mercredi 18 août 2010

Liberia - Match retour favorable pour Weah ?

(L'Observateur Paalga 18/08/2010)
Sauf tremblement de terre, l’ancien joueur et candidat à la présidentielle de novembre 2005 au Liberia chaussera les crampons pour la compétition du genre prévue pour se tenir en 2011.
Cinq années durant, Georges Weah s’est entraîné comme un forcené pour remporter la victoire. L’un de ses péchés capitaux, selon ses contempteurs, étant de n’avoir pas de niveau universitaire, il a suivi un cursus en Administration des affaires. Un diplôme qu’il a décroché haut la main et qu’il pourrait présenter comme un trophée sportif à ceux qui auraient l’outrecuidance de lui parler encore d’ignorance.
Mister Weah, ainsi est-il affectueusement appelé dans son pays, a eu également le temps d’endosser la tenue du présidentiable sérieux et de s’assagir, une qualité très appréciée dans le football mais qu’il a failli pourtant jeter aux oubliettes quand, à l’issue de l’élection de 2005, a été déclarée vainqueur Ellen Johson-Sirleaf. Pour bien des observateurs avisés, et non des moindres, qui le créditaient gagnant, le petit enfant devenu grand, qui a appris à taper dans le ballon dans les flaques de boue monrovienne, avait, quelque part, bien des raisons de perdre son calme.
Cet ultime match en 2011 sera-t-il le bon ? Une question qui vaut son pesant d’interrogation. Sa petite chance est que face à lui se présenteront des adversaires qui ne sont pas très en forme en ce moment et qui risquent de banqueter encore longtemps avant d’avoir un très bon classement au Liberia. Sont de ceux-là certains anciens seigneurs de guerre.
Des comparses, est-t-on tenté de conclure, face à une grande terreur comme Weah, cette idole des jeunes Libériens qui s’est beaucoup investie dans la santé (la lutte contre le Sida) et l’éducation. Malheureusement, il n’y a pas que ces concurrents à ce derby. Le joueur, pardon, la joueuse, à même de contrer les offensives de l’ancien attaquant, c’est l’actuelle présidente du pays. Redoutable adversaire que cette dame dont la réputation est restée intacte malgré les multiples défis qui l’attendaient le lendemain de son élection ! On peut en effet tout lui reprocher, sauf d’avoir remis sur les rails son pays qui revenait, exsangue, de plusieurs années de guerre civile. A son actif surtout, la lutte contre la corruption, au cours de laquelle elle a même envoyé à l’échafaud son frère qui était au gouvernement.
Pointe donc à l’horizon un scrutin qui sera lourd de suspense et qui nous change de ces nombreuses élections présidentielles africaines où les gagnants sont connus d’avance. Suivez notre regard… Au Liberia, qui choisira-t-on en 2011 ? Cette économiste septuagénaire formée à l’université du Colorado aux Etats-Unis ? Mister Weah, cet homme à la quarantaine et Ballon d’or qui a écumé les plus grands stades du monde ? Ou quelqu’un d’autre ? Cette fois-ci, il y a de fortes chances que le jeu soit plus potable, sans parti-pris des arbitres du match.
En ce qui nous concerne, touchons du bois pour qu’il n’y ait plus de place pour les grandes interférences. Lors de la précédente rencontre en effet, beaucoup avaient conclu que ce n’était pas la voie des urnes qui avait parlé à l’époque, mais plutôt celle des Institutions internationales et de certaines puissances (les Etats-Unis), faisant pencher la balance du côté de l’actuelle présidente.
Certes, l’on peut dire que le choix ne s’est pas révélé catastrophique, vu le bilan de la présumée protégée de l’Oncle Sam. Néanmoins, pareil scénario ne devrait pas se répéter. Si c’était le cas, ce serait certainement le risque d’un réveil des vieux démons ; ce que ne souhaiterait pas le plus grand ennemi du Liberia.

Issa K. Barry
© Copyright L'Observateur Paalga

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire