lundi 9 août 2010

Gabon - 2011, une élection ouverte

(Infos Gabon 09/08/2010)
Libreville – Les prochaines élections législatives au Gabon, c’est pour bientôt. Comme le temps file vite, très vite même, diront certains, ce n’est plus qu’une question des mois. Déjà, dans la plupart des milieux, surtout les états-majors des partis politiques – cela va de soi – l’on affûte les armes, chacun y allant de sa partition.
Tout est possible. Le problème qui semble déjà tarauder une certaine catégorie de l’opinion, et de façon particulière les personnes avisées, se pose dans la manière dont compte être traité le dossier relatif à la gestion des kits électoraux. Et là, pour éviter de faire le lit à toute langue de bois comme le veut la rengaine, la question concerne, en premier, le tour de passe-passe par lequel le « patron » de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) va s’y prendre. N’étant pas avare en indications, l’histoire récente nous apprend en effet qu’ils sont à compter du bout des doigts les « saints » qui régentent les affaires à cette Commission électorale. Espérons – il s’agit à ce niveau que d’un espoir à même de vite fondre comme neige au soleil – que les choses prendraient une tournure qui ferait plaisir aux Gabonais. Cela est d’autant plus vrai qu’ils souhaiteraient entendre une musique qui leur ferait du bien.
Pour 2011, il y aura de la bagarre partout. Les tentatives de fraudes et d’intimidation, l’humiliation, la falsification massive des faux récépissés des cartes d’identité pour faire voter de faux électeurs pourront aussi être au menu. L’opposition envisage de remporter ses élections pour imposer une cohabitation au pouvoir. Pour André Mba Obame (AMO), le PDG ne peut jamais gagner une élection sans frauder. Est-ce un aveu de sa part de ce qu’il n’a jamais gagné une seule élection pendant qu’il était au PDG ? L’Union du peuple gabonais (UPG), pour sa part, réclame que soit institué un vote biométrique, la restructuration de la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) dont la nomination du président n’incombera plus désormais à la Cour constitutionnelle, la présence d’observateurs internationaux crédibles avant et pendant le scrutin.
Comme aux élections partielles du 6 juin 2010, de FCV à Okondja (zone obamba), le PGCI de Leboumba avait la côte, du côté de nzébi (Bakoumba-Mounana-Moanda), l´UGDD de Myboto a régné. Le PDG a été surtout influent dans les zones dites tékés: Ngouoni-Léconi-Bongoville. A Akiéni c´est le CLR d’Assélé. De même les résultats de Ntoum et de Mouloundou ont retenu une attention particulière des Gabonais au regard de nombreux commentaires. Certes que Mouloundou (Lastourville) était le fief de Paulette Missambo mais sans oublier que Faustin Boukoubi gère cette région avec des notabilités comme Guy Nzouba Ndama et autres, qui ne peuvent pas se permettre de perdre. La victoire de Régis Immongault à Mulundu ne souffre d’aucune contestation, car Paulette, de l’avis de certains observateurs, a été fabriquée par le PDG, elle n’a jamais été une personnalité charismatique au sein de cette formation politique comme l’ont été les autres (JEN, AMO et CAM) et elle ne pouvait que perdre face à la nouvelle figure de prou du parti de masse, et surtout que c’est dans cette partie du Gabon que le PDG a été créé. Aussi les populations de cette zone sont très fidèles à ce parti politique. Certains ont tort de penser que c’est le G2 (Haut Ogooué)qui est le bastion du PDG, bien au contraire, dans le G2, c’est plus une affaire des liens familiaux qui oblige certains à voter pour ce parti, en plus, dans le G2 foisonne une multitude des partis qui ont prêté allégeance au PDG notamment ( le CLR, le PGCI etc.) alors que dans l’Ogooué-lolo, ce sont des Pedegistes dans l’âme. Donc une victoire de Paulette n’était pas possible, de la même manière qu’elle a été faite par le PDG, ce parti a soutenu Régis Immongault son concurrent.
Comment tricher avec 87% pour Régis et 79% pour Julien ?
Ntoum fût le fief de Casimir Oye Mba mais l’on oublie vite que c’est le Premier ministre actuel ex tortue Biyoghé Mba qui gère la région en tant que nouveau doyen politique du PDG. Est-ce qu’il peut se permettre de perdre où va-t-il devenir encore une fois membre de la Cenap doublé de la qualité de journaliste pour nous donner les résultats en direct de Ntoum. Du vivant d’Omar Bongo Ondimba, tout le monde sait qu’il gagnait souvent avec des scores de 50.1% au dessus du chiffrage universel. Mais ce qui est arrivé à Lastourville ou à Ntoum, c’est que des scores ont atteint 87% pour Régis à Lastourville et 79% pour Julien à Ntoum…..franchement il y a toutes les raisons du monde de douter à penser qu’on peut tricher avec un tel score. Force est de reconnaître que Casimir Oyé Mba (Cam la classe) malgré son revirement à la dernière minute à L’UN, son jeu très flou qu’il a joué à la dernière élection présidentielle pèse encore sur ses épaules et cela a fini par le rattraper…..il faut parfois être très clair dans sa vie, l’honnêteté de JEN lui a payé aujourd’hui…
Si, par malheur, les quelques « bonzes » de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) dont on sait qu’ils ne sont pas nés de la dernière pluie, s’adonnent à leur jeu favori, le processus annoncé dans la perspective des échéances de 2011, passerait certainement à côté de la plaque. Dans tous les cas, une fois ajouté ce que la Commission électorale avait comptabilisé en termes de « tripatouillages et de grenouillages », pas différent d’affirmer que l’on soit parti pour la gloire. Pour le moment, on en est encore là dans l’espoir que le vent tourne dans la meilleure des directions. En attendant, touchons du bois ! Les Gabonais n’entendent point relâcher leur attention.

FIN/INFOSGABON/WT/2010 – 8 août 2010
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