lundi 9 août 2010

Guinée Bissau - L’UE ne va pas renouveler sa mission d’appui à la réforme des services de sécurité

(Ouestaf 09/08/2010)
Ouestafnews - L’Union Européenne(U.E) a décidé de ne pas renouveler sa mission d’appui à la réforme du secteur de la sécurité en Guinée Bissau, mission qui s’achèvera le 30 septembre prochain, après avoir accompli la première partie de son mandat, a annoncé l’UE.
Cette décision résulte, selon le communiqué parvenu à Ouestafnews, de « la violation de l’ordre constitutionnel, la détention de civils et de militaires et l’impunité dont jouissent les assaillants », depuis la mutinerie d’avril dernier.
Cette mutinerie avait conduit à l’éviction du chef d’Etat major de l’époque, le général Jose Zamora Induta, et son remplacement par son adjoint, le général Antonio Indjai, qui à la tête de la mutinerie, avait renversé le chef d'état-major et avait mis aux arrêts momentanément le Premier ministre Carlos Gomez Junior.
Cette nomination, par décret présidentiel, du général Indjai au rang de chef d’état major des armées « constitue une autre entorse au processus de consolidation démocratique », affirme l’UE qui précise que « les conditions de déploiement d’une nouvelle mission ne sont pas réunies ».
Bien que la mission a enregistré des succès notables, « l’'instabilité politique et l’absence d’Etat de droit dans le pays font qu’il est impossible pour l'U.E. d'engager une mission de suivi, comme cela était prévu à l'origine, sans enfreindre ses propres principes », ajoute le communiqué.
Entamée en 2008, la mission a fourni assistance et conseil aux autorités locales dans le processus de réforme du secteur de la sécurité en Guinée Bissau.
Le pays dispose désormais « d’un cadre légal pour mettre en place de nouvelles unités de police et restructurer les forces armées », indique le communiqué.
La réforme des forces de sécurité, a été identifiée par plusieurs analystes et la communauté internationale comme étant un passage obligé pour permettre à ce pays d’Afrique de l’ouest de recouvrer la paix et la stabilité.
Pendant plus d’une décennie, la Guinée Bissau a été paralysée par une série de coups d’Etat, ponctuée par des assassinats de leaders politiques et militaires.
Profitant de cette situation d’instabilité et de faiblesse institutionnelle, les narcotrafiquants sud-américains, qui ravitaillent le marché européen, se sont massivement installés dans le pays.
Ces trafiquants, ont selon plusieurs sources, réussi à infiltrer les plus hauts sommets de l’Etat, y compris dans l’armée et le gouvernement.
Avant l’Union européenne, Les Etats-Unis, avaient en juin dernier annoncé leur intention de retirer leur soutien au programme bissau-guinéen de réforme des services de sécurité, accusant des dignitaires de l’armée d’être « mêlés au trafic de drogues ».
Le 1er août 2010, le gouvernement bissau-guinéen a annoncé l’arrivée probable d’une « mission de stabilisation », composée d’éléments de l’Union africaine (U.A), de la Communauté économique des états de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) et de la Communauté des Etats de langue portugaise.
Les détails concernant le mandat précis et la nature de la mission (civile ou militaire) n’ont pas été précisés.

Vendredi 6 Août 2010
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