lundi 3 janvier 2011

RDC Elections : Joseph Kabila tente de passer en force

Dans moins d'un an, la République démocratique du Congo (RDC) doit élire pour la deuxième fois démocratiquement son président de la République. Avec le retour de l'opposant historique, Etienne Tshisekedi, et la déclaration de candidature de l'ancien allié de Joseph Kabila, Vital Kamerhe, les grandes manoeuvres ont débuté sur fond de polémique. Le gouvernement congolais propose en effet de réduire à un seul tour le mode de scrutin présidentiel. "Moins onéreux" pour la majorité, "inacceptable" pour le MLC, un parti d'opposition.
Même si l'idée n'est pas nouvelle, tout à commencé à Lubumbashi le 2 janvier dernier, selon RFI. Joseph Kabila, le président sortant de la RD Congo rencontre des parlementaires locaux. Objectif : tester sa nouvelle idée de modification de mode de scrutin. Joseph Kabila souhaiterais en effet un mode de scrutin électoral à un seul tour au lieu de deux. Pour la majorité présidentielle, ce mode serait "profitable à la population, moins onéreux et moins problématique" que le scrutin à deux tours.
Selon le porte-parole su gouvernement, "le scrutin à deux tours tel que nous l'avons expérimenté en 2006 n'est pas conforme aux intérêts du peuple congolais du point de vue économique, politique et sécuritaire" (!!) On peut se demander si le seul mode de scrutin est responsable des problème économiques, politiques et sécuritaires de la RDC ? Une chose est sûre : ce mode scrutin sera moins coûteux pour le contribuable congolais : 350 millions de dollars américains au lieu de 700. Lambert Mende évoque également la situation au Kenya, en Guinée ou en Côte d'Ivoire. Selon le porte-parole des autorités congolaises, cela "éviterait au pays de sombrer dans des guerres identitaires". Là encore, nous ne sommes pas sûr qu'avec un mode de scrutin à un seul tour, ces pays n'auraient pas sombré dans le chaos institutionnel…
Cette modification de dernière minutes n'est pas appréciée par le MLC, un parti d'opposition : "inacceptable, cela risque d'affecter la légitimité du président élu". Quid ensuite des "petits candidats" qui n'auront aucune chance de peser sur le scrutin ? Mais la meilleures analyse vient de l'UNC, le tout nouveau parti de Vital Kamerhe, dont un de ses représentants, Baudouin Mayo, estime sur RFI "que revenir sur un mode de scrutin à deux tours au profit du scrutin majoritaire à un tour ne répond qu’aux besoin de la majorité présidentielle qui voudrait faire un passage en force"… et c'est bien là le problème.

Christophe Rigaud
Photo : (c) Ch. Rigaud http://www.afrikarabia.com/
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