vendredi 15 octobre 2010

Le Gabon va se doter d'une agence de sûreté et de sécurité nucléaires

(Romandie.com 15/10/2010)
LIBREVILLE - Le gouvernement a adopté un projet de loi pour la création d'une Agence gabonaise de sûreté et de sécurité nucléaires (AGSSN), selon un communiqué officiel diffusé vendredi, une décision qui fait suite à l'expression de doutes sur l'indépendance d'un précédent organisme.
Le projet de loi qui doit être soumis au Parlement a été adopté jeudi en Conseil des ministres, à Libreville, sous la présidence du chef de l'Etat Ali Bongo Ondimba, indique le compte-rendu du Conseil.
Selon le communiqué, la nouvelle agence sera "une autorité indépendante de réglementation et de contrôle en matière de radioprotection, de sûreté et de sécurité radiologiques et nucléaires". Elle sera "chargée de l'application des traités signés par le Gabon avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)" dont le Gabon est membre depuis 1964.
Selon le communiqué gouvernemental, l'AGSSN doit remplacer le Centre national de prévention et de protection contre les rayonnements ionisants (CNPPRI), sous tutelle du ministère de l'Energie.
Créé par une loi de 2001, ce centre est notamment habilité à prendre des mesures "pour réduire, au niveau le plus bas possible les nuisances ou les risques -pour les travailleurs, les patients, le public, la nature et l'environnement- pouvant résulter des activités et des pratiques de sources de rayonnements ionisants", d'après le ministère de l'Energie.
Dans un rapport publié en août après étude de notamment deux sites d'exploitation minière dans la province du Haut-Ogooué (sud-est), l'ONG gabonaise écologiste Brainforest avait mis en doute l'indépendance du CNPPRI dans les conclusions de sa surveillance radiologique sur un site.
Il s'agit de Mounana, où la filiale au Gabon du groupe nucléaire français Areva - la Compagnie des mines d'uranium de Franceville (Comuf) - a exploité des gisements d'uranium pendant près de 40 ans. La mine a fermé en juin 1999.
Selon Brainforest, "la Comuf finance depuis des années" le CNPPRI, que l'ONG accuse par ailleurs de mesures partielles.
En 2007, plusieurs ONG avaient épinglé la Comuf et Areva pour une mauvaise gestion du risque radioactif au Gabon. Areva avait alors annoncé, sans donner de date, la création d'un observatoire de la santé.
Cet "observatoire de la santé de Mounana" doit être officiellement créé lors d'une assemblée générale prévue le 19 octobre à Libreville, à la suite d'un accord entre l'Etat gabonais, Areva, la mairie de la ville et le Collectif des anciens travailleurs et miniers de Comuf-Mounana (Catram).

(©AFP / 15 octobre 2010 11h51)
© Copyright Romandie.com

1 commentaire: