vendredi 14 janvier 2011

Togo - 13 janvier au Togo : Sous le sceau du « recueillement et de la réconciliation

(Afriscoop 14/01/2011)
(AfriSCOOP Lomé) — Comme annoncé au cours des précédents jours par le gouvernement, la journée du « 13 janvier 2011 » a été célébrée cette nouvelle année dans une atmosphère particulière « pour favoriser » la réconciliation nationale.
C’est à travers leur participation à un grand office religieux au Palais des Congrès de Lomé que les autorités togolaises ont commémoré en ce début d’année le « 13 janvier ». Autour du chef de l’Etat Faure, on pouvait remarquer ce matin le Premier ministre Houngbo et le président de l’Assemblée nationale, Abass Bonfoh. Des membres du gouvernement ainsi que des dignitaires du Rpt (au pouvoir) ont également assisté à cet office religieux. Côté opposition, on pouvait noter la présence du Pr Gnininvi (leader de la Cdpa) et d’Elliott Ohin, actuel chef de la diplomatie togolaise et vice-président de l’Ufc (qui a signé avec le Rpt le 26 mai 2010 un « accord de gouvernement dit historique »).
Divers dignitaires religieux représentatifs de la mosaïque des confessions pratiquées en terre togolaise ont animé cette grande séance de prières ce 13 janvier 2011. Ils ont tour à tour prié pour « hâter la réconciliation au Togo », en insistant sur la nécessité de se pardonner mutuellement. Aussi bien les chrétiens que les musulmans étaient représentés. Cet office religieux a duré près de 1h45minutes. A travers un communiqué du ministre de l’Administration territoriale (M. Bodjona), le gouvernement avait appelé les Togolais à commémorer le « 13 janvier » dans le recueillement et dans l’esprit de la réconciliation ; tout en les conviant à de multiples offices religieux organisés sur toute l’étendue du territoire national.
Une commémoration qui divise toujours
Pour se souvenir de la date du « 13 janvier », l’Anc de Jean-Pierre Fabre a de son côté demandé un culte au Temple Méthodiste Salem de Hanoukopé (à Lomé). Au micro de « Radio Kanal Fm » (une station locale), le Secrétaire national à l’Information de l’Anc, Eric Dupuy, a justifié la célébration à part « du 13 janvier » par l’Anc. Il a entre autres fait remarquer que la démarche de son parti est liée au symbolisme qui entoure la date du « 13 janvier » qui marque, a-t-il dit, « le jour de l’assassinat du premier président du Togo, M. Olympio ». A l’issue de ce culte, l’Anc ira fleurir la tombe du père du Togo indépendant.
La division des Togolais autour de la commémoration du « 13 janvier » a été renforcée par les imposantes festivités que le Rpt sous Eyadèma Gnassingbé organisait le jour d’incidence de ce souvenir. Grand défilé (civil et militaire) et bal étaient les faits marquants de cette célébration sous le défunt Eyadèma. Cette conception du « 13 janvier » sous le Rpt a duré 38 ans. Alors qu’au même moment, les opposants au régime de Lomé ne cessaient de décrier une telle pratique ; en y lisant une humiliation infligée à la mémoire de feu Sylvanus Olympio et de tout le peuple togolais.
Les dernières grandes festivités organisées par le Rpt un « 13 janvier » remontent à 2007 ; quand le Premier ministre Me Yawovi Agboyibo (du Car) dirigeait encore le « gouvernement d’union nationale » issu de la signature de l’Apg (Accord politique global signé le 20 août 2006). Depuis 2008, le Rpt a donc mis de l’eau dans son vin au sujet du « 13 janvier ». Une date qui correspond au jour de l’assassinat du premier président du Togo indépendant, S. Olympio. C’était le premier coup d’Etat post-indépendance en Afrique.

par Francis AMOUZOU
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