mercredi 12 janvier 2011

Tunisie - La fièvre sociale gagne du terrain

(Le Télégramme 12/01/2011)
Le bilan des troubles sociaux qui ébranlent la Tunisie depuis près d'un mois s'est alourdi: un responsable syndical a évoqué, hier, une cinquantaine de morts en trois jours. «C'est le chaos à Kasserine après une nuit de violences, de tirs de snipers, pillages et vols de commerces et de domiciles », a affirmé Sadok Mahmoudi, membre de l'Union générale des travailleurs tunisiens. Cette version des faits a été corroborée par d'autres témoins.
Le gouvernement, quant à lui, a fait état de 21 morts au cours des émeutes de ces derniers jours en Tunisie (notamment à Thala et Kasserine). L'intervention télévisée, lundi, du président tunisien Ben Ali n'a donc pas réussi à désamorcer les plus graves protestations sociales en 23ans de régime.
Des villes touristiques touchées à leur tour
Le mouvement a débuté le 17décembre après l'immolation par le feu d'un jeune marchand de rue. Lundi, un autre jeune homme, Allaa Hidouri, 23 ans, diplômé de l'université et sans emploi, s'est suicidé par électrocution dans la région de Sidi Bouzid. Hier, les écoles et universités ont été fermées dans tout le pays.
Selon Souhayr Belhassen, de la Fédération internationale des droits de l'homme, l'agitation s'est étendue à des villes côtières, au coeur de la Tunisie touristique.
À Tunis, où la tension était perceptible, la police a réprimé des débuts de manifestation d'artistes et d'opposants. Hier soir, des affrontements ont éclaté dans la cité Ettadhamoun, à 15 km du centre de Tunis, entre des manifestants et des forces de l'ordre.

12 janvier 2011
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