jeudi 5 août 2010

Les Kényans approuvent une nouvelle Constitution

(L'Express 05/08/2010)
Les Kényans ont approuvé par référendum une nouvelle Constitution censée redessiner le paysage politique de la première économie d'Afrique de l'Est.
Les résultats provisoires publiés jeudi, au lendemain du vote, après dépouillement de la moitié des 210 circonscriptions du pays, montrent que le "oui" a recueilli 67% de voix, ce qui rend très improbable un renversement de situation.
La presse de Nairobi, sans douter de l'issue du scrutin, titrait "C'est oui!" jeudi matin. La télévision a diffusé des images d'électeurs à Mombasa, le grand port sur l'océan Indien, fêtant la victoire.
"Il se confirme que le oui l'emporte très largement (...) mais il ne faut pas que cela conduise à une division entre les gagnants et les perdants", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Moses Wetangula, au bureau central de dépouillement à Nairobi.
Les résultats définitifs sont attendus dans la journée.
FORTE PARTICIPATION
Ce projet de modification de la loi fondamentale s'inscrit dans la liste des réformes promises après les affrontements ethniques consécutifs à la présidentielle de 2007, qui avaient plongé ce pays de 40 millions d'habitants au bord de l'anarchie.
C'est un élément clé de l'accord de partage du pouvoir passé en 2008 entre le président Mwai Kibaki et son Premier ministre, Raila Odinga, pour mettre fin à ces violences post-électorales qui avaient fait dans les 1.300 morts.
Le document adopté en avril par les députés vise à en finir avec une culture d'impunité caractérisée par la corruption très prégnante, le clientélisme politique, la saisie arbitraire de terres ou le tribalisme, qui minent le Kenya depuis son indépendance de la Grande-Bretagne en 1963.
Le projet de nouvelle Constitution propose en outre une décentralisation de certains pouvoirs présidentiels et davantage de libertés civiles.
Aucun incident notable n'a été signalé pendant le scrutin, qui a mobilisé quelque 28.000 bureaux de vote.
De longues files d'attente dans la capitale et à travers le pays ont témoigné d'une forte participation, notamment à Eldoret et Nakuru, deux villes de la Vallée du Rift qui furent au coeur des violences des premiers mois de 2008.
La commission électorale kényane a promis mardi un scrutin bien plus transparent que la présidentielle de 2007 qui avait provoqué des accusations de fraude en faveur de Mwai Kibaki et résulté en un bain de sang.
Pour être adopté, le texte nécessite une majorité absolue des voix à l'échelle nationale et au moins 25% des suffrages dans cinq des huit provinces du pays.
Une précédente tentative de réforme de la Constitution par le biais d'un référendum a échoué en 2005.
Avec la rédaction de Nairobi et des correspondants à Eldoret, Mombasa et Naivasha, Jean-Stéphane Brosse pour le service français
Par Reuters, publié le 05/08/2010
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