vendredi 6 août 2010

Le Mali, le dindon farci

La France aurait-elle soutenu une action militaire anti –terroriste au nord du Mali sans consulter les autorités maliennes ? Une certitude : dans cette affaire, le Mali n’est pas seulement le dindon de la farce. Mais un dindon farci.
Le 22 juillet dernier, les Groupes spéciaux d’intervention (GSP) de l’armée mauritanienne, ont attaqué une base d’ Al- Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI), sur le territoire malien. Cette intervention mauritanienne, a bénéficié de l’appui « technique et logistique » de la France, qui espérait libérer, du même coup, Michel Germaneau, retenu comme otage par AQMI.
L’opération, a mal tourné. Puisqu’elle n’a pas permis de libérer Michel Germaneau. Au contraire, deux jours plus tard, celui-ci est exécuté par ses ravisseurs, pour venger six des leurs, tués au cours de ce raid.
Sous le choc, l’Elisée a déclaré que la mort de Michel Germaneau ne restera pas impunie. Avant d’envoyer Bernard Couche- nerf, le ministre français des Affaires Etrangères, à Nouakchott, Bamako et Niamey, pour une meilleure coordination de la lutte contre AQMI.
Le Mali est le dindon de la farce dans cette affaire. Si, dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme, il a accordé à certains de ses voisins, le « droit de poursuite sur son territoire », on se demande, comment une opération militaire étrangère, peut-elle être menée sur le sol malien, sans la participation de l’armée malienne ! Tout comme, on peut se poser la question de savoir, pourquoi la France a-t-elle, décidé d’apporter son « soutien technique et logistique », dans une opération militaire mauritanienne visant à prévenir une attaque d’AQMI sur son sol ?
L’attitude de la France est difficile à comprendre. Car, lors des négociations pour la libération de Pierre Camatte, un autre Français, kidnappé par Al- Qaïda, dans le désert malien, la Mauritanie avait manifesté son hostilité, face à l’échange de « prisonniers » proposé par Al- Qaïda et accepté par la France. Pierre Camatte a été libéré saint et sauf. Mais dès le lendemain, la Mauritanie rappelle son ambassadeur, en guise de protestation.
Pourquoi, la France, dans l’affaire Germaneau, a-t-elle privilégié l’option militaire ?

Aimé
MaliJet, 4/8/2010
diasporasaharaui.blogspot.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire