vendredi 29 avril 2011

Côte d’Ivoire : Kagamé dénonce le rôle de la France dans l’éviction de Gbagbo

(AfriSCOOP) — Le président rwandais Paul Kagamé a dénoncé, dans une interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique, le rôle de la France dans l’éviction de Laurent Koudou Gbagbo dans sa résidence de Cocody (Abidjan) le 11 avril 2011.
Interrogé sur les images de l’arrestation du président sortant Laurent Gbagbo, M. Kagamé juge que si elles « ont quelque chose de tragique », elles « sont aussi largement artificielles » : « Elles tendent à démontrer que ce sont les forces d’Alassane Ouattara qui ont procédé à cette arrestation, mais plus je les regarde et plus je vois derrière l’ombre du metteur en scène étranger », a-t-il dit.
Pour lui, « le fait que, cinquante ans après les indépendances, le destin du peuple ivoirien, mais aussi son économie, sa monnaie, sa vie politique, soient encore contrôlés par l’ancienne puissance coloniale pose problème. C’est cela que ces images montrent avant tout. »
Paul Kagame devient ainsi le deuxième président africain, après le président gambien Yahya Jammeh à dénoncer une main occidentale dans la chute de Laurent Gbagbo. « Il est aujourd’hui très clair, pour tous les Africains que le complot pour recoloniser l’Afrique est bien réel, et que nous devons nous y opposer », avait déclaré le 16 avril dernier la Gambie dans un communiqué transmis à Afriscoop.
Les réactions se sont multipliéesdans le monde pour dénoncer le rôle de la France dans la crise politico-militaire qu’a connu la Côte d’Ivoire. Le Sénateur américain Jim Inhofe (R-Okla.), membre éminent de la commission sénatoriale des services armés (Sasc) et du comité chargés des relations étrangères du Sénat (Sfr), avait dans un plaidoyer devant ses pairs sénateurs le 11 avril comparé l’intervention militaire de la France au colonialisme.
La France avait avancé la résolution 1975 de l’Onu pour pilonner toute la nuit du dimanche 10 au lundi 11 avril la résidence présidentielle où se trouvaient le président Gbagbo et ses proches. Les Forces républicaines de Côte d’ivoire (Frci) d’Alassane Ouattara avaient échoué à maintes reprises lors de leurs différents assauts sur la résidence.
La crise post-électorale ivoirienne a opposé durant plus de quatre mois Laurent Gbagbo, investi président par le Conseil constitutionnel, plus haute juridiction chargée de proclamer les résultats définitifs en Côte d’Ivoire, à Alassane Ouattara, déclaré élu par la Commission électorale ivoirienne (Cei) et reconnu par la quasi-totalité de la communauté internationale.

La Côte d’Ivoire, un pays riche et pluriel

Superficie : 322 460 km2 Le nord du pays est occupé par une savane d’arbustes et d’herbes. On y trouve des plantations de cannes à sucre, de manguiers, d’anacardiers et des pâturages. La forêt équatoriale recouvre le centre et une grande partie du sud du pays. C’est là que sont cultivés le cacao et le café. Le long de la côte, au climat chaud et très humide, on rencontre un cordon alluvionnaire, planté de cocotiers, bananiers, palmiers à huile et hévéas.

Population et ethnies
Population : le pays compte 20 579 000 habitants et 60 ethnies différentes, formant quatre groupes :
Les Akans, implantés dans le Sud-Est, vers la frontière du Ghana. Ce groupe est le plus nombreux. Il inclut les Baoulés (auxquels se rattachent les anciens présidents Houphouët-Boigny et Bédié) et les peuples de la lagune comme les Akés ou les Ébriés.
Les Krous occupent la partie sud-ouest du pays, près du Liberia. Ils rassemblent les Bétés (ethnie de l’ex-président Gbagbo) et les Guérés.
Les Mandés, dans le Nord-Ouest, réunissent les Malinkés, les Dioulas (ethnie du président Ouattara), les Yacoubas.
Le groupe gour ou voltaïque, dans le Nord-Est, rassemble des populations venues anciennement du Burkina Faso, comme les Sénoufos ou les Lobis.Les langues les plus usités sont le français (langue officielle), le baoulé (Centre), le bété (Ouest), le dioula et le sénoufo (Nord).
Premier producteur de cacao
Depuis son indépendance en 1960, la Côte d’Ivoire – avec ses richesses agricoles, sa prospérité et sa quiétude sous le président Houphouët-Boigny – a attiré des millions d’immigrés venus d’autres pays africains de la région.
Il y aurait ainsi plus de trois millions de Burkinabés vivant en Côte d’Ivoire. Beaucoup assurent la production du cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial.
Un pays membre de l’Uemoa
Le pays est membre de l’Union économique et monétaire des États ouest-africains (Uemoa), créée en 1963, dont le siège est à Ouagadougou. L’Uemoa a joué un rôle clé dans la crise ivoirienne en bloquant les comptes du pays, ce qui a paralysé le système bancaire ivoirien à partir de mars dernier.

la-croix.com

RDC : Michel Rocard prête sa plume à Vital Kamerhe

Rien de mieux qu'un ancien Premier ministre français pour soigner une stature internationale. Vital Kamerhe l'a bien compris lors de la prochaine sortie de son ouvrage : « Les fondements de la politique transatlantique de la République Démocratique du Congo ». Futur candidat à l'élection présidentielle en RDC, Vital Kamerhe s'offre un préfacier de choix en la personne de Michel Rocard, ancien Premier ministre sous François Mitterrand entre 1988 et 1991.

Depuis sa brutale arrivée dans l'opposition congolaise, Vital Kamerhe, ancien directeur de campagne du président sortant Joseph Kabila, continue d'occuper le terrain médiatique. Dans les prochaines semaines devraient sortir un ouvrage de l'ancien président de l'Assemblée nationale congolaise : « Les fondements de la politique transatlantique de la République Démocratique du Congo » édité chez Larcier. Dans ce livre, Vital Kamerhe prône la "diversification des échanges (de la RDC) avec le monde, et particulièrement avec les pays de l’Atlantique, afin de réduire sensiblement la pauvreté". Pour Kamerhe, la RD Congo devrait "jouer un rôle majeur au vu de ses atouts et potentialités économiques" et prend exemple sur le Brésil, un pays qui présente de nombreux points communs avec la République démocratique du Congo : un grand pays, un grand fleuve, une immense forêt et des ressources naturelles importantes. Pour relever un tel défi, Vital Kamrehe affirme que le RDC doit mettre en oeuvre une "meilleure organisation économique un affermissement de l'Etat de droit et démocratique et une amélioration de la qualité de la gouvernance publique afin de lutter contre la corruption."
Indice intéressant à relever, le livre du candidat à la présidence congolaise est préfacé par Michel Rocard, ancien Premier ministre français. Depuis sa récente arrivée dans la sphère de l'opposition congolaise, Vital Kamerhe s'active pour imposer un candidat unique de l'opposition face au sortant Joseph Kabila. Il faut dire que depuis le 15 janvier dernier, les parlementaires de la RD Congo ont modifié la constitution congolaise pour ramener à un seul tour la prochaine élection présidentielle prévue à l'automne 2011. Vital Kamerhe espère bien forcer le destin pour être désigné comme ce candidat, mais pour l'heure un autre candidat semble avoir pris la main sur opposition congolaise, il s'agit du leader de l'UDPS, Etienne Tshisekedi. Cet opposant historique (il a 79 ans) vient de remplir un stade de 50.000 places à Kinshasa lors de son premier meeting de campagne. A défaut de pouvoir rivaliser avec la popularité du "sphinx de Limete", le surnom de Tshisekedi, Vital Kamerhe se place sur le terrain médiatique et continue de faire la tournée des studios de radios et de télévisions. La sortie de cet ouvrage et la préface de Michel Rocard tentent de l'imposer comme un interlocuteur incontournable avec la communauté internationale.

Christophe Rigaud

RDC - Candidature confirmée de Bemba : une équation pour l’opposition

De l’avis de tous les analystes sérieux, l’Opposition ne peut l’emporter devant Kabila qu’à condition de présenter sans tergiversation, une candidature unique à la présidentielle à venir. De manière concrète, cela veut dire que Bemba, qui cristallise indiscutablement l’opinion de l’Ouest et Tshisekedi qui règne sans partage au centre, doivent absolument se mettre ensemble. C’est la condition sine qua non pour espérer l’emporter face au rouleau compresseur de la Majorité. Encore, faut-il que l’UNC de Kamerhe réussisse son pari de faire barrage à l’Est. Tout autre schéma qui envisagerait d’opérer sans un seul maillon de cette triade indispensable, est d’avance voué à l’échec.

Démonstration : en 2006, sans le ralliement formel du centre, faute d’une consigne de vote de Tshisekedi, Bemba dut se contenter de 42 pour cents des suffrages. 9% cent le séparaient du sacre. Or, pris dans son ensemble, les deux Kasaï représentent environ 15% de l’électorat national. Cartographie électorale de la Cei faisant foi.
Avec une consigne de vote ferme, précédé par un enrôlement massif des électeurs au centre, le challenger de Kabila en 2006 aurait fait mouche. A défaut de battre celui – ci, il aurait néanmoins réduit très sensiblement l’écart au point de faire très sérieusement douter de la victoire de l’AMP et alliés. Beaucoup estiment en effet que un à trois pour cent auraient départagé les protagonistes de la présidentielle d’hier.
Rien n’a changé à ce jour. Et la Majorité présidentielle a eu le génie politique de le déceler à temps. La contrainte d’un tour unique à la présidentielle tant attendue constitue à elle seule une sérieuse option de victoire levée par le camp présidentiel. Au-delà des alliances contractées et des stratégies montées, la révision constitutionnelle semble passer pour la meilleure alliée de la possible ou probable victoire de J. Kabila. Tout dépend de la promptitude de réaction de l’Opposition congolaise.
Insensibilité
Cette dernière ne paraît pas avoir pris la véritable mesure de l’enjeu du moment. Si à l’Udps on persiste et signe que c’est Tshisekedi ou rien, Mlc la réplique ne s’est nullement gênée de faire se figer les lignes. Au parti phare de l’Opposition constitutionnelle, c’est aussi Bemba ou rien à la présidentielle à venir. Tant que cette Option se chuchotait de bouche à oreille, on ne pouvait nullement s’en émouvoir. Mais, depuis qu’elle a emprunté le sentier de l’officiel, tout se complique pour l’Opposition.
A la faveur de la crise ayant opposé François Mwamba au Collège des Fondateurs sont définitivement tombés au Mlc. La candidature de Jean-Pierre Bemba n’était pas une simple vue de l’esprit, encore moins une lubie. Pour avoir méjuge de la pertinence de cette question, l’ancien secrétaire général du parti l’a payé très cher. François Mwamba a été démis du parti pour avoir osé remettre en cause la pertinence de la candidature de Bemba à la présidentielle à venir. Ses déclarations lèse-majesté sur RFI lui ont coûté sa carrière politique au Mlc.
Et le plus compliqué pour l’Opposition, c’est que l’affaire Mwamba a révélé que Bemba lui-même tient à son rebondissement sur la scène politique. Irréalisme ou cécité politique ? Peu importe. Au Mlc on refuse de réfléchir ni de se poser la moindre question. Et au même moment on se souvient avec amertume : « En 2006, Tshisekedi a pratiquement favorisé l’élection de Kabila en refusant d’apporter son soutien à Bemba ». C’est Fidèle Babala qui crève ainsi l’abcès avec le soutien de tous ses pairs su Collèges des Fondateurs.
Honorabilité ? Le même Babala, porte-parole informel du Collège des Fondateurs, fixe l’opinion sans aucune gêne : « Quant à savoir si le Mlc va s’aligner sur la candidature de Tshisekedi, je vous dis catégoriquement non ». Le Mlc a-t-il décidé de faire payer à l’Udps se désinvolture de 2006 ?

Kinshasa, 29/04/2011 (Le Palmarès/MCN, via mediacongo.net)

Tchad -Mascarade électorale au Tchad

(L'Humanite 29/04/2011)

À la tête d’un régime autoritaire et répressif depuis vingt et un ans, le sortant Idriss Déby Itno devrait remporter, sans surprise, une élection présidentielle boycottée par l’opposition.
Un scrutin boycotté par l’opposition, aux résultats courus d’avance, pour perpétuer un régime dictatorial avec la bénédiction de la France et de l’Union européenne. Ainsi se présente l’élection présidentielle tchadienne, dont le premier tour s’est tenu ce lundi. Alors que les résultats provisoires ne doivent être proclamés que le 9 mai, le président sortant, Idriss Déby Itno, s’est dit «certain» de garder un pouvoir conquis par un coup d’État il y a vingt et un ans. Une simple formalité, en somme, après la victoire de son parti aux élections législatives du 13 février, entachées de fraudes et d’irrégularités mais saluées par Paris et Bruxelles. En 2001, au terme d’un scrutin présidentiel truqué, Idriss Déby Itno avait fait arrêter les principaux candidats d’opposition. En 2006, après une révision constitutionnelle de convenance pour briguer un nouveau mandat, il sortait vainqueur d’une farce électorale boycottée par l’opposition. Cette fois encore, Idriss Déby s’est présenté aux électeurs sans concurrents sérieux. Les trois principaux opposants, Saleh Kebzabo, Wadal Abdelkader Kamougué et Ngarlejy Yorongar se sont retirés de la course, refusant de cautionner un «cirque électoral». À la tête d’un régime autoritaire et répressif, Idriss Déby Itno a entretenu un cycle de violences, de rébellions et de répression qui a laissé le pays exsangue. Malgré l’exploitation du pétrole dans le Sud depuis 2003, le Tchad reste classé parmi les pays les moins avancés. «Dans la vie des Tchadiens, rien n’a changé. Les gens continuent de mourir de faim, du paludisme ou de diarrhée parce qu’il n’y a pas d’eau potable», résume l’avocate Delphine Djiraïbé. Ce despote au désastreux bilan peut pourtant compter sur l’appui sans faille de la France, qui maintient depuis 1986 au Tchad une présence militaire au travers du dispositif Épervier. En février 2008, sans l’appui des militaires français, Idriss Déby, menacé par des mouvements d’opposition armée, serait tombé.
Rosa Moussaoui

© Copyright L'Humanite

Maroc: les réformes otages du terrorisme?

(L'Express 29/04/2011)

L'attentat de Marrakech qui a fait 16 mort jeudi fait entrer le royaume dans une ère d'incertitude et risque de peser sur le "printemps marocain."
Le Maroc est grogui. La belle exception marocaine, illustrée par les promesses de réformes du roi Mohammed VI, dans un monde arabe en proie à une ébullition révolutionnaire sans précédent, a-t-elle fait long feu ? Jeudi 28 avril, vers midi, l'explosion qui, selon un dernier bilan, a fait 16 morts et une vingtaine de blessés dans un des cafés les plus fréquentés de la mythique place Jemaa El Fna à Marrakech, a également fait entrer le royaume dans une ère d'incertitude.
Cet attentat, qui n'a pas encore été revendiqué, intervient quelques jours après les importantes manifestations du 24 avril, qui ont vu des dizaines de milliers de Marocains sortir dans les rues pour la troisième fois en deux mois, réclamant plus de justice, une lutte effective contre la corruption et des institutions démocratiques. Ce mouvement lancé par "les jeunes du 20 février", et en partie rejoint par Mohammed VI, avait déjà quelques victoires au compteur. Le roi avait en effet sensiblement accéléré la cadence des annonces: mesures sociales d'urgence, promesse d'une réforme substantielle de la constitution, élargissement des pouvoirs de plusieurs instances de contrôle (droits de l'homme, corruption, concurrence), libération de détenus politiques, notamment islamistes...
Crainte d'un durcissement sécuritaire
Le réveil en est d'autant plus brutal. Les Marocains jusqu'alors pleins d'enthousiasme sont replongés dans le douloureux souvenir des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca. S'il est loin d'être avéré, pour le moment, que les deux tragédies aient quoi que ce soit en commun, le risque plane néanmoins sur la répétition de ce qu'a été la gestion sécuritaire du 16 mai. A l'époque, la presse indépendante marocaine avait dénoncé l'embastillement arbitraire de plusieurs milliers d'islamistes et fait état de cas de torture. En 2005, dans une interview à El Pais, le roi Mohammed VI lui-même avait reconnu quelques "abus". C'est donc un nouveau durcissement sécuritaire, mettant fin au tout jeune printemps marocain, que semblent désormais craindre les sympathisants du mouvement du 20 février, à l'image de Youssef Belal, jeune cadre d'un parti de la coalition gouvernementale, qui estime sur son profil Facebook que "le risque est grand de reproduire les erreurs du 16 mai, en tout cas de chercher a bloquer la dynamique citoyenne enclenchée par le 20 février".
Quelques heures après l'attentat, attendant encore que toute la lumière soit faite sur le drame, certains observateurs s'interrogeaient également sur les tiraillements à l'oeuvre dans les milieux sécuritaires, illustrés par le placement en garde à vue hier en fin de journée de Rachid Niny, directeur du journal le plus lu du royaume, qui semblait jusque là bénéficier de protections au plus haut niveau de l'Etat.
Un communiqué du procureur du roi près la cour d'appel de Casablanca a mis en cause ses "écrits publiés par le journal Al Massae qui critiquent la marche des services de sécurité et accusent certaines personnalités publiques de violer la loi (...) en particulier en ce qui a trait aux actes terroristes qu'ils mettent en doute au point de demander l'abrogation de la loi anti-terroriste".
Quelques jours avant la mobilisation prévue le 1er mai, les coordinateurs du mouvement du 20 février ont quant à eux réclamé dans un communiqué, que l'attentat ne remette en question ni les réformes attendues, ni la liberté de manifester pacifiquement.

© Copyright L'Express

Ouganda -Quatrième jour d'émeutes violentes à Kampala

(France 24 29/04/2011)

Au lendemain de l'arrestation du chef de l'opposition Kizza Besigye, les protestataires se sont de nouveau réunis dans la capitale ougandaise, Kampala, pour s'insurger contre le coût de la vie. Une personne a succombé à ses blessures. Par Dépêche (texte) AFP - Des émeutes ont éclaté vendredi à Kampala, faisant au moins un mort, au lendemain de la quatrième arrestation en un mois du chef de l'opposition Kizza Besigye qui mène un mouvement de protestation contre la cherté de la vie, a-t-on appris de sources concordantes.
Une personne est morte de ses blessures par balles et cinquante blessés ont été hospitalisés, a indiqué une porte-parole de la Croix rouge ougandaise, Catherine Ntabadde.
Les protestataires ont érigé des barricades sur plusieurs avenues du centre-ville et brûlé des pneus, tandis que les policiers faisaient usage de grenades lacrymogènes pour les disperser, a constaté le correspondant de l'AFP.
Des violences ont également eu lieu dans des quartiers populaires en périphérie de la ville, où la police, déployée en masse, a tiré à balles réelles, selon un photographe de l'AFP.
"Ca a commencé ce matin quand des groupes de jeunes se sont mis à brûler des pneus et ont installé des barricades de fortune autour du marché de Kiseka", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la police, Judith Nabakooba.
Des policiers anti-émeutes et des éléments de la police militaire ont été immédiatement déployés pour disperser les manifestants et dégager les rues, a précisé Mme Nabakooba.
La cause des violences pas encore "établie", selon la police
"Nous contenons les protestataires", a-t-elle assuré, précisant "ne pas encore avoir établi" la cause des violences. Les forces de l'ordre ont procédé à plusieurs arrestations, a-t-on constaté.
Les blessés souffrent pour la plupart d'ecchymoses et des conséquences des gaz lacrymogène, a précisé à l'AFP la Croix rouge, ajoutant qu'une douzaine de personnes sur la cinquantaie de blessés l'ont été par balles et évacuées vers des hôpitaux.
Ces violences interviennent au lendemain de l'arrestation, pour la quatrième fois en moins d'un mois, du leader de l'opposition Kizza Besigye.
La police a interpellé l'opposant pendant plusieurs heures, après avoir brisé les vitres de sa voiture et l'avoir aspergé de gaz lacrymogènes. Il a été libéré dans l'après-midi, et reste sous le coup de plusieurs inculpations, notamment d'incitation à la violence et participation à un rassemblement illégal.
M. Besigye est à la tête d'un mouvement contre la cherté de la vie enclenché le 11 avril, près de deux mois après sa troisième défaite à l'élection présidentielle face au chef de l'Etat sortant Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.
Ayant renoncé après sa défaite à porter devant la justice ses allégations de fraude électorale massive, l'opposition a opté pour une nouvelle tactique consistant à appeler la population à se rendre au travail à pied pour marquer sa colère face à l'inflation.
Au moins six personnes ont été tuées depuis le début de ces manifestations contre la vie chère et leur répression par la police, selon un décompte de l'AFP.

© Copyright France 24

Côte d'Ivoire -L'ONU reconduit l'embargo sur les armes contre la Côte d'Ivoire

(Xinhuanet 29/04/2011)

NEW YOKR (Nations Unies) -- Le Conseil de sécurité de l'ONU a reconduit jeudi l'embargo sur les armes contre la Côte d'Ivoire et renouvelé les mesures d'interdiction de voyager et le gel des avoirs financiers de certaines personnalités politiques ivoiriennes dont l'ancien président Laurent Gbagbo.
Selon une résolution adoptée à l'unanimité, le Conseil de sécurité a prorogé jusqu'au 30 avril 2012 "les mesures concernant les armes, les opérations financières et les voyages" imposées par des résolutions adoptées en 2004, en 2010 et en 2011, ainsi que l'interdiction faite à tout Etat d'importer des diamants bruts provenant de la Côte d'Ivoire imposés en 2005.
Aux termes de la résolution, le Conseil de sécurité a décidé d' examiner ces mesures "à la lumière des progrès accomplis dans la stabilisation de la situation sur l'ensemble du territoire, la tenue d'élections législatives et la mise en oeuvre des principales étapes du processus de paix", au plus tard le 30 avril 2012.
Il a aussi décide de procéder à un examen à mi-parcours des mesures prorogées, au plus tard le 31 octobre 2011, "en vue éventuellement de modifier, de lever ou de maintenir, avant l' échéance du 30 avril 2012, en partie ou dans sa totalité, le régime des sanctions, en fonction des progrès qui auront été accomplis dans le processus de paix, ainsi que des faits nouveaux concernant les violations des droits de l'homme et les élections législatives".
Le représentant permanent de la Côte d'Ivoire, Youssoufou Bamba, estime que les mesures de sanctions sont nécessaires, notamment pour consolider la fin de l'état de belligérance en Côte d'Ivoire.
"La résolution de ce jour, qui exhorte de la façon la plus claire possible les combattants armés illégaux à déposer les armes, devrait contribuer notablement au retour de la paix et de la sécurité en Côte d'Ivoire", a-t-il ajouté.
Le représentant permanent de la Côte d'Ivoire auprès des Nations Unies a signalé que la restauration de l'ordre public et de la sécurité était au premier rang des préoccupations du président ivoirien Alassane Ouattara.
A propos de la réconciliation nationale, M. Bamba a fait savoir que M. Ouattara avait décidé de mettre sur pied, dans les semaines à venir, une commission "Vérité et Réconciliation".

© Copyright Xinhuanet

Libye -Les forces pro-Kadhafi reprennent le poste-frontière de Dahiba

(Xinhuanet 29/04/2011)

TRIPOLI -- Les forces fidèles au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi ont repris jeudi le contrôle du poste- frontière Dahiba-Wazin sur la frontière avec la Tunisie, a rapporté la chaîne de télévision Al-Jazira.
Jeudi matin, des témoins ont révélé que les affrontements violents se sont produits entre les forces de Kadhafi et les rebelles au poste-frontière stratégique de Dahiba.
Il y a une semaine, le point de passage de Dahiba a été pris par les rebelles, provoquant la fuite de quelque 100 soldats des forces de Kadhafi vers la Tunisie.

© Copyright Xinhuanet

Guinée -Atelier de restitution des propositions de réforme et de modernisation de l'Etat

(Xinhuanet 29/04/2011)

CONAKRY -- Un atelier de restitution des propositions de réforme et de modernisation de l'Etat guinéen s'ouvre vendredi à Conakry à l'initiative du gouvernement appuyé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
L'atelier piloté par le Haut commissariat à la réforme de l'Etat et à la modernisation de l'administration (HCREMA) porte sur le document intitulé "Cadre stratégique de l'Etat et de modernisation de l'administration".
Selon les organisateurs, 70 participants venus de différents secteurs concernés, suivront une présentation globale du document et des présentations sectorielles portant sur ses axes d'intervention avec pour centres d'intérêt le développement institutionnel et l'organisation administrative, la gestion et la valorisation des ressources et la gestion économique et financière.
Ce séminaire vise à impliquer tous les acteurs de cette réforme afin d'éviter de fausses notes au terme des propositions qui seront adressées aux actants de la stratégie.
Le présent atelier sera suivi d'un autre qui sera axé sur la validation nationale de propositions concrètes de réforme et de plans d'actions détaillés.

© Copyright Xinhuanet

Côte d'Ivoire -Ibrahim Coulibaly: vie et mort d’un chef de guerre

29/04/2011 (Slate Afrique)
Ibrahim Coulibaly a été tué le 27 avril par ses anciens compagnons d’armes. Ultime épisode d’une rivalité qui opposait l’un des fondateurs de l’ex-rébellion ivoirienne au Premier ministre Guillaume Soro.

Ibrahim Coulibaly, «IB» pour les intimes, était l’un des personnages clés des soubresauts politico-militaires qui ont secoué la Côte d’Ivoire depuis 1999. Ancien garde du corps d’Alassane Ouattara, du temps où il était Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny, ancien sergent-chef de l’armée ivoirienne, il est l’un des acteurs majeurs du coup d’Etat du 24 décembre 1999 qui porte le général Robert Gueï au pouvoir. L’irruption inattendue des militaires dans la vie politique ivoirienne est alors l’épilogue de longs mois de tension autour de la personnalité d’Alassane Ouattara, que le Président déchu, Henri Konan Bédié, tente par tous les moyens d’écarter de la vie politique en affirmant qu’il ne serait pas un «vrai» Ivoirien.

L’avènement des hommes en uniforme à la tête de l’Etat est d’abord accueilli avec soulagement par une grande partie de la population. Mais il marque en réalité le début de l’instabilité qui règne jusqu’à maintenant en Côte d’Ivoire. Dans les mois qui suivent, les Abidjanais découvrent la «Camorra» et autres «Brigades rouges», des groupes de militaires incontrôlés qui font la loi dans la capitale économique ivoirienne, tandis que le général Gueï revient bientôt sur sa promesse de ne pas se présenter à la présidentielle.
Coups de force et exil
Au fil des mois, ses relations avec IB tournent au vinaigre. En septembre 2000, Robert Gueï l’accuse d'avoir tenté, avec d’autres soldats, de le renverser. Plusieurs d’entre eux sont arrêtés et torturés. Ibrahim Coulibaly, à l’époque en poste à l’ambassade de Côte d’Ivoire au Canada, part en exil au Burkina Faso, avec l’intention, avouée quelques années plus tard, de se venger. Pendant quelques mois, le sergent rebelle se fait oublier. Mais entretemps, en octobre 2000, Laurent Gbagbo a été élu chef de l’Etat, au cours d'une élection dont Alassane Ouattara a été exclu. En janvier 2001, le nom d’IB est cité lors d’une tentative de coup de force, derrière laquelle les nouvelles autorités voient, malgré les dénégations de ses proches, la main d’Alassane Ouattara et du Burkina Faso.
Le 19 septembre 2002 naît la rébellion, dans le Nord du pays, qui manque de renverser le président Gbagbo. Plusieurs personnalités de premier plan, dont le général Gueï et le ministre de l’Intérieur Emile Boga Doudou, sont tuées. IB est un des principaux acteurs du soulèvement, mais il préfère mettre en avant un civil pour donner un visage officiel à la rébellion. Ce sera Guillaume Soro. Ancien patron de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), un temps proche du Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo avant de devenir membre du Rassemblement des républicains (RDR) d’Alassane Ouattara, ce tout juste trentenaire se présente d’abord comme le porte-parole du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI), le nom initial de la rébellion ivoirienne. Il en deviendra rapidement secrétaire général.
A peine cinq mois après le début du soulèvement, ce jeune homme sans grande formation universitaire, et encore moins militaire, apparaît en première ligne, fin janvier 2003, lors des négociations menées sous l’égide de la France à Marcoussis, en région parisienne. Soro est même proposé comme ministre de la Défense d’un gouvernement d’union nationale, avant d’occuper finalement le poste de la Communication.
Combats de chefs
Ibrahim Coulibaly est donc mis sur la touche. Dès lors, la rivalité entre les deux hommes se radicalise. Le 25 août 2003, le bouillant sergent-chef est arrêté en France, accusé d’une tentative de déstabilisation. Il connaît la prison, puis la liberté surveillée, avec interdiction de quitter le territoire français. Aux journalistes à qui il s’est confié, il avoue toutefois clairement qu’il avait élaboré un plan détaillé pour à la fois reprendre le contrôle du mouvement rebelle et renverser Laurent Gbagbo.
Dans ce contexte, dans la zone Nord de la Côte d’Ivoire, mise en coupe réglée par les chefs du MPCI, qui répondent désormais au nom de Forces nouvelles, les règlements de comptes fratricides font de nombreuses victimes, dont toutes n’ont pas été répertoriées. L’épisode le plus connu reste celui où le «commandant» Martin Kouakou Fofié, l’un des hommes de main de Guillaume Soro, est accusé d’avoir laissé mourir par étouffement une soixantaine de personnes dans un container servant de prison, parmi lesquelles des combattants proches d’IB.
Son nom est à nouveau évoqué en juin 2007, lorsqu’il est soupçonné d’avoir trempé dans une tentative d’assassinat contre Guillaume Soro, sur l’aéroport de Bouaké, peu après la nomination de ce dernier comme Premier ministre de Laurent Gbagbo. Mais c’est après le second tour de la présidentielle du 28 novembre 2010 qu’Ibrahim Coulibaly fait son retour en force sur la scène ivoirienne. Le 2 décembre, le chef de l’Etat sortant a été proclamé Président par le Conseil constitutionnel, tandis que l’ONU et la Commission électorale indépendante affirment, au contraire, qu’Alassane Ouattara a gagné.
Dans les semaines qui suivent, les Forces de défense et de sécurité (FDS), fidèles à Laurent Gbagbo, subissent de violentes attaques dans le grand quartier populaire d’Abobo, à Abidjan, qui a majoritairement voté pour Alassane Ouattara. La presse ivoirienne parle bientôt d’un «commando invisible». Des combats très violents se déroulent en certains points du quartier, faisant des victimes militaires et civiles, et entraînant la fuite de milliers d’habitants. Au bout de quelques semaines, IB revendique la paternité de l’insurrection, assurant combattre pour défendre les populations contre les attaques des militaires de Laurent Gbagbo. Le porte-parole de ce dernier l’accuse au contraire de tentative de déstabilisation, tandis qu’Amnesty international, tout en condamnant les exactions des forces pro-Gbagbo, dénonce des atrocités commises par le «commando invisible».
Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo est arrêté, mais sa chute ne signe pas la réconciliation entre Ibrahim Coulibaly et Guillaume Soro. Désormais Premier ministre d’Alassane Ouattara, Soro entend obtenir le ralliement d’IB. La suite reste confuse. Il est certain qu’Ibrahim Coulibaly entendait monnayer le rôle qu’il a joué dans la chute de Gbagbo. Il n’entendait en outre répondre qu’aux seuls ordres du président Ouattara, qui avait d’ailleurs demandé qu’il soit capturé vivant. L’histoire retiendra, en tous cas, que le premier bénéficiaire de la mort d’Ibrahim Coulibaly est Guillaume Soro, qui vient là d’éliminer son principal rival. Même s’il n’a peut-être pas réclamé sa tête, Henri Konan Bédié, arrivé troisième au premier tour de la présidentielle et désormais allié d’Alassane Ouattara, aurait, lui aussi, difficilement pu accepter de côtoyer de trop près l’artisan de sa chute le 24 décembre 1999.
Jérémie Ncubé

Copyright Slate Afrique

Burkina Faso -Les policiers se mutinent dans leur caserne

(Xinhuanet 29/04/2011)

OUAGADOUGOU -- Des agents de la police du Burkina Faso ont exprimé leurs mécontentements à leur tour, depuis mercredi soir, par des tirs au commissariat central et à la Compagnie républicaine de sécurité à Ouagadougou.
Cette mutinerie intervient deux semaines après celle des militaires qui étaient descendus dans les rues en saccageant et pillant des boutiques, des domiciles appartenant aux privés et à des hommes politiques.
Au commissariat central fermé pour la circonstance, des populations médusées suivaient le spectacle des policiers qui avaient érigé des barricades pour éviter que des citoyens qui passent et tiraient en l'air à l'intérieur.
Les riverains du marché central, à savoir des banques, des boutiques, les salles de cinéma jouxtant le commissariat central de police ont baissé les rideaux par mesure de sécurité. Il en est de même des services de l'administration dont le palais de justice.
Après la satisfaction des revendications des militaires qui se sont mutinés, les policiers, à leur tour, revendiquent l'application effective du statut particulier récemment adopté par les députés.
Outre leur rattachement au ministère de l'Administration territoriale dans le nouveau gouvernement de Luc Adolphe Tiao alors que leur ministère était autonome, les policiers demandent également le départ de leur commandant et d'autres chefs à qui ils reprocheraient une mauvaise gestion.
Même si la tension reste perceptible aussi bien à la compagnie républicaine de sécurité, la direction générale de la police ou encore au commissariat central, en fin de matinée, le calme est revenu à Ouagadougou et dans les autres régions du pays.
Outre Ouagadougou, les policiers ont également tiré en l'air dans les villes de l'intérieur telles Bobo-Dioulasso (Ouest), Dédougou (Ouest), Manga, Pô (Sud), Banfora (Ouest), Fada N'Gourma (Est).
Dans ces villes aussi, le calme serait revenu, même si à Manga, les responsables de l'administration déplorent le cas d'une fille blessée par une balle perdue, a-t-on appris de sources médicales.
Face à cette situation, le ministère de l'Administration territoriale a tenu une réunion avec les responsables de la police et des mutins pour trouver une solution à ce mouvement. Pour le ministre de l'Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité, Jérôme Bougouma, les revendications des mutins sont des préoccupations anciennes et tournent autour des conditions de travail et de vie et le départ de certains chefs de police. Les manifestations à plusieurs reprises des militaires pour des revendications corporatistes ont conduit à la dissolution du gouvernement le 15 avril dernier et la mise en place d'un nouveau dirigé par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao.

© Copyright Xinhuanet

R.D.C. -Le gouvernement s'en tient au principe constitutionnel de séparation des pouvoirs dans l' affaire du gouverneur du Bandundu

(Xinhuanet 29/04/2011)

KINSHASA -- Le vice-Premier ministre, ministre de l' Intérieur et de la sécurité, Adolphe Lumanu Mulenda Bwana N' sefu, a réaffirmé jeudi l' attachement du gouvernement au principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs entre l'exécutif et le pouvoir judiciaire, dans l' affaire du gouverneur de la province du Bandundu (Sud-ouest de la RDC).
Le vice-Premier ministre répondait à une question d' actualité de l' Assemblée nationale sur les événements sanglants qui avaient éclaté mercredi dernier au Bandundu, à la suite de la réhabilitation de Richard Ndambu, gouverneur de province par un arrêt de la Cour suprême de justice (CSJ).
Pour lui, le gouvernement ne peut s' opposer à une décision de cette haute instance judiciaire qui a rendu, mardi dernier, son verdict qualifiant d' inconstitutionnelle la motion de défiance de l' Assemblée provinciale le 11 mars dernier.
Le chef de l' Administration du territoire n' a pas compris le dérapage qui a conduit, dans la ville de Bandundu, à la mort d' homme et aux dégâts matériels alors que le gouvernement n' a pas encore autorisé à Richard Ndambu de reprendre son poste, à l' instar de ce qui s' est passé au Sud-Kivu et au Kasaï Occidental.
Après la motion de déchéance de l' Assemblée provinciale du Bandundu, le gouverneur Ndambu avait saisi parallèlement la cour d' appel du Bandundu et la Cour suprême de justice.
Face à cette situation, le ministre de l' Intérieur et de la sécurité avait dépêché une mission d' enquête à Bandundu, conduite par le vice-ministre, pour éclairer sa lanterne sur la cacophonie créée autour de cette affaire.
On rappelle que mercredi, il y a eu des manifestations dans la ville de Bandundu contre la décision de la Cour Suprême de justice (CSJ), réhabilitant le gouverneur Richard Ndambu, au cours on a enregistré un mort et des blessés.

© Copyright Xinhuanet

Gabon -Arrêt des émissions à la radio panafricaine Africa No.1

(Xinhuanet 29/04/2011)

LIBREVILLE -- La radio panafricaine Africa No.1 n'émet plus des programmes de ces émissions dans tous les pays d'Afrique depuis mercredi, à cause d'une dette de 200 millions de francs CFA (426.000 dollars américains) pour location de émetteurs, a rapporté jeudi le quotidien l'Union.
La station connaît depuis 2001 de sérieux problèmes financiers, notamment après le retrait en ondes courtes de Radio France Internationale (RFI) et de la radio japonaise NHK.
L'arrivée des partenaires libyens a créé une sorte d'espoir et de dépendance à leurs financements aujourd'hui tributaire de la situation politique qui prévaut dans ce pays arabe. L'intervention militaire occidentale en Libye affecte le fonctionnement de la radio.
La radio panafricaine Africa No1 a été créée le 7 février 1981 avec pour mission de relayer l'information africaine dans le reste du monde et faire entendre la voix de l'Afrique au-delà du continent.

© Copyright Xinhuanet





Côte d'Ivoire -Portrait de Soro, l'ex-rebelle qui a porté Ouattara à la présidence

(La Libre 29/04/2011)

ABIDJAN - Ancien rebelle devenu Premier ministre de Laurent Gbagbo, Guillaume Soro a remis son costume de chef de guerre pour installer Alassane Ouattara à la présidence ivoirienne, faisant désormais figure d`homme fort du nouveau régime.
Les Ivoiriens ont élu le 28 novembre Alassane Ouattara mais ce sont les hommes de Guillaume Soro, plusieurs milliers de combattants de l`ex-rébellion des Forces nouvelles (FN) rebaptisés Forces républicaines (FRCI), qui ont
chassé Laurent Gbagbo du pouvoir, avec l`appui décisif de l`ONU et de la France.
Leader des FN qui avaient échoué à renverser Laurent Gbagbo en 2002 mais occupaient depuis lors le nord du pays, devenu Premier ministre de Gbagbo à la faveur de l`accord de paix de 2007, Soro, 38 ans, a dès le début de la crise politique choisi Ouattara, qui l`a maintenu à la Primature (poste de Premier ministre).
Au côté de Gbagbo, il avait abandonné le style enflammé qui était le sien comme chef des FN. Discours posé, embonpoint certain et barbichette, il jouait un rôle d`"arbitre" que le camp Gbagbo et l`opposition lui avaient rarement
dénié.
Le président déchu voyait d`ailleurs en lui "le meilleur" de ses chefs de gouvernement. Mais ces derniers mois, Soro, dont la silhouette s`est nettement affinée, n`avait pas eu de mots assez durs pour combattre le "dictateur" d`un
"régime fini".
Les voies diplomatiques épuisées, Soro a fini par persuader Ouattara de lancer l`offensive militaire qui en quelques jours a mené ses troupes aux portes de la résidence de Gbagbo.
"Le cauchemar est terminé", proclamait-il le 11 avril après l`arrestation de Laurent Gbagbo par les FRCI.
Né le 8 mai 1972 dans le Nord ivoirien, majoritairement musulman, le chrétien Guillaume Kigbafori Soro a retrouvé pendant la crise post-électorale
les accents de tribun qui l`ont fait connaître comme leader du puissant syndicat étudiant, la Fesci, de 1995 à 1998.
Au début de la décennie, il se rapproche de Ouattara, dont il conteste l`exclusion à la présidentielle de 2000 pour "nationalité douteuse".
En octobre 2002, Soro revient sur le devant de la scène au sein de la rébellion qui vient de prendre le nord. Il en devient le chef après une lutte sanglante avec son grand rival Ibrahim Coulibaly, dit "IB".
Nommé Premier ministre de Gbagbo en 2007, il sort indemne la même année d`une attaque contre son avion à l`aéroport de Bouaké (centre), qui fait au moins quatre morts.
Trois ans durant, cet homme pressé, marié et père de quatre enfants, s`emploie malgré les embûches à préparer une présidentielle reportée depuis
2005. En apportant la paix espérée, le premier scrutin libre du genre pouvait lui servir de passeport pour une candidature cinq ans plus tard, à laquelle ses proches pensaient très fort.
Si son avenir à moyen terme à la Primature reste incertain, Ouattara ayant promis le poste au PDCI de l`ex-président Henri Konan Bédié, allié essentiel du second tour, Guillaume Soro reste dans l`immédiat irremplaçable.
Il a même conforté son statut de nouvel homme fort du pays avec la mort d`"IB": après avoir contribué à la chute de Gbagbo à la tête de son "commando invisible", le "général IB", tardant à désarmer, représentait une menace pour le pouvoir, et a été abattu mercredi par les FRCI.

© Copyright La Libre

Le Sénégal compte sur l’or pour sortir de l’hégémonie du phosphate

Le Sénégal qui était connu jusqu’ici pour sa production de phosphates s’efforce de diversifier son industrie minière. Autorités et privés ont commencé à développer ces dernières années l’exploitation de l’or dans le sud-est du pays, où se trouve l’essentiel des réserves. Et même si le Sénégal n’a pas vocation à devenir l’un des acteurs majeurs de la filière aurifère, trois projets prometteurs sont soit en exploitation soit en train de se mettre en place.

Le Sénégal n’est entré que récemment dans la famille des producteurs d’or. L’exploitation du gisement de Sabodala a démarré en mars 2009. Près de 5 tonnes ont été extraites pendant la première année de production, 4 tonnes et demi en 2010.
On est certes encore bien loin des résultats du voisin malien, qui produisait dix fois plus en 2009, mais ces premiers pas sont jugés encourageants par les autorités, qui attendent la mise en exploitation de nouveaux sites.
Au gisement de Sabodala, exploité par Teranga Gold, qui compte des réserves confirmées d’environ 45 tonnes (1 millions et demi d’onces) devrait venir s’ajouter l’or de Massawa, découvert par la compagnie Randgold. 60 tonnes confirmées pour l’instant (1,9 millions d’onces).
« C’est un gisement plus important que celui de Sabodala, explique le directeur des mines et de la géologie du Sénégal, le Dr Moussa Sylla. Mais il est plus difficile à exploiter : une partie de l’or va demander un pré-traitement très gourmand en énergie ».
Randgold travaille encore à l’heure actuelle sur l’étude de faisabilité. La définition d’une stratégie énergétique est citée dans son rapport annuel comme l’une des priorités pour 2011.
Autre projet important pour le Sénégal, celui de Golouma, dont la concession est détenue par le consortium Oromin Joint Venture Group. 44 tonnes confirmées (1 millions 400 000 onces de réserve). Une étude d’impact environnementale et sociale est en cours de validation. « Nous espérons pouvoir produire le premier lingot courant 2013 » explique Abdou Aziz Sy, vice-président d’Oromin chargé des opérations au Sénégal. Le responsable précise que Golouma combinera exploitation à ciel ouvert et exploitation souterraine… une première pour l’industrie aurifère sénégalaise.
A ces trois grands projets s’ajoutent d’autres qui sont pour l’instant moins importants. La compagnie Bassari Resources exploite, par exemple, l’or alluvial de Douta. Elle vient d’annoncer de bonnes surprises sur le site de Makabingui.
Le potentiel aurifère du Sénégal représente, selon les estimations, un quart de celui du Mali. L’or seul n’a du coup pas vocation à devenir un pilier de l’économie du pays : « La production d’or est ce qui a permis à l’industrie minière sénégalaise de sortir de l’hégémonie du phosphate, explique le Dr Moussa Sylla. Nous misons sur un système minier diversifié dans lequel, à l’avenir, devraient également se trouver le Zircon, le titane, le fer, le cuivre, le lithium. » Des permis de recherche ont déjà été accordés.

Copyright RFI
Vendredi 29 avril 2011(RFI)

Angola -Un ministre angolais fait allusion à une exploration à grande échelle des ressources minérales

(Xinhuanet 29/04/2011)

LUANDA -- Le ministre angolais de l' Industrie Joaquim David, a laissé entendre que son gouvernement allait relancer le secteur minier du pays après avoir mené une enquête nationale sur les ressources minérales nationales, a rapporté jeudi l'agence de presse officielle Angop.
Le ministre a fait cette annonce à l'occasion de la journée des mineurs, qui se célèbre le 27 avril.
"Nous travaillons sur la base de la création de la nouvelle charte géologique de l'Angola et les activités que nous menerons pour l'exploration se feront en fonction du potentiel trouvé," a déclaré Joaquim David.
Il a indiqué que l'Angola riche en pétrole possède également autres minéraux, mais il n'a pas été possible d'établir des chiffres exacts, et que le gouvernement travaillait sur un appel d'offres international pour une meilleure connaissance des potentialités du pays en minéraux, qui sera obtenue par la collecte de données géophysiques de l'espace.
L'appel d'offres permettrait de produire une nouvelle charte géologique du potentiel minier du pays, a-t-il indiqué, ajoutant que les données se traduiront par un plan visant à diversifier les activités minières au-delà de l'exploration diamantifère.
Toutefois, le ministre a souligné qu'il y aura un long chemin à parcourir avant que le pays ne lance son exploration à grande échelle des ressources minérales, y compris les diamants, les minerais de fer, de bronze et autres métaux non ferreux.

© Copyright Xinhuanet

jeudi 28 avril 2011

COTE D'IVOIRE : IBRAHIM COULIBALY (IB) EST MORT


COTE D'IVOIRE : IBRAHIM COULIBALY (IB) EST MORT par NICOLAS_NEGOCE

Côte d'Ivoire -Le chef du "commando invisible" a été tué

(Le Monde 28/04/2011)

Les forces du président ivoirien, Alassane Ouattara, ont tué, mercredi soir 27 avril, l'ex-putschiste Ibrahim Coulibaly, dit "IB", chef du "commando invisible" dans le nord d'Abidjan, qui était perçu comme une menace par le pouvoir même s'il avait contribué à la chute de Laurent Gbagbo.
Plusieurs centaines de membres des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), équipés de pick-up surmontés de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes, ont lancé mercredi matin une attaque d'envergure contre le fief d'"IB" dans le quartier populaire d'Abobo (nord).
Après cette "opération de sécurisation et de pacification", "'IB' est allé se réfugier dans une cour [d'habitations] non loin d'une usine à PK-18 [secteur nord d'Abobo]", a déclaré le porte-parole du ministère de la défense.
"RIPOSTE FATALE"
Dans cette cour, Ibrahim Coulibaly "a pris en otage toute une famille. Les FRCI ont effectué des tirs de sommation à deux reprises et il a réagi avec des tirs nourris. Les FRCI n'ont eu d'autre choix que de riposter, et la riposte lui a été fatale", a ajouté le porte-parole.
L'affrontement qui a eu lieu vers 20 heures, heure locale (22 heures, heure de Paris) a fait "deux soldats tués et plusieurs blessés" côté FRCI, et "sept morts" dans le camp adverse, dont "IB" lui-même, a-t-il précisé. Les FRCI avaient durant la journée progressé dans son fief sans rencontrer de réelle résistance.
Le "commando invisible" avait contribué à la chute de l'ex-président Laurent Gbagbo le 11 avril, en déstabilisant son régime par la prise de contrôle progressive du nord d'Abidjan au début de l'année. Le président Ouattara avait appelé vendredi l'ex-putschiste de 1999 et 2002 à désarmer ses hommes, sous peine d'y être contraint par la force.
ADVERSAIRE HISTORIQUE
"On demandait une semaine, dix jours, le temps de bien expliquer aux combattants qu'ils doivent désarmer sans conditions. Il faut les convaincre qu'ils peuvent déposer les armes sans craindre pour leur vie", avait déclaré au début de l'offensive Félix Anoblé, numéro deux du "commando invisible". "IB" avait demandé à être reçu par le chef de l'Etat pour se mettre à sa disposition. Son entourage avait accusé le premier ministre, Guillaume Soro, de faire obstacle à cette demande.
M. Soro a été l'adversaire historique d'Ibrahim Coulibaly au sein de la rébellion responsable du putsch raté de 2002 contre M. Gbagbo, force dont il prit finalement la tête et qui forme désormais le gros des FRCI. Ibrahim Coulibaly, l'un des personnages les plus mystérieux de la scène ivoirienne depuis une décennie, avait revendiqué ces derniers jours sa part dans la chute de M. Gbagbo, tout en assurant se placer sous l'autorité d'Alassane Ouattara, dont il avait été le garde du corps.
COMMISSION VÉRITÉ ET RÉCONCILIATION
Dans un entretien au quotidien français La Croix jeudi, M. Ouattara a évalué à près de 3 000 morts le bilan des violences post-électorales en Côte d'Ivoire, tandis que l'ONU fait état de près de 1 000 morts.
Dans cette même interview, le président ivoirien annonce la création "d’ici à deux semaines" d'une commission Vérité et Réconciliation "à l’image de ce qui a été fait en Afrique du Sud", précisant qu'il va recevoir la semaine prochaine, l’ancien directeur général de l’ONU, Kofi Annan, et Desmond Tutu "pour en discuter ensemble". M. Ouattara annonce également la nomination d’un gouvernement d’union nationale, avant fin mai.
Le président Ouattara se déclare, par ailleurs, "très inquiet" pour les Français enlevés le 4 avril. Le directeur d'un hôtel d'Abidjan et un chef d'entreprise ont été enlevés dans la capitale économique ivoirienne, alors en proie à des violences entre ses partisans et ceux du président sortant Laurent Gbagbo, qui refusait de quitter le pouvoir. "J'ai demandé à ce que les responsables militaires arrêtés soient interrogés. Cela n'a encore rien donné", déclare-t-il.

© Copyright Le Monde

Burkina Faso -Nouvelle mutinerie au Burkina Faso

(Le Monde 28/04/2011)
Une mutinerie de policiers qui a éclaté mercredi soir à Ouagadougou s'est étendue, jeudi, à plusieurs villes du Burkina Faso, dont Bobo-Dioulasso. Après des mutineries dans l'armée les semaines précédentes, la mutinerie de mercredi a touché une caserne de CRS (compagnie républicaine de sécurité). Des tirs ont d'abord été entendus vers 22 heures (minuit à Paris), affirment des témoins contactés par téléphone, dans cette caserne du quartier de Dassasgho, dans l'est de la capitale burkinabè, soumise depuis près de deux semaines à un couvre-feu nocturne.
Le Burkina Faso a connu ces dernières semaines une série de mutineries militaires, à Ougadougou et dans plusieurs autres villes, qui se sont souvent traduites par des pillages, mais c'est la première fois que des policiers se mutinent. Tout commes les soldats qui ont fini par obtenir satisfaction, ces policiers réclament une amélioration de leurs conditions financières.
Cette mutinerie intervient quelques heures après une nouvelle manifestation violente de commerçants et de jeunes à Koudougou, ville du centre du Burkina Faso d'où, après la mort d'un jeune dans une manifestation, était partie le 22 février la vague de contestation populaire qui frappe le pays depuis. Les commerçants protestaient contre la décision du maire, membre du parti au pouvoir, dont ils ont réclamé la démission, de fermer une quarantaine de boutiques pour non-paiement d'arriérés de taxes locales, et le prix élevé selon eux des emplacements sur le marché de la ville. Il ont ensuite été rejoints par de jeunes élèves.
Les manifestants ont mis le feu au domicile du maire, au siège de la police municipale, à celui de l'établissement public chargé de la gestion du marché de la ville, ainsi qu'au domicile de son directeur, et pillé un grand restaurant, sans que les forces de l'ordre n'interviennent. Les manifestations de colère contre la vie chère et le régime du président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, proviennent de la quasi-totalité des couches de la population : militaires, jeunes, élèves et étudiants, magistrats, commerçants, personnels de santé, producteurs de coton et maintenant policiers. Le bilan de ces manifestations est d'au moins six morts.
Pour tenter de contrer le mécontentement populaire grandissant, M. Compaoré, militaire arrivé au pouvoir par un coup d'Etat, a nommé un nouveau premier ministre, Luc Adolphe Tiao, qui a formé un gouvernement composé de proches et de fidèles du président, et qui s'y est attribué le ministère de la défense. Il a également limogé les principaux chefs de l'armée.
L'opposition a appelé à une grande manifestation, samedi à Ouagadougou, contre le régime du chef de l'Etat qui, depuis 1991, s'est fait réélire quatre fois avec plus de 80 % des voix dans des scrutins contestés par ses opposants.

© Copyright Le Monde

Libye -L'UA appelle l'OTAN à cesser les frappes visant les dirigeants libyens

(Xinhuanet 28/04/2011)

TRIPOLI -- L'Union africaine (UA) a appelé l'OTAN à mettre fin à des frappes aériennes visant les dirigeants libyens, suite aux raids de lundi sur le bureau du dirigeant libyen Mouammer Kadhafi à Tripoli, la capitale libyenne, a rapporté mercredi la chaîne de télévision Al-Arabiya.
Mardi dernier, la Libye avait demandé à l'UA d'organiser un sommet d'urgence pour discuter des moyens de faire cesser les frappes aériennes de l'OTAN.
Les représentants de 61 tribus à travers la Libye ont déclaré mardi qu'ils voulaient "établir une Libye unifié après la démission de Kadhafi", selon la même source.

© Copyright Xinhuanet

Côte d'Ivoire: Les priorités de Ouattara

(Le JDD.fr 28/04/2011)

Deux semaines après l’arrestation de Laurent Gbagbo, le président ivoirien Alassane Ouattara évoque ses priorités à la tête du pays pour les semaines à venir, dans une interview accordée au quotidien La Croix. Il se dit aussi "très inquiet" pour les deux Français enlevés à Abidjan le 4 avril.
Comment réconcilier la Cote d’Ivoire et remettre le pays en marche? Le président Alassane Ouattara donne quelques pistes sur ses priorités dans une interview publiée jeudi dans le quotidien La Croix. On apprend que sa cérémonie d’investiture devrait se tenir le 21 mai, en présence de chefs d’Etat étrangers. Le pape est également convié.
Surtout, il envisage de créer "d'ici deux semaines" une commission Vérité et Réconciliation à l'image de ce qui a été fait en Afrique du Sud. "La semaine prochaine, je reçois l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, et Desmond Tutu (prix Nobel de la paix sud-africain) pour en discuter ensemble. J'ai déjà choisi son président, il a accepté. Mais il est trop tôt pour dire son nom. Ce sera un laïc accompagné par deux religieux: un chrétien et un musulman", annonce le chef d’Etat ivoirien, au pouvoir depuis la chute de son rival le 11 avril.
Gouvernement d'union nationale
Deuxième priorité: la nomination d'un gouvernement d'union nationale, "avant fin mai". Dans ce gouvernement, "figureront des ministres issus du FPI (le parti de Laurent Gbagbo), à la condition qu'ils me reconnaissent comme président… ce qui n'est pas encore le cas", précise le chef de l'Etat ivoirien.
Enfin, troisième chantier prioritaire: remettre au travail l’administration pour que la vie revienne à la normale dans le pays. "Reconstruire, ce n’est pas le plus dur. J’ai les financements et j’ai la bonne équipe. Obtenir la paix et la réconciliation après ce que nous avons vécu, c’est plus compliqué", estime le président.
Enfin, dans cette interview, Alassane Ouattara se dit en outre "très inquiet" pour les Français enlevés dans le pays. Un directeur d'un hôtel et un chef d'entreprise ont été victime d’un rapt le 4 avril à Abidjan, alors en proie à des violences entre partisans d'Alassane Ouattara et de Laurent Gbagbo, qui refusait de quitter le pouvoir. "J'ai demandé à ce que les responsables militaires arrêtés soient interrogés. Cela n'a encore rien donné", annonce-t-il, visiblement peu optimiste.

© Copyright Le JDD.fr

R.D.Congo – Congo-Brazzaville : Une loi sur les hydrocarbures frontaliers

(Le Griot 28/04/2011)

Dans l’avenir, les deux Congo ne pourraient faire qu’un. En ce qui concerne l’exploitation des gisements pétroliers communs. La semaine dernière, l’Assemblée Nationale du Congo-Brazzaville a adopté une loi donnant libre cours à la signature d’un accord de coopération portant sur l’exploitation et la production conjointes d’hydrocarbures avec la République Démocratique du Congo (RDC).
Cet accord portera sur deux bassins sédimentaires se situant entre les deux rives du fleuve Congo et de la rivière Ubangi au Nord des deux pays limitrophes. Pour le moment, le Congo comme la RDC n’en sont qu’à la phase de prospection. Et, celle-ci ne se fait pas conjointement. Dans le cas d’une découverte intéressante, les deux voisins s’uniront pour voir comment l’exploiter de manière équitable.
Cette loi est une première dans l’histoire de la coopération entre les deux Congo. Mais, même si elle marque une avancée notable, la prudence est de mise des deux côtés. Le pétrole étant le poumon de l’économie du Congo-Brazzaville, il est clair que le gouvernement ne voudra pas en perdre une seule goutte. D’ailleurs, avec 300 000 barils par jour, la production du pays est de loin supérieure à celle de la RDC (25 000 barils par jour). C’est justement pour éviter les conflits transfrontaliers comme ceux que connaissent actuellement la RDC et l’Angola qu’une telle démarche a été entreprise.

© Copyright Le Griot

Ouganda -Nouvelle arrestation du chef de l'opposition Kizza Besigye

(Romandie.com 28/04/2011)

KAMPALA - La police ougandaise a arrêté jeudi pour la quatrième fois en un mois le chef de l'opposition Kizza Besigye, après avoir brisé les vitres de sa voiture et l'avoir aspergé de gaz lacrymogènes, a constaté un correspondant de l'AFP.
M. Besigye, qui avait été remis mercredi en liberté conditionnelle après une semaine de détention, tentait une nouvelle fois jeudi d'organiser une manifestation contre la hausse des prix de la nourriture et des carburants.
Empêché par la police de sortir à pied de son domicile, en périphérie de Kampala, M. Besigye a pris sa voiture pour se rendre en centre-ville, a-t-on constaté.
Il a été stoppé par la police au rond-point de Kitante, près de l'hôpital de Mulago, alors que sa voiture était suivie par plusieurs centaines partisans de l'opposition.
Des policiers en civil sont alors intervenus violemment, brisant à coups de marteau les vitres du véhicule et aspergeant de gaz lacrymogène l'opposant et ses gardes du corps.
Il a incité à la violence, a bloqué la route et a désobéi aux ordres des policiers, a affirmé le commandant de la police à Kampala, Grace Turyagumanawe.
Il était avec des émeutiers, nous lui avons demandé de partir mais il a refusé. La force utilisée était proportionnée, a assuré M. Turyagumanawe.
Arrêté avec au moins trois membres de son entourage, l'opposant a été emmené à l'arrière d'un pick-up. Il a été conduit au poste de police de Kasangati, en périphérie de Kampala, selon M. Turyagumanawe.
Agé de 54 ans, M. Besigye, chef du Forum pour le changement démocratique (FDC, principale coalition d'opposition), est à la tête d'un mouvement contre la cherté de la vie enclenché le 11 avril, près de deux mois après sa troisième défaite à l'élection présidentielle face au chef de l'Etat sortant Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.
Ayant renoncé après sa défaite à porter devant la justice ses allégations de fraude électorale massive, l'opposition a opté pour une nouvelle tactique consistant à appeler la population à se rendre au travail à pied pour marquer sa colère face à l'inflation.
Les prix ont augmenté de 4% en mars par rapport au mois précédent, et le taux annuel de l'inflation s'élève à 11,1% dans ce pays enclavé d'Afrique de l'Est de près de 33 millions d'habitants et doté d'importantes réserves pétrolières.
L'opposition accuse M. Museveni d'avoir fait tourner la planche à billets pour favoriser sa réélection.
Le président invoque des causes extérieures comme l'envolée des cours mondiaux du pétrole et des produits alimentaires. Face à la menace brandie par l'opposition d'une révolte populaire à l'égyptienne, il avait prévenu après sa réélection qu'il n'autoriserait aucune manifestation.
Au moins cinq personnes ont été tuées depuis le début de ces manifestations contre la vie chère et leur répression par la police.
M. Besigye a été arrêté à trois reprises, à chaque fois remis en liberté sous caution, et est poursuivi notamment pour incitation à la violence et participation à un rassemblement illégal.

© Copyright Romandie.com

Tchad -Réélection d'Idriss Déby : Un dictateur soutenu par la France

(Lutte Ouvrière 28/04/2011)

Idriss Déby devrait sans surprise être reconduit à la présidence du Tchad, à l'issue de l'élection organisée le 25 avril. La fraude électorale étant la règle et le résultat connu d'avance, peu d'électeurs se sont d'ailleurs déplacés jusqu'aux bureaux de vote. Comme lors des présidentielles de 2006, les principaux partis d'opposition avaient également boycotté cette parodie de démocratie.
Déby va donc se succéder à lui-même, comme il le fait depuis 1990, date à laquelle il était arrivé au pouvoir, après avoir chassé Hissène Habré par un coup de force militaire. De Tombalbaye à Déby, en passant par le général Malloum en 1975, Goukouni Weddei en 1979 et Hissène Habré en 1982, le Tchad n'a connu qu'une succession de coups d'État et de régimes dictatoriaux depuis son indépendance.
Déby et son clan perpétuent donc cette situation, en imposant leur censure à la presse et une répression sanglante contre les opposants. En février 2008 une offensive rebelle, parvenue jusqu'aux portes du palais présidentiel dans la capitale N'Djamena, avait bien failli provoquer la chute du régime. Avec la complicité de l'armée française, Déby s'en était sorti. Il s'en était suivi une répression au cours de laquelle plusieurs opposants disparurent.
Malgré la découverte et l'exploitation de gisements pétroliers dans la région de Doba en 2003, la situation du pays, l'un des plus pauvres d'Afrique, n'a guère changé. Déby et son clan en ont certes profité pour s'enrichir, renforçant également les moyens mis à la disposition de l'armée, mais la population connaît toujours la misère et l'absence d'infrastructures. Le manque d'eau potable et les mauvaises conditions d'hygiène favorisent les épidémies : méningite, rougeole, choléra... Quant à la flambée des prix des denrées alimentaires, elle a aggravé la famine qui frappe de nombreuses familles.
Malgré ce tableau accablant, Déby, comme ses prédécesseurs d'ailleurs, a toujours bénéficié du soutien de la France. Il faut dire que le Tchad occupe une position stratégique au cœur de l'Afrique. C'est pourquoi l'impérialisme français y maintient en permanence plusieurs centaines de soldats, prêts à intervenir aux quatre coins du continent, partout où les intérêts des Bouygues, Bolloré, Total, Areva et autres trusts seraient menacés. Et ce n'est pas le gouvernement de Sarkozy qui remet en cause cette politique de soutien au dictateur tchadien.

© Copyright Lutte Ouvrière

RDC : annulation à 100% de la dette publique par les Etats-Unis

(Xinhuanet 28/04/2011)

KINSHASA -- Les gouvernements des Etats-Unis et celui de la République démocratique du Congo (RDC) ont signé mardi un accord relatif à la réduction des dettes dues au gouvernement des Etats-Unis soit un total de 1.823.769.400 dollars américains.
"C'est un grand jour dans le cadre de la coopération entre les Etats-Unis et la RDC par la remise d'une dette important, aboutissement d'un long processus commencé en 1999 lorsque les Etats-Unis eurent commencé d'acter la remise de la dette de la RDC, la décision n'avait jamais été matérialisée parce qu'il fallait un processus. Cette remise va permettre au pays d'affecter les ressources engrangée vers les secteurs pro-pauvres; le gouvernement de la RDC veillera sur la stabilité du cadre macro- économique", a indiqué le ministre congolais des Finances Matata Ponyo. "La RDC doit veillera à l'assainissement du climat fisca, l' atteinte du point d'achèvement permet de créer un nouveau paradigme et permet de rompre avec le cycle de l'endettement", a fait part l'ambassadeur américain en RDC, James Entwistle.

© Copyright Xinhuanet

Sudan-Le Conseil de sécurité de l'ONU proroge le mandat de la MINUS jusqu'au 9 juillet

(Xinhuanet 28/04/2011)

NEW YORK (Nations Unies) -- Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé mercredi, à l'unanimité de ses 15 membres, de proroger le mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), jusqu'au 9 juillet 2011, date à laquelle s'achèvera la période intérimaire prévue par l'Accord de paix global qui a mis fin en 2005 à une longue guerre civile entre le nord et le sud du Soudan.
Lors d'un référendum d'autodétermination du Sud-Soudan qui s'est déroulé le 9 janvier 2011, les électeurs ont voté à une écrasante majorité en faveur de la sécession. L'indépendance doit entrer en vigueur le 9 juillet.
Dans son rapport sur le Soudan, soumis au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, recommandait au Conseil de sécurité de proroger le mandat de la MINUS, qui expire le 30 avril 2011.
Par le biais de la résolution 1978 (2011), les membres du Conseil de sécurité annoncent également leur intention d'établir une mission qui succédera à la MINUS.
Dans le préambule du texte adopté mercredi, il est par ailleurs noté que le gouvernement du Sud-Soudan souhaite voir maintenue la présence des Nations Unies au Sud-Soudan.
Lors d'une séance du Conseil de sécurité le 20 avril, le sous- secrétaire général de l'ONU aux opérations de maintien de la paix, Atul Khare, avait prévenu que les négociations post-référendaires risquaient de ne pas être achevées d'ici au 9 juillet.
Il avait mentionné le retard pris dans les consultations populaires dans l'Etat du Nil Bleu ou dans celui du Kordofan méridional, consultations qui sont pourtant vitales pour le développement de relations pacifiques entre le Nord et le Sud- Soudan.

© Copyright Xinhuanet

L'Afrique du Sud et Cuba renforceront la coopération bilatérale

(Xinhuanet 28/04/2011)

LA HAVANE -- L'Afrique du Sud et Cuba envisagent de renforcer leur coopération bilatérale dans les domaines de l'éducation, de la santé, de l'agriculture et de communications, a déclaré l'ambassadeur de l'Afrique du Sud à Cuba Phase Justice, mercredi à la Havane.
Lors d'un événement visant à célébrer les 17 ans depuis la fin de l'Apartheid en Afrique du Sud, M. Justice a déclaré que les deux pays traversent un moment spécial de leurs relations.
Il a affirmé que les peuples des deux pays sont unis par l'histoire et le sang et que les ressortissants de l'Afrique du Sud et de Cuba se sentent comme s'ils étaient chez eux.
"C'est une fierté pour célébrer le parti patriotique dans une nation qui nous a beaucoup aidé", a souligné M. Justice, rappelant la victoire des troupes cubaines à Cuito Cuanavale (Angola) qui était une épisode importante dans la guerre civile en Angola qui a mené à une fin du régime Apartheid en Afrique du Sud.
Il a souligné que les Sud-Africains se sentent une fraternité spéciale avec le peuple de Cuba sur l'embargo économique "injuste" imposé par les Etats-Unis sur Cuba et a déclaré que l'Afrique du Sud condamnent cette mesure.
© Copyright Xinhuanet

mardi 26 avril 2011

Côte d’Ivoire : et maintenant?

(Les Inrocks 26/04/2011)

Alassane Ouattara a du pain sur la planche pour redresser son pays. A moins d'un miracle, les Ivoiriens vont devoir retrousser leurs manches et se mettre au travail.
Commençons par mettre un point final à cette stupide polémique que certains ont cru bon de lancer, sur le rôle de l’armée française dans la libération de la Côte d’Ivoire de la tyrannie de Laurent Gbagbo. Que l’on se le dise une bonne fois pour toutes : ce sont les forces franç… pardon, ivoiriennes qui ont fait tout le travail. Les Français n’ont apporté qu’un tout petit coup de main. Comme cela se fait entre amis.
Reprenons le film de la libération. Vers la mi-mars, les braves et courageuses Forces républicaines de Côte d’Ivoire, FRCI, décident de lancer l’offensive générale contre Laurent Gbagbo. Les FRCI, ce sont les anciens rebelles du Premier ministre Guillaume Soro qui occupent le nord du pays depuis 2002. Elles foncent sur Abidjan où elles arrivent en quelques jours. Les gros du boulot est donc fait. Sans l’aide de personne. Il faut dire que l’armée de Laurent Gbagbo n’est vraiment combative que contre les civils désarmés. Tout comme les FRCI d’ailleurs. Après leur passage dans la ville de Duékoué, on a découvert quelques centaines de cadavres de civils. Il y a eu très peu de combats entre les deux forces armées.
Plusieurs soldats de Gbagbo ont dissimulé leurs treillis pour s’habiller en civil et disparaître dans la nature, quand ils n’ont pas purement et simplement rejoint les FRCI. A Abidjan, les FRCI peinent quelque peu à arriver devant le palais de Gbagbo. Il y a d’abord que le dernier carré de soldats qui défendent Gbagbo sont de vrais pros, bien armés, aidés dit-on de soldats angolais, et qui se battent avec l’énergie du désespoir. Ensuite, les FRCI sont les anciens rebelles, pas vraiment des soldats aguerris, et qui avaient passé le plus clair de leur temps à piller tout ce qu’ils pouvaient dans les zones qu’ils occupaient. Le naturel est donc revenu au galop et certains d’entre eux se sont mis à piller tout ce qu’ils pouvaient à Abidjan.
Qu'a fait la France dans cette histoire ? Trois fois rien
Une première attaque contre le palais de Gbagbo est repoussée. Gbagbo a des armes lourdes. Les forces ivoiriennes se sont donc tournées vers leurs amis français : "Chef, on dirait que y a problème." Sarkozy est allé tirer Jonathan Goodluck, le président nigérian, de sa sieste, et ils ont rédigé ensemble vite fait une résolution que l’ONU a adoptée fissa fissa, pour permettre à la France de détruire les armes lourdes de Gbagbo. Les principaux camps militaires d’Abidjan sont donc bombardés. "Ça peut aller comme ça ?" demandent les Français. "Oui chef."
Les FRCI foncent à nouveau sur le palais de Gbagbo. Les premiers qui y entrent se font proprement canarder, et ils découvrent que leurs gris-gris sensés les protéger contre les balles étaient juste des chiffons. Ils piétinent devant le palais et Laurent Gbagbo fait sortir de nouveaux chars qui étaient cachés semble-t-il dans des domiciles privés. Les FRCI sont sur le point d’être encerclées. Elles se tournent à nouveau vers les Français : "Chef, y a vraiment problème." Les Français bombardent tous les chars qu’ils voient, surtout ceux qui se trouvent dans le palais, et les soldats qui le défendaient avec.
"Ça va maintenant ?" "Euh, est-ce que vous ne pourriez pas aussi par la même occasion nous ouvrir la porte ?" Les Français bombardent la porte, ouvrent une brèche dans le mur de la maison, et un incendie s’y déclare. Gbagbo et les siens n’ont pas d’autre choix que de sortir. Pour être cueillis par les braves et courageux combattants des FRCI.
Alors, qu’a fait la France dans cette histoire ? Trois fois rien. Ce sont les forces ivoiriennes qui ont arrêté Laurent Gbagbo et les siens. Merci donc aux forces franç… Décidément, ce lapsus ! Qui ne révèle rien du tout, que cela soit bien compris. Et honni soit qui mal y pense.
Réconcilier un pays divisé par la haine
Gbagbo capturé et enfermé quelque part au nord de la Côte d’Ivoire, Ouattara a donc pris les rênes du pouvoir. Et il a du boulot à faire. Il lui faut d’abord en toute priorité sécuriser la ville d’Abidjan. Pendant plusieurs jours, elle a été livrée aux pillages des FRCI, des miliciens de Laurent Gbagbo à qui des armes avaient été distribuées, et des voyous de la ville qui ne pouvaient décemment pas laisser passer une aussi belle occasion. Rares furent les maisons qui ne furent pas visitées.
Il y a aussi quelques poches de résistance de certains miliciens qui ne veulent pas déposer les armes. Ils savent bien qu’ils risquent fort de passer de vie à trépas s’ils le font. Dans les guerres africaines, on fait rarement des prisonniers.
Il a aussi à gérer le cas du sergent-chef Ibrahim Coulibaly dit IB, un des chefs rebelles qui a occupé le quartier d’Abobo et qui refuse de déposer les armes tant qu’il n’aura pas été bombardé général. Général trois étoiles s’il vous plait.
Après cela, il faudra au chef de l’Etat ivoirien réconcilier un pays divisé par la haine, régler la situation de Gbagbo sans se mettre à dos tous ses partisans qui sont nombreux, tout en veillant à ce que justice soit rendue, faire rentrer les FRCI dans les casernes, former une armée avec des gens qui se tapaient dessus il y a seulement quelques semaines, former un gouvernement d’union en essayant de contenter tout le monde, remettre en marche une économie à genoux, trouver de l’argent pour payer les fonctionnaires, pour réparer les dégâts, trouver du travail aux gens, lutter contre la corruption endémique, faire venir des investisseurs, nettoyer l’école gangrénée par la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), un ancien syndicat estudiantin devenu au fil des années une véritable mafia au service de Laurent Gbagbo et qui n’hésitait pas à pratiquer du racket, à tuer, et à violer, en toute impunité, etc.
Il est certain que le chef de l’Etat ivoirien a du pain sur la planche. Que lui faut-il pour réussir tout cela et faire tenir debout son pays ? Oh rien. Trois fois rien. Juste un petit miracle. Mais comme le bon Dieu est devenu très chiche depuis quelque temps en matière de miracle, il faudra aux Ivoiriens oublier leurs longues siestes, retrousser leurs manches et se mettre à bosser dur.

Venance Konan
26/04/2011
15H49
© Copyright Les Inrocks

Tchad - Présidentielle verrouillée au Tchad

(Les Echos 26/04/2011)

Près de 4,8 millions d'électeurs tchadiens étaient invités à voter hier pour une élection présidentielle que le président Idriss Deby Itno est assuré de remporter. Les trois principaux candidats de l'opposition ont boycotté le scrutin pour protester contre les fraudes du parti au pouvoir, au vu de l'écrasante victoire de ce dernier aux législatives de mi-février. Le taux de participation est dès lors le seul enjeu du scrutin.
Le dépouillement des bulletins a commencé dans la capitale N'Djamena.
Selon le programme de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), les résultats provisoires doivent être proclamés le 9 mai, pour être ensuite validés par le Conseil constitutionnel.
Arrivé au pouvoir par la force en 1990, le président Deby s'est dit "certain" d'être réélu dans cette élection dont s'étaient retirés les trois principaux opposants: Saleh Kebzabo, Wadal Abdelkader Kamougué et Ngarlejy Yorongar qui ont dénoncé un "cirque électoral".
Face au président Deby, seuls le ministre Albert Pahimi Padacké et l'opposant Nadji Madou restaient en lice.
Faute d'incertitude sur l'issue, le taux de participation est le principal enjeu de l'élection.
Le parti du président Deby a jugé dans la journée que la participation était "correcte", alors que M. Kamougué a estimé que le boycott était "suivi".
Dans un communiqué, M. Kebzabo a estimé le taux de participation à "20%", parlé d'un "boycott historique" et évoqué un "camouflet sans précédent" pour M. Deby qui "a perdu toute légitimité".
Les observateurs africains du scrutin n'ont pas signalé d'incident majeur après des retards à l'ouverture des bureaux de vote.
"La journée a été plutôt calme, elle a commencé aux aurores, quelques petits retards ça et là, mais au moment où je vous parle, pas d'incident à signaler, il semble que tout se soit déroulé dans le calme le plus absolu", a déclaré Ibrahim Boubacar Keïta, ex-Premier ministre malien qui dirigeait la mission d'observation de l'Union africaine (UA) comptant 32 personnes réparties sur l'ensemble du pays.
Dans la mâtinée, M. Deby avait demandé à "tous les Tchadiens et les Tchadiennes de sortir massivement remplir leur devoir civique aujourd'hui dans le calme et la sérénité".
"Ca me fait plaisir de voter, c'est mon devoir, j'attends un bon résultat pour que le président de la République (Idriss Deby) soit réélu", a déclaré Abdelaziz Djikouana, 19 ans, élève dans un bureau de vote du 3e arrondissement de la capitale.
"Tout ce que moi je veux, c'est un changement, la paix et la sécurité", a dit Salomon Laoutaye, 32 ans, au chômage, dans le 6e arrondissement, ajoutant: "Je ne suis pas d'accord avec le boycott, on ne peut pas continuer à aller au boycott, sinon il n'y aura pas de changement".
L'élection présidentielle devait marquer le point d'orgue d'un processus de démocratisation du régime entamé avec l'accord du 13 août 2007 signé entre la majorité des partis d'opposition et le pouvoir.
Mais l'accord signé un an après le boycott de la présidentielle de 2006 a débouché finalement sur un nouveau boycottage des principaux opposants, trois mois après les législatives du 13 février largement dominées par le Mouvement patriotique du salut (MPS) de Deby.
Candidats en 2001 et 1996, les trois principaux opposants réclamaient notamment de nouvelles cartes d'électeurs avant de suspendre leur participation à la présidentielle.
"C'est un renforcement du processus démocratique au Tchad qui se concrétise", a jugé lundi le président tchadien. Des locales doivent encore se tenir en juin.
Il avait balayé précédemment les accusations de fraudes aux législatives des opposants et rétorqué qu'ils redoutaient d'être battus. Il a jugé que la présidentielle serait "crédible" malgré le boycottage.
Depuis le réchauffement des relations avec le Soudan, le régime de Deby semble à l'abri des "rezzous" (raids) rebelles, d'autant qu'avec ses nouveaux pétro-dollars, il a pu renforcer son armée.
Il bénéficie du soutien de la France, présente dans son ancienne colonie presque sans discontinuité depuis 1960.

Yves BOURDILLON
© Copyright Les Echos

R.D.C - Grandes manœuvres sur le pétrole congolais

(Le Potentiel 26/04/2011)

De l’océan Atlantique aux collines de l’Est, en passant par la cuvette centrale, le pétrole congolais fait l’objet de nombreuses convoitises. C’est ce qui explique de grandes manœuvres observées actuellement sur les bassins pétroliers congolais où des majors prennent pied et bousculent des juniors sans expérience ni moyens. Quant au peuple congolais, il n’y voit que du feu, souvent floué sur la destination que prennent les revenus de cette manne pétrolière.
Si hier, les bassins pétroliers congolais étaient l’affaire des commissionnaires et autres intermédiaires du secteur, aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Des majors de l’industrie pétrolière mondiale se sont réveillées ; elles se bousculent au portillon de la RDC pour se partager cette manne. La première major à avoir annoncé les couleurs est l’Italien ENI.
Le pétrolier français Total, qui est déjà présent dans la distribution, ambitionne aussi de se lancer dans la production. Des sources indiquent qu’il ne tarderait pas à faire son entrée dans le Graben Albertine. Quant à l’Américain Exxon, il reste à l’affût d’opportunités, note Africa energy intelligence.
ENI négocie depuis quelques semaines avec le gouvernement congolais pour rafler sept blocs dans le Graben, le Tanganyika et la Cuvette centrale. Les négociations seraient très avancées, rapportent des sources proches du dossier.
CHASSE AU TRESOR
En décembre 2010 lorsqu’il s’adressait au Parlement réuni en congrès, le chef de l’Etat, Joseph Kabila, avait décliné ce qui devait être la nouvelle politique pétrolière de la RDC. Désormais, annonçait le président de la République, dans le secteur pétrolier, la RDC devait s’ouvrir davantage aux plus grands en lieu et place de petites sociétés sans moyens.
L’arrivée annoncée des majors telles que Total et ENI semble traduire cette volonté du gouvernement de tirer le meilleur parti de l’exploitation du secteur pétrolier. Mais, le doute subsiste quant à la traduction dans les actes de cette nouvelle politique gouvernementale.
Les négociations en cours vont permettre enfin aux majors de l’industrie pétrolière de prospecter le sous-sol congolais. Selon les informations rapportées par Africa energy intelligence, le vice-président exploration et convention de l'ENI, Luca Dragoneti, et un géologue du groupe, Davide Casini Ropa, ont séjourné dernièrement à Kinshasa pour le deuxième round de négociations concernant les blocs 15-16-17 de la Cuvette centrale, les permis 1-2-3 au Nord du lac Tanganyika et le bloc 4 du Graben Albertine.
Sans attendre l’issue de ces discussions, l'ENI, qui opère avec le permis de Ndunda dans le Bas-Congo depuis 2010, a déjà loué plusieurs étages de bureaux dans un quartier de Gombe à Kinshasa. En cas d'accord global, qui devrait intervenir à la fin avril, la major italienne serait disposée à dépenser 200 millions USD sur cinq ans. 30 millions USD seraient affectés au Graben, 60 millions USD au Tanganyika et 100 millions USD à la Cuvette centrale.
ENI ne voudrait pas perdre de temps. Les Italiens se préparent déjà à faire construire une plate-forme de forage pour explorer le Tanganyika. L’ouvrage serait positionné en permanence sur le lac et pourrait être proposé à la location aux autres sociétés pétrolières disposant de permis dans les eaux burundaises et tanzaniennes du lac Tanganyika. Des Coréens ont déjà été contactés pour construire l’ouvrage, confirme Africa energy intelligence.
Pour faire d’une pierre deux coups, et ne pas se retrouver dans la situation de Tullow Oil qui s’est vu refuser le droit d’explorer sur la partie congolaise du lac Edouard, ENI a également déposé une offre à la Tanzania Petroleum Development Corp (TPDC) pour opérer le bloc Tanganyika North (côté tanzanien du lac). D’ailleurs, sur ce site, elle est en concurrence avec Tullow Oil.
En cas d’accord avec le gouvernement congolais, ENI prendrait 80% des sept blocs et porterait la part de la Cohydro, soit 10%. Une participation de 10% serait réservée à des privés congolais qui devraient payer leur part dans l'exploration. Le bonus de signature pourrait représenter plusieurs millions USD, note en même temps la source. Une manne bien profitable en ce temps d’élections.
NE PLUS RETOMBER DANS L’INCONSCIENCE
Les contrats en cours de négociations dans le secteur pétrolier valent des milliards de dollars. Ce qui témoigne de la grande importance du bonus de signature que la RDC et toutes les parties intervenantes devaient en tirer.
Comme le venin se trouve généralement dans la queue, c’est à ce niveau que se trouve le revers de cette grande ruée sur le pétrole congolais. De l’Ouest à l’Est, le pétrole congolais fait l’objet de grandes tractations. Rien qu’avec l’Angola, le litige sur le plateau congolais est loin de se dénouer.
Tout récemment, l’Assemblée nationale du Congo/Brazzaville venait d’adopter une loi autorisant la ratification d'un protocole d'accord de coopération sur l'exploitation et la production du potentiel de réserves communes d'hydrocarbures avec la RDC. La zone concernée par cette loi est le bassin sédimentaire qui s'étale sur les deux rives du fleuve Congo et de l'Oubangui.
Ce texte sur les hydrocarbures, indique l’Agence Chine nouvelle, se veut un protocole de prudence qui permet aux deux Etats de développer et d'exploiter sans incident majeur les champs pétroliers du Bassin de la cuvette congolaise. Cette loi, poursuit la même source, est la première du genre entre la RDC et le Congo. Le pétrole est la première source de revenu du Congo dont la production se situe aujourd'hui à 300.000 barils par jour, selon les chiffres officiels.
Par contre à l’Est, la RDC n’est toujours pas parvenue à un compromis formel avec ses voisins ougandais et tanzanien. A Kinshasa, l’on n’a pas clairement défini la ligne de conduite à adopter.
Lorsque, ailleurs, l’on privilégie des négociations directes avec les vrais opérateurs, en RDC, on n’est encore à traiter avec des commissionnaires au passé pétrolier non avéré. C’est le cas des contrats signés en 2010 entre le gouvernement congolais et deux entreprises inconnues du monde pétrolier, à savoir Caprikat et Foxwelp.
Dans le secteur pétrolier, la RDC risque d’être dans les jours à venir victime de ses propres turpitudes. Si hier, c’était la guerre des mines, aujourd’hui, c’est la guerre du pétrole qui est aux portes de la RDC. Et demain, ça serait la guerre de l’eau. C’est ce qu’indique le sénateur Modeste Mutinga, dans son dernier ouvrage intitulé « RD Congo, la République des inconscients ».
Dans cet ouvrage, l’auteur interpelle les politiques congolais à reprendre conscience du danger qui guette le pays. Il y a une guerre, prédit-il, qui pointe à l’horizon. Comme ce fut le cas avec les mines, le pétrole pourrait conduire à la résurgence des seigneurs de guerre sous l’instigation des exploitants mécontents ou ceux qui voudraient contourner les voies officielles de négociations. Du coup, l’interpellation de Modeste Mutinga n’est pas à confondre avec un simple alarmisme. C’est plutôt un appel à l’éveil collectif pour éviter au pays un scénario digne d’apocalypse, par le fait de ses ressources naturelles.
Bien plus, c’est un appel à plus de responsabilité. Kinshasa devrait tirer toutes les conséquences des actes qu’il pose aujourd’hui. La grande ruée sur le pétrole congolais signe le tocsin de l’impérieuse nécessité pour le gouvernement à mettre de l’ordre dans ce secteur, en n’ayant pour seul credo que l’intérêt supérieur de la nation. La Constitution garantit la répartition équitable des richesses nationales.

Par Le Potentiel
© Copyright Le Potentiel