lundi 6 septembre 2010

Rwanda - La grande investiture de Paul Kagame

(Le Temps.ch 06/09/2010)
Des milliers de Rwandais et une dizaine de chefs d’Etat africains, dont celui de la RDC Joseph Kabila, assistaient ce lundi à Kigali à la cérémonie d’investiture du président.
Paul Kagame, qui préside aux destinées du Rwanda depuis qu’il a arrêté à la tête de la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) le génocide des Tutsis en 1994, a été réélu le 9 août avec 93% des voix. Il entame son deuxième mandat alors que son armée est accusée par un projet de rapport de l’ONU d’avoir commis en 1996-1998 des crimes contre des réfugiés hutus rwandais en RDC, pouvant être qualifiés de génocide.
Kigali a menacé de retirer ses 3550 soldats de la paix déployés au Soudan sous l’égide de l’ONU si cette organisation publie un tel rapport jugé «outrancier» par les autorités rwandaises. Le stade national de Kigali, d’une capacité de plus de 30’000 places assises, était depuis ce lundi matin plein de personnes venues de tous les quartiers de la capitale, où rues et bâtiments ont été entièrement repeints la semaine dernière en prévision de cet événement.
La présence la plus spectaculaire des chefs d’Etat assistant à la cérémonie est celle du voisin congolais Joseph Kabila. Sa venue scelle la réconciliation entre les deux pays dont les relations ont été longtemps entachées par la présence en République démocratique du Congo (RDC) des rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Certains éléments des FDLR sont impliqués dans le génocide des Tutsis de 1994.
Parmi les chefs d’Etat présents à Kigali figurent le Burundais Pierre Nkurunziza et le Kényan Mwai Kibaki. La plupart des autres chefs d’Etat présents viennent d’Afrique occidentale, tel Blaise Compaoré du Burkina Faso ou le nouveau président du Togo, Faure Eyadema. Le président Kagame devait, après avoir prêté serment devant les juges de la Cour suprême, prendre la parole dans le stade national en fin de matinée.
La radio nationale publique Radio Rwanda diffusait des chansons louant les réalisations de Kagame durant le premier septennat entamé en 2003, à l’issue des premières élections générales post-génocide. Le gouvernement a alloué l’équivalent de 100 dollars à chaque village, la plus petite entité administrative, pour une cérémonie de «convivialité» à la fin de la retransmission radiophonique de la cérémonie.

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1 commentaire:

  1. Kagame s'est autoproclamé, pour la deuxième fois, président de la République Rwandaise.
    Ce qui est intéressant, c'est qu'il reconnaît que le Rwanda est une République et que la monarchie relève du passé.
    Le folklore d'aujourd'hui auquel ont assisté plusieurs dignitaires africains a-t-il coûté combien aux contribuales rwandais?
    Kagame a décapité, mis en prison et en résidence surveuillée ses opposants politiques. Il vient de s'autoproclame président. N'aurait-il pas été économique pour le Rwanda que Kagame fasse lire une déclaration aux radios et télévisions qu'il est toujours président, puiqu en en tout état de cause,le Rwanda doit avoir un président?
    Il convient d'observer que le président sud africain était absent au spectacle.Je n'ai pas vu le président Ivoirien. Qui aurait-il vu Monsieur Kouchner , ami et frère de Kagame? Quels sont les dignitaires des pays occidentaux dits démocratiques qui étaient au présents au spectacle?
    Au regard des crimes qu'a commis Kagame, en sa qualité de président de l'Union Africaine,en assistant au folklore d'autoproclamation de président d'un criminel notoire, Monsieur Jean Ping, s'est discrédité et déshonoré l'UA.
    Dès à présent, quelle leçon de moral donnera -t-il donné aux autres sanguinaires africains. Tous les Africains ont entendu et écouté les propos non glorieux de Jean Ping à l'égard du jeune président malgache alors que celui-ci a commis un seul crime, celui d'avoir trouvé le pouvoir dans la rue et mis l'ordre dans la maison dans l'intérêt de son Peuple. Il est malheureux de constater qu'aucun média africain n'a critiqué la présence des dirigeants africains qui ont été élu démocratiquement au folklore d'autoproclamation d'un président d'un criminel et dictateur notoire.

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