mercredi 4 août 2010

Guinée - Blaise Compaoré à Conakry pour garantir la tenue du second tour de la présidentielle

(France 24 04/08/2010)
Alors que la date du second tour de la présidentielle n'a toujours pas été annoncée, le président burkinabé se rend en Guinée pour tenter de dénouer la crise. Il doit rencontrer les deux candidats au second tour, Cellou Diallo et Alpha Condé.
La mission du président burkinabé n'est pas encore terminée. Désigné "facilitateur" dans la crise guinéenne par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) en octobre 2009, Blaise Compaoré se rend à nouveau à Conakry ce mardi pour une "visite de travail". Sa mission : tenter de mener le processus de sortie de crise à son terme grâce à la tenue du second tour de l'élection présidentielle, qui opposera Cellou Diallo à Alpha Condé.
Plus d'un mois après le premier tour, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n'a confirmé aucune date pour le second round, initialement prévu le 18 juillet. Les résultats définitifs du premier tour –qui a vu s'affronter 24 candidats– n'ont été annoncés que le 20 juillet : l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo est arrivé largement en tête, avec plus de 43 % des suffrages, devant l'opposant Alpha Condé qui a obtenu un peu plus de 18 % des voix.
Si les observateurs internationaux ont jugé l'organisation du scrutin du 27 juin "acceptable", de nombreux problèmes logistiques ont été constatés et une quinzaine de recours pour fraudes et irrégularités déposés. Aujourd'hui, la CENI veut prendre son temps pour éviter de nouveaux dysfonctionnements au cours de la première élection libre et démocratique du pays, qui sort de cinquante ans de pouvoir autoritaire. Outre ces raisons techniques, la commission aurait également besoin de renflouer ses caisses de près de 10 millions d'euros, pour pouvoir organiser la seconde phase du scrutin.
Lansana Kouyaté rallie Alpha Condé
A Conakry, ces délais font pourtant monter la tension. Dimanche, le leader de l'Union des forces démocratiques de Guinée, Cellou Diallo, a appelé à la tenue rapide du second tour. Selon le code électoral, celui-ci doit être organisé 14 jours après l'annonce des résultats définitifs. « On ne peut pas organiser le premier tour avec 24 candidats et ne pas pouvoir organiser le second tour avec seulement deux candidats », a-t-il lancé. Il a laissé entendre que le Premier ministre de transition, Jean-Marie Doré, serait opposé à la tenue du scrutin le 22 août –une date évoquée par la CENI.
Pendant ce temps, les tractations se poursuivent. Contre toute attente, l'ancien Premier ministre Lansana Kouyaté a apporté lundi son soutien à Alpha Condé, alors que leurs positions politiques sont largement divergentes. Arrivé en quatrième position au premier tour, il avait entamé des négociations avec le camp de Cellou Diallo. Des motivations ethniques et stratégiques expliqueraient avant tout ce rapprochement avec le leader du Rassemblement pour le peuple de Guinée (RPG). "Nous sommes sûrs de la victoire", a lancé Alpha Condé à l'annonce de cet accord.
Cellou Diallo, qui a obtenu notamment le soutien de Sidya Touré, arrivé en troisième place avec plus de 13 % des voix, reste cependant le grand favori du scrutin.
Blaise Campaoré devrait rencontrer mardi le président de transition, le général Sékouba Konaté, le Premier ministre Jean-Marie Doré et la responsable de la CENI Rabiatou Serah Diallo, et avoir des entretiens en tête-à-tête avec les deux candidats au second tour.

Par FRANCE 24
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