mercredi 12 janvier 2011

Niger - Otages tués au Niger. Des zones d'ombre demeurent

(Le Télégramme 12/01/2011)
Même si des questions subsistent sur les circonstances de la mort des deux Français au Niger, Alain Juppé, lui, ne voit pas de «flou» et s'en remet à l'enquête qui vient de commencer.
Actuellement à N'Djamena (Tchad) au lendemain de son passage à Niamey, Alain Juppé a assuré hier qu'il n'existait pas de «flou dans la séquence des événéments», qui ont abouti à la mort des deux otages français au Niger. «L'un d'entre eux est mort d'une balle dans la tête qui n'était pas une balle perdue», a déclaré le ministre français de la Défense. «Nous avons aujourd'hui toutes les raisons de penser que les otages ont été exécutés par les ravisseurs», a-t-il souligné. Les deux Français de 25 ans, Antoine de Léocour et Vincent Delory, ont été enlevés dans un restaurant du centre de Niamey, vendredi soir, et retrouvés morts le lendemain, après un assaut des forces françaises en territoire malien. «Il y a eu trois morts et trois blessés (du côté des ravisseurs) dans un premier temps. Ensuite, un ravisseur est mort des suites de ses blessures. Il y a deux militaires français blessés», a poursuivi Alain Juppé.
Combats brefs et violents
Auparavant, le Premier ministre, François Fillon, avait précisé que les combats impliquant les forces françaises avaient été «brefs» mais «extrêmement violents». Des sources maliennes ont indiqué, de leur côté, que des hélicoptères de combat français avaient tiré sur le convoi de véhicules des ravisseurs dans le nord du Mali, à une quinzaine de kilomètres de Tabankor, où des épaves calcinées ont été retrouvées.
Traces de brûlures ?
Des zones d'ombre continuent d'entourer les circonstances de la mort des otages - tués avant ou pendant le raid, sur le lieu de l'attaque ou ailleurs? - comme celles de l'intervention militaire française, qui s'est soldée par la mort de trois gendarmes nigériens. Le ministre français de la Défense n'a pas abordé le cas de ces trois gendarmes. Et interrogé sur le fait qu'un ou les deux corps des otages porteraient des traces de brûlures, Alain Juppé a répondu: «Je ne peux pas vous en dire plus pour l'instant. L'enquête judiciaire conclura en fonction de l'autopsie». Les dépouilles des deux Français doivent arriver à Paris ce matin.
Un émir d'Aqmi désigné
Alain Juppé a encore assuré, hier, que ce sont les autorités nigériennes qui mènent l'enquête. Au moins deux combattants présumés d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), capturés lors de l'opération, ont été interrogés hier à Niamey. La France et le Mali accusent Aqmi d'être derrière cet enlèvement. Et selon des médiateurs malien et nigérien, un émir d'Aqmi, l'islamiste algérien Mokhtar Belmokhtar, aurait commandité le rapt. Hier après-midi, le président Sarkozy a reçu les familles des deux victimes. Une marche silencieuse organisée par les amis des jeunes Français aura lieu dimanche à 13h30 à Linselles, leur ville d'origine.

12 janvier 2011
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