mardi 10 août 2010

Le Tchad d' Idriss Deby et la Presse

(Togoforum.com 09/08/2010)
3 coups de couteau et les os du bras gauche démolis : c’est le message des autorités Tchadiennes adressé au correspondant de Librafrique.com actuellement hospitalisé à Ndjamena.
Dans un article récent publié le 28 juillet dernier, notre correspondant à Ndjamena et membre de la rédaction de Librafrique.com, Delaville Djimyabaye Sewingar qui signe sous le nom de plume de Sew De Séwé, a critiqué les autorités Tchadiennes en dénonçant le clientélisme au sein de la fonction publique et l’injustice sociale généralisée.
Exactement 8 jours plus tard, il reçoit 3 coups de couteau sur une dizaine destinée à l’éliminer physiquement. Son bras gauche est brisé d’un coup violent de bâton.
Comment est-ce que c’est arrivé ?
Dans la nuit du vendredi 06 aout 2010, notre correspondant est entrain de renter chez lui quand un attroupement de badauds attire son attention. Il va au renseignement et découvre une femme gisant dans un marre de sang, inconsciente et le crâne fracassé. C’est une victime d’un accident avec délit de fuite comme il se passe quotidiennement à Ndjamena.
Les ambulances, n’étant pas des chars de combat ou autres engins de mort, il n’y en a pas une seule pour emmener cette femme mourante aux urgences. Pire, les hommes en tenue militaire présents sur le lieu de l’accident sont totalement indifférents et jasent tranquillement entre eux, repoussant nonchalamment de temps en temps quelques curieux qui s’approchent de trop près de la victime.
Très inquiet de l’immobilisme de la femme accidentée qui continue à perdre son sang, Sew De Séwé prend son courage et s’approche du commandant des hommes en armes. Il lui questionne pour savoir si dans une telle circonstance, la priorité ne serait pas d’aider cette femme qui est entrain de mourir surement ? Le commandant pique une colère noire et intime à Mr Sew De Séwé l’ordre de s’identifier. Notre correspondant se présente le plus ordinairement et humblement possible.
Voulant aider la femme jusque-là non assistée, une personne parmi les badauds, Sew De Séwé dit quelque chose du genre : « c’est un journaliste. Dépêchez-vous d’aider cette femme sinon, demain, il écrira sur votre nonchalance et non-assistance à personne en danger. »
Une folie furieuse pique les militaires
« Brisez la main avec laquelle il écrit pour nous critiquer ». Les militaires présents sont pris d’une folie furieuse lorsqu’ils ont su à qui ils ont à faire. Ils se sont rués sur notre correspondant à coups de couteau et de bâton. Bilan : le correspondant de Librafrique.com a reçu 3 coups de couteau et le bras gauche littéralement brisé.
Au moment où nous soumettons ces informations, la situation sanitaire de notre correspondant est stable, mais sa sécurité n’est pas assurée. Nous sommes très inquiets qu’encore aujourd’hui au Tchad, certaines personnes dites intouchables et manifestement au dessus de la loi continuent à déployer, sans masque, leurs dérives meurtrières. Nous renouvelons à Sew De Séwé notre soutien inconditionnel et inébranlable.
Merci pour vos très nombreux courriels de soutien et témoignages au téléphone. Merci à tous ceux et toutes celles que l’âme compatissante a poussé à soutenir notre confrère Sew De Séwé en ce moment difficile.

La rédaction de Librafrique.com
Joe.alerte@gmail.com
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