pour remplacer Soumaïla Cissé.

mardi 31 mai 2011 par La Rédaction AfriSCOOP à Dakar © , Macoumba BEYE
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Libye : la médiation africaine sapée par les raids de l'OTAN, selon Zuma

(Le Monde 31/05/2011)

Le président sud-africain, Jacob Zuma, qui s'est rendu, lundi 30 mai, à Tripoli, pour y rencontrer Mouammar Kadhafi, a estimé que les raids de l'OTAN sapaient la médiation africaine en faveur de la paix en Libye.
Il a par ailleurs affirmé que le dirigeant libyen avait accepté la feuille de route proposée par l'Union africaine (UA) et qu'il était "prêt" à la mettre en application pour faire cesser la crise libyenne, à commencer par le cessez-le-feu qui doit inclure "toute les parties" et comprendre l'arrêt des bombardements de l'OTAN, a déclaré M. Zuma aux télévisions libyenne et sud-africaine.
M. Zuma a jugé que le fait d'avoir à "demander la permission de l'OTAN" pour se rendre en Libye "sapait l'intégrité de l'Union africaine". "Nous ne pouvons permettre que ce conflit dure trop longtemps. Cela pourrait déboucher sur une situation malheureuse pour la Libye et peut-être pour Kadhafi lui-même", a-t-il ajouté.
L'OTAN a mené dans la nuit de lundi à mardi de nouveaux raids sur Tripoli et sur Tajoura, dans sa banlieue, ainsi qu'à Al-Jafra, à 600 km au sud de la capitale, a rapporté la télévision d'Etat libyenne.
DEUX HEURES DE RENCONTRE
La médiation de l'UA, qui a appelé l'OTAN à cesser ses bombardements, prévoit un cessez-le-feu et l'instauration d'une période de transition conduisant à des élections démocratiques.
La nouvelle initiative diplomatique de M. Zuma intervient alors que l'Alliance atlantique a intensifié, ces derniers jours, ses bombardements dans le but de porter le coup décisif au régime de M. Kadhafi.
Venu à Tripoli pour évoquer avec Mouammar Kadhafi une stratégie qui permettrait à celui-ci de quitter le pouvoir après près de quarante-deux ans de règne, M. Zuma s'est rendu à la résidence Bab Al-Aziziya du colonel pour en ressortir deux heures plus tard. La télévision libyenne a diffusé des images de M. Kadhafi qui accueillait le chef d'Etat sud-africain à l'entrée d'un bâtiment : il s'agissait de première apparition publique du leader libyen depuis plusieurs semaines.
De son côté, le Conseil national de transition (CNT), l'instance dirigeante de la rébellion, a rejeté la feuille de route. Pour la rébellion, "aucune négociation n'est possible avant [le] départ [de Kadhafi] et de son régime", a réaffirmé ce week-end le président du CNT, Moustapha Abdeljalil. Les forces de la rébellion libyenne qui combattent le régime de Kadhafi s'appelleront désormais Armée de libération nationale (ALN), a par ailleurs fait savoir le CNT, pour refléter leur "professionnalisme" grandissant. Les forces de la rébellion libyenne qui combat le régime de Mouammar Kadhafi s'appelleront désormais l'Armée de libération nationale (ALN), a par ailleurs annoncé le CNT.
Les rebelles lancent leur télévision
Libya Al Hurra, première télévision libyenne à être lancée depuis la début de la rébellion contre Moummar Kaddhafi, a commencé, lundi soir, à émettre de Benghazi, fief de la rébellion dans l'est du pays. La première émission de Al Hurra ("la liberté") a démarré à 20 heures locales sur la place de la Révolution, symbole de l'insurrection du 17 février contre le régime du colonel Kadhafi, très fréquentée le soir par les habitants de Benghazi. "C'est un moment historique, nous avons eu plein d'obstacles", a déclaré à le directeur d'Al Hurra, Zuheir Al-Barasi.
La chaîne, diffusée sur Arabsat, fréquence 10730, va émettre quatre heures chaque soir. Al Hurra est financée par des hommes d'affaires libyens et étrangers et animée par des volontaires, a ajouté son directeur.
Le Sénégal reconnaît le CNT
Le Sénégal a reconnu, samedi, le Conseil national de transition (CNT), instance dirigeante de la rébellion en Libye, "comme représentant légitime du peuple libyen", selon un communiqué de la présidence sénégalaise. Cette décision a été prise à l'issue d'une audience accordée, vendredi, à Paris, par M. Wade à Ali Zeidan, envoyé spécial de Moustapha Abdeljalil, président du CNT, et à Mansour Sayf-Al-Nasr, chargé de la coordination des relations du CNT avec la France, précise le communiqué.

MONDE.FR avec AFP
31.05.11
06h32 • Mis à jour le 31.05.11
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Nigeria - LEADERSHIP INTERNATIONAL: le Nigeria veut jouer dans la cour des grands

(Le Pays 31/05/2011)

Goodluck Jonathan, l’ex-chef d’Etat du Nigeria par intérim à la suite du décès du président Yar’Adua, vient d’entamer un mandat présidentiel plein. Son investiture a eu lieu devant un parterre de personnalités dont une vingtaine de chefs d’Etat. Certes, dans ce genre de situation, on enregistre la présence de personnes pas bien recommandables - en termes de démocratisation de leur pays - mais aussi et surtout de bien des hôtes qui constituent des références en matière de bonne gouvernance.
Toujours est-il que le nombre impressionnant de personnalités présentes lors de ce genre d’événement, est, surtout sous nos cieux, un baromètre de l’aura du pays, mais aussi et surtout, de celui qui est investi. C’est dire donc que le nouveau chef, Goodluck Jonathan, jouit d’une bonne réputation auprès de ses pairs ayant fait le déplacement d’Abuja. Deuxième président civil et élu du géant de l’Afrique de l’Ouest, Mister Goodluck affiche de grandes ambitions pour son pays. Il entend par exemple jouer un rôle moteur dans la démocratisation de la sous-région. Objectif bien noble dont les prémices ont été observées dans le rôle joué par le Nigeria et son président intérimaire d’alors, dans la lutte pour le triomphe du verdict des urnes en Côte d’Ivoire.
On se souvient en effet que, fort de son mandat à la tête de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Goodluck avait pris fait et cause pour Alassane Ouattara, président ivoirien élu et reconnu par la communauté internationale. Sous sa houlette, la CEDEAO avait même brandi la menace d’une intervention militaire pour faire respecter le verdict des urnes en Eburnie. Cette volonté de promouvoir la démocratie était donc un des credo de l’homme. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on l’aura vu à l’œuvre même si la CEDEAO avait été par la suite rendue inactive pour certaines raisons dont des questions d’ordre juridique et l’accaparement du dossier par l’Union africaine.
Pour incarner le rêve d’un pays qui assume pleinement son leadership, le Nigeria a cependant besoin de s’illustrer sur le plan démocratique. Et sur ce point, on peut dire qu’il est sur la bonne voie. L’amélioration de la qualité des élections, observée lors des derniers scrutins qu’a connus le pays et les positions de principe de ces leaders en ce qui concerne les valeurs démocratiques depuis le président Yar’Adua, prouvent que le pays a décidé de jouer dans la cour des grands. Il doit poursuivre sur cette lancée.
Car, c’est auréolé de son nouveau label de pays démocratique qu’il pourra forcer le respect sur les scènes sous-régionale, africaine et mondiale et prétendre balayer devant les portes des autres. Et s’il devient une référence démocratique sûre, le Nigeria sera mieux armé pour briguer un siège au Conseil de sécurité des Nations unies à la faveur des réformes de l’institution onusienne que des voix de plus en plus nombreuses appellent de tous leurs vœux.
Dans cette quête légitime de leadership sur la scène internationale, le Nigeria et son président doivent relever de nombreux défis et pas des moindres. Il s’agira d’abord et avant tout de travailler à consolider cette démocratisation en marche au plan interne. Cela est important car, comme le dit un dicton bien connu, "la charité bien ordonnée commence par soi-même". Il importe beaucoup que le Nigeria balaie soigneusement devant sa propre porte. La mauvaise gouvernance, la corruption, la violence doivent être efficacement combattues.
L’équité dans la redistribution des ressources du pays, notamment des revenus issus de l’exploitation pétrolière, doit être un maître-mot chez les nouvelles autorités. Tout cela pourra permettre au pays d’acquérir le label nécessaire pour servir ses ambitions. Au plan sous-régional aussi, le Nigeria devra peser de tout son poids pour le renforcement des institutions. Celles-ci, pour jouer à fond leur rôle, ont besoin de disposer de moyens suffisants et de tous ordres. Pour occuper la place qui lui revient dans le concert des nations, le géant ouest-africain doit donc livrer bataille sur deux fronts : interne et externe. Reste à espérer que cette volonté affichée des nouvelles autorités produise de bons résultats pour l’avènement d’un pays exemplaire, d’une sous-région modèle et au finish, d’un continent respectable, respecté et relevant avec brio le défi de sa responsabilité démocratique face au reste du monde.

"Le Pays"
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