mardi 12 octobre 2010

Senegal - Les confidences de Abdou Diouf: "Mon retour au pouvoir n'est pas d'actualité"

(Politico 12/10/2010)

Pour l'ancien président sénégalais, son retour au pouvoir n'est plus à l'ordre. Invité de la chaîne, Africa 24, Abdou Diouf a été sans équivoque : "Cette question n'est pas d'actualité", a martelé Abdou Diouf. "Je ne parle jamais du Sénégal. Quand j'ai quitté le pouvoir, je me suis fait un serment, de ne plus parler du Sénégal.
Je ne porterait aucun jugement sur l'action de mon successeur. Ce n'est pas un accord. C'est un serment que je me suis fais à moi même. Vous savez c'est très important de se faire des serments à soi-même. Quand le président Senghor, le 31 décembre 1980 démissionnait, je devais prêter serment le 1er janvier. A 19h 30, au moment de quitter son bureau, le 31 décembre, il m'a téléphoné ; il m'a dit : "alors, abdou, avez-vous trouvé votre premier ministre.
J'ai répondu : "non monsieur, le président, pas encore. Et j'avais raison parce que je m'étais fais le serment de ne me considérer comme président qu'après la prestation de serment. Et c'est seulement après être sorti du palais de justice, dans ma voiture, sur le chemin du palais que j'ai commencé à réfléchir, entre les quatre ou cinq noms que j'avais".
A la question de savoir, ce qu'il pense des chefs d'Etat qui veulent s'éterniser au pouvoir, Diouf répond : " Le pouvoir souverain, il appartient au peuple. Si le peuple se prononce, vous vous inclinez, comme un bon soldat, vous saluez et vous tirez la révérence".
"Un de mes collègues chefs d'Etat m'a une fois interpellé en me disant "vous savez moi, sur tel ou telle chose voilà comment je me comporte". Je lui ai répondu : "moi ici, je ne peux pas faire ça, je fais comme ça". Il m'a dit : "Vous gouvernez, mais vous ne règnez pas". Ce qui est important, c'est le pouvoir du peuple. C'est le peuple qui règne, nous nous sommes ses serviteurs. Moi c'est le service du peuple qui m'interpelle. Abdou en langue arabe signifie serviteur".

el malick seck
© Copyright Politico

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire