jeudi 14 octobre 2010

Mali, Mauritanie, Niger - Réunion d’experts contre le terrorisme au Sahel

(Affaires Stratégiques 14/10/2010)
Mercredi dernier, le Counter-Terrorism Action Group (CTAG) a inauguré une rencontre entre des représentants du G8, de la Suisse, de l’Espagne et de l’Australie ainsi que de sept pays d’Afrique de l’Ouest pour améliorer la lutte contre le terrorisme au Sahel.
La détention de sept otages, dont cinq Français, par au Sahel depuis septembre dernier a en effet redonné toute son actualité à la nécessité de concevoir une collaboration interétatique en matière de lutte anti-terroriste dans la région. La conférence organisée par le CTAG, organe d’expertise du G8, créé en 2003 sous la présidence française, se tient à Bamako au Mali. Le but de cette rencontre est de réaffirmer qu’une lutte efficace contre le terrorisme et le crime organisé ne peut être menée qu’avec le soutien actif des pays hébergeant cette menace. La politique revendiquée par le CTAG s’articule ainsi sur deux idées essentielles : renforcer et coordonner.
L’Union Européenne, de son côté, insiste régulièrement sur la nécessité d’une collaboration avec et entre les pays maghrébins autant que sur le rôle fondamental que sont appelés à jouer l’Union Africaine et la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la lutte anti-Aqmi et dans le contrôle des frontières. D’ailleurs, en 2008 déjà, la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, s’était faite porte-parole de cette invitation à l’échange d’informations entre le Maroc et l’Algérie afin d’être mieux à même de prévenir les risques de terrorisme.
Toutefois, l’absence notable de l’Algérie à cette rencontre remet en question l’élaboration d’une stratégie commune de lutte. En effet, l’Algérie affirme que la lutte anti-terroriste est en premier lieu l’affaire des pays de la zone concernée, le Sahel, et la politique interventionniste du G8 lui apparaît comme une forme d’ingérence. C’est d’ailleurs à ce titre qu’elle a notamment accueilli deux réunions des chefs d’Etats-majors du Sahel, en août et en septembre dernier, au siège du Commandement de la 6e Région militaire, à Tamanrasset afin d’évaluer la situation sécuritaire de la région. Cette absence ne représente pas un refus de lutter contre le terrorisme mais une remise en question de la forme que lui donnent les puissances qui se sentent « menacées ».
Sources : El Pais, France 24, Journal du Mali
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