Le chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, a exprimé sa fierté et sa reconnaissance à son Armée qui est restée « républicaine » pendant toute la crise, lors de la célébration du cinquantenaire de la Côte d’Ivoire, le samedi 7 août 2010 sur l’esplanade de la présidence de la République au Plateau. Toutefois, il a rappelé aux militaires que s’il tombe, au cas où il y aurait une autre tentative de déstabilisation de son régime ils tomberont aussi. Laurent Gbagbo s’est adressé au général des corps d’armée, Philippe Mangou, et à ses hommes, en ces termes : « Mon Général, transmettez mes salutations à tous les militaires. J’ai dit aux officiers avec qui j’étais, il y a quelques jours à Yamoussoukro, qu’une des caractéristiques de cette crise, c’est que l’Armée est restée en place. Il y a beaucoup de gens qui circulaient dans les casernes, la nuit, en disant : « faites ceci ou cela ». Les officiers sont là : si moi, je tombe, ils tombent aussi ». Et le chef de l’Etat de renchérir : « Il y en a qui croient qu’un coup d’Etat est facile ! C’est comme un édifice qui a plusieurs poteaux. Si tu le fais tomber, tes poteaux tomberont aussi. Je voudrais féliciter l’Armée qui est restée républicaine ». En face d’un public sélect, le président ivoirien a fait quelques commentaires sur la date des élections maintes fois reportées, et dont le premier tour est fixé au 31 octobre 2010. Il a affirmé être content du travail effectué par le Premier ministre Guillaume Soro et le président de la Commission électorale indépendante (CEI) dans le cadre justement de l’organisation de ces élections tant attendues en Côte d’Ivoire. « Je suis fier du travail qu’ils ont accompli. Je me rends compte, après cette date qui vient d’être fixée, qu’on nous avait trompés sur bien de choses. Le travail qu’il restait à faire était tellement important que j’estime qu’on nous avait trompés sur la marchandise », a-t-il indiqué, avant de crier sa colère de voir que les choses pouvaient être réglées facilement. « Je suis en colère sur ce point là. Je ne suis pas content. On ne peut pas venir dire, on fera les élections tel jour, on prend un décret, et quand le jour approche, on ne vient même pas dire qu’on n’est pas prêt. C’est nous qui constatons qu’on n’est pas prêt. Je ne suis pas content de cela », a signifié M. Gbagbo, ajoutant que le travail qui reste à faire, notamment l’élaboration de la liste électorale définitive, la fabrication et la distribution des cartes d’identité et d’électeur prendront un peu de temps. Laurent Gbagbo s’est réjoui de toutes ces avancées dans le processus de sortie de crise. « Je peux dire que maintenant, on peut aller aux élections. Je voudrais dire à beaucoup de nos amis que sur cette question des élections, personne ne peut être plus soucieux que les Ivoiriens eux-mêmes. Il y en a qui font comme si les élections de Côte d’Ivoire, les intéressent plus que nous. Qu’ils nous laissent régler nos problèmes. Et nous sommes capables de les régler », a martelé le chef de l’Etat. Et cela passe, à l’écouter, par l’union des deux armées ivoiriennes car cela concourrait à la tenue de bonnes élections dans le pays. « Un des problèmes que nous réglons par exemple, c’est le problème d’intégration des deux armées », a-t-il rappelé. Avant de souligner que des officiers et des sous-officiers des Forces Armées nationales de Côte d’Ivoire (FANCI, loyalistes) et des officiers des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN, ex-rebelles) ont été promus pour favoriser un climat électoral et postélectoral apaisé. « Les gens ne savent pas ça, mais nous le faisons. Il y a beaucoup de choses que nous sommes en train de faire et qui vont nous garantir une vraie élection », a expliqué Laurent Gbagbo. Qui a envoyé un message à la communauté internationale et aux détracteurs de la Côte d’Ivoire. Selon lui, les Ivoiriens organiseront leurs élections et « il n’y aura rien du tout ». Le n°1 ivoirien a voulu cette célébration du cinquantenaire sobre parce que le pays n’a pas encore organisé les élections. Mais il a promis qu’après ces échéances, le monde entier verra les Ivoiriens « danser » et leurs militaires faire la démonstration de leur puissance. Notons que les chercheurs ivoiriens étaient à l’honneur à l’occasion de cette célébration des 50 ans de la Côte d’Ivoire. Certains parmi eux ont été décorés dans l’ordre national.
Hervé KPODION
COULISSES
Somptueux défilé
Harmonieux, discipliné, le défilé du cinquantenaire ivoirien a tenu toutes ses promesses. Les 33 détachements dont les Affaires maritimes et portuaires et 4 détachements des épouses des FDS, prévus pour cette parade militaire sur l’esplanade de la présidence de la République au Plateau, ont fait preuve d’une discipline exemplaire. Vêtus de leurs plus beaux treillis, armes au poing, têtes relevés et bustes droits, les militaires et leurs épouses ont « attaqué le sol du talon ». Comme pour dire, « c’est notre fête ».
Marie-Thérèse Houphouët-Boigny était présente
La toute Première dame de Côte d’Ivoire, Marie-Thérèse Houphouët-Boigny, était sur l’esplanade du palais présidentiel pour commémorer, avec Simone Ehivet Gbagbo et les convives, les 50 ans de son pays. Elle qui était au côté de feu Félix Houphouët-Boigny le 7 août 1960 lorsqu’il proclamait solennellement l’indépendance de la Côte d’Ivoire.
Le Vice-Président nigérian aussi
Le Vice-président de la République Fédérale du Nigeria, Mohammed Namadi Sambo, a pris part, samedi 7 août dernier aux festivités marquant les 50 ans de la Côte d’Ivoire, au palais présidentiel à Abidjan. Après la cérémonie, il a été reçu en audience par le président Gbagbo.
Gbagbo décore son professeur de thèse
Le président ivoirien a élevé au rang de Commandeur dans l’Ordre ivoirien, son professeur de thèse, Mme Catherine Coquery-Vidrovitch, Pr. Emérite à l’ l’Université Paris 7 Denis Diderot. Ont également été faits Commandeurs dans l’Ordre national, l’Ingénieur des Arts et Métiers, Henri Houdin et le Sociologue sud-africain Kwesi Kwa Prah. Le directeur général du Port d’Abidjan, Marcel Gossio et celui du Port de San-Pédro, Désiré Dallo, ont été élevés à la Dignité de Grand Officier. Le conseiller du président de la République, Lohoury Guigui a lui, été fait Officier. Des enseignants-chercheurs d’Université ; les membres de l’Association Ivoirienne des Sciences Agronomiques (AISA) ainsi que des directeurs généraux des secteurs public, parapublic et privé ont aussi été honorés.
16 drapeaux africains avec la Côte d’Ivoire
16 pays africains plus la Côte d’Ivoire ont accédé à l’indépendance en 1960. Pour marquer le coup, des élèves militaires ivoiriens ont défilé avec les drapeaux de ces pays frères. Comme pour exprimer la solidarité du peuple ivoirien auxdits pays.
50 petits drapeaux
50 enfants de troupe de l’Ecole militaire préparatoire technique (EMPT) de Bingerville ont fermé le défilé du 7 août. Ils étaient « armés » chacun d’un petit drapeau qu’ils balançaient fièrement. Pour le maître de cérémonie, ces enfants représentent l’avenir du pays et l’espoir pour les 50 prochaines années.
Le mot de Mamadou Koulibaly
Le n°2 ivoirien, Mamadou Koulibaly, était à la fête nationale du 7 août au palais présidentiel au Plateau. Il était assis à la droite du Premier ministre Guillaume Soro. A l’issue de la cérémonie, M. Koulibaly a souhaité que « le centenaire de la Côte d’Ivoire ne soit pas comme le cinquantenaire ».
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