mercredi 13 octobre 2010

CÔTE D'IVOIRE - Présidentielle du 31 octobre: Enjeux d’un scrutin historique

(Afriscoop 13/10/2010)
(AfriSCOOP Abidjan)- Analyse — Les dernières élections présidentielles, législatives, municipales et celles des conseils généraux ont eu lieu en 2000, ou plus tard en 2001, en Côte d’Ivoire. Dix années après, une autre vague de scrutins du même genre s’annonce dans ce pays qui a connu autant d’années de crise militaro-politique.
Ces élections que les Ivoiriens et les Ivoiriennes attendent de voir se dérouler, enfin, et que la communauté internationale espère qu’elles auront bel et bien lieu, sont la porte de sortie de crise.
Elles donnent, en effet, sur la paix, si précieuse pour Ivoiriens dont le pays a été longtemps considéré comme l’antre de la paix et la plate-forme par excellence du brassage culturel dans la sous-région.
Elections égale paix, si la présidentielle se déroule sans heurt bien sûr. Mais élection égale surtout nouveau départ tant au plan national qu’à l’international, puisque du fait de la guerre du 18 septembre 2002, la Côte d’Ivoire a considérablement pris du recule. Sur le plan économique, social, politique et même culturel.
On a beau dit que « les fonctionnaires sont payés », la vie est normale et « la Côte d’Ivoire est un pays bénit de Dieu », mais force est de reconnaître que ce pays a été sérieusement éprouvé par la « guerre inutile », qu’il a connu.
Des élections pour retrouver le cap, car sur les bords de la lagune Ebrié, l’on s’accorde à croire qu’après le scrutin, la Côte d’Ivoire va retrouver son prestige d’antan.
Pour ce faire, il lui faut d’abord renouer avec ses partenaires historiques, telle la France qui lui propose un « partenariat d’égal à égal ». Le renouvellement de cette alliance passe par la rupture du pacte colonial, dans lequel la France-métropole était maître-roi d’une Côte d’Ivoire-colonie, vue et traitée comme telle, malgré son indépendance.
La souveraineté, voilà le leitmotiv d’un pays qui aspire à auto déterminisme, à la liberté de disposé de lui-même et de la gestion de ses ressources naturelles.
Il faut nécessairement se rasseoir dans le concert des nations et la Côte d’Ivoire qui fait 40% de la puissance économique de la Cedeao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) ne perd pas de vue cette urgence.
En effet, il est question pour ce pays ‘’fondé‘’ par Félix Houphouët-Boigny de consolider sa suprématie et de continuer à mériter le respect qui lui est dû du fait de sa position, géographique et économique, « incontournable » dans la sous-région et sur le continent.
Dans l’optique du renforcement de sa position, le pays que dirige Laurent Gbagbo depuis octobre 2000, a posé les jalons du repositionnement sur la scène continentale et internationale.
L’Accord politique de Ouagadougou (APO) signé le 4 mars 2007 sous la facilitation de Blaise Compaoré, président du Burkina Faso, n’est pas que bénéfique aux seuls ivoiriens, en effet. En plus d’avoir maintenu en état, les institutions de la République de Côte d’Ivoire, il a aussi raffermis les liens entre deux pays fars de la sous-région ; à savoir la Côte d Ivoire et le Burkina Faso. Et par delà, leurs relations avec le reste des Africains.
Alors il n’est pas excessif de penser que mieux la Côte d’Ivoire sortira grandi et forte de sa crise, mieux ses alliés africains se sentiront en sécurité.

par Seraphin KOUASSI
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