jeudi 13 janvier 2011

Tunisie - L'armée se retire de Tunis, remplacée par la police

(Le Monde 13/01/2011)
L'armée s'est retirée, jeudi 13 janvier, de Tunis où des unités spéciales de la police ont pris place dans le centre. Des blindés et des unités d'intervention de la police ont remplacé ceux de l'armée sur l'avenue centrale Habib Bourguiba et sur la place Barcelone, près d'un grand terminus des trains de la banlieue sud et du tramway. Seuls deux véhicules de l'armée avec des soldats en armes éaient encore postés sur la place Ibn Khaldoun, face à l'ambassade de France.
De violents affrontemements ont opposé les forces de sécurité à des jeunes dans la banlieue de la capitale dans la nuit de mercredi à jeudi malgré le couvre-feu imposé dans la capitale tunisienne et ses environs, ont indiqué à l'AFP des témoins. Deux témoins indiquent qu'un homme de 25 ans a été tué par balles lors d'affrontements avec la police au cours de la nuit de mercredi à jeudi dans un faubourg de Tunis. Les témoins indiquent que le jeune homme, Mejdi Nasri, a été tué d'une balle dans la tête lors d'une confrontation avec la police dans le faubourg d'Ettadamen.
Les affrontements de la nuit se sont produits dans les cités d'Ettadhamen et Intilaka, où vivent quelque 30 000 habitants, à environ 15 km du centre de Tunis. "Toute la nuit, on a entendu des tirs, des cris et des bruits de casse", a déclaré à l'AFP une infirmière. Elle a expliqué que "les incidents ont démarré hier après-midi pendant un rassemblement qui a ensuité dégénéré en affrontements violents entre forces de sécurité et des jeunes". Des colonnes de fumée s'échappaient encore jeudi matin de deux bâtiments et les pompiers étaient à l'oeuvre pour éteindre l'incendie. Plusieurs bâtiments municipaux ont été partiellement endommagés et deux voitures ont été incendiées devant les locaux de la sous-préfécture. Des commerces et une pharmacie de nuit ont également été endommagées et les rues étaient jonchées de débris, a constaté l'AFP.
Les autorités tunisiennes ont imposé un couvre-feu nocturne pour une durée illimitée, la première mesure de ce genre depuis l'arrivée au pouvoir du président Zine El Abidine Ben Ali en 1987. Les forces de l'ordre ont quadrillé la capitale tunisienne, dont les rues sont restées vide de 20 heures à jeudi 5 h 30. Mercredi, des manifestants et des forces de l'ordre s'étaient violemment affrontés pour la première fois dans le centre de Tunis et trois civils ont été tués en province dans un contexte contestation du régime qui a déjà fait des dizaines de mort s depuis un mois en Tunisie.

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters
13.01.11
11h36
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