jeudi 5 août 2010

Cameroun/Brésil: accord parfait sur certaines grandes questions internationales

(journal du cameroun 05/08/2010)
Sans surprise, la gouvernance mondiale et les questions environnementales ont été au centre de la rencontre
Paul Biya favorable à une place permanente au conseil de sécurité pour le Brésil
En visite au Brésil depuis deux jours, le président camerounais, Paul Biya, a défendu ce mercredi 04 août, l’idée d’une réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, qui accorderait une place permanente ce pays, au sein du conseil de sécurité des Nations unies. Le Brésil a un rôle politique et économique primordiale dans le monde aujourd’hui, a laissé entendre Paul Biya. Selon lui, le gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva mène une politique de coopération remarquable avec les pays en développement afin de stimuler les programmes d'éradication de la pauvreté.
La réforme du Conseil de sécurité de l'ONU montrerait que la communauté internationale est prête à changer, a déclaré Paul Biya, au moment où il portait un toast en l'honneur de Lula, durant le déjeuner offert à la délégation du Cameroun. La décision d’accorder un siège permanent à ce pays, serait un hommage au rôle exceptionnel du Brésil dans la recherche des solution aux problèmes internationaux, a-t-il conclu sur ce point. Une déclaration qualifiée de forte, et bien accueillie par les médias brésiliens. Prenant la parole à son tour, le président Lula a déclaré qu'il était heureux de voir une Afrique de plus en plus maîtresse de son destin. Le chef de l’Etat brésilien a également souligné qu’avec son fort potentiel démographique, les voix africaines méritent de compter dans la gouvernance mondiale, et aujourd’hui d’autant plus que beaucoup fêtent leurs 50 ans d’indépendance.
Ce demi-siècle d’indépendance est riche de sens et d'espoir. Vous représentez cinquante ans de lutte contre le lourd héritage laissé par des siècles de colonialisme qui avait seulement vu en l’Afrique une source de matières premières et un réservoir de main-d'œuvre gratuite, favorisant votre retard et votre sous-développement. En ce début de XXI siècle, nous voyons une Afrique aborder son destin avec enthousiasme, et qui n'est plus une proie facile soumise au partage entre les puissances dominantes a déclaré le président Brésilien.
Renforcer les positions pour une gouvernance mondiale plus équitable
Le président Brésilien a aussi rappelé la nécessité d’effectuer des réformes dans les organisations financières internationales, en invitant notamment à la réduction des exigences imposées par le Fonds monétaire international pour l’octroi de son aide aux pays en développement. Nous préconisons un terme aux conditions nuisibles des organisations internationales, qui étouffent les économies des pays pauvres, a affirmé Lula. Les deux dirigeants se sont aussi félicités des efforts accomplis en faveur du multilatéralisme dans la lutte pour l'élimination des subventions agricoles et pour l’ouverture des marchés européens aux productions des pays en voies de développement.
Lula a également affirmé que le Brésil et le Cameroun avaient en commun des réserves forestières importantes et devraient ainsi promouvoir ensemble l’idée d’une gestion rationnelle des ressources naturelles et se battre pour l’obtention d’un accord en vue de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Lula da Silva et Paul Biya ont enfin signé plusieurs accords bilatéraux. Ces accords visent la coopération dans les domaines culturels, touristiques, diplomatiques, administratifs et techniques.
Le président brésilien a confirmé que durant le mois de septembre, le Brésil enverra une mission technique au Cameroun en vue de développer des projets dans les domaines de la vulgarisation agricole, l'élevage et les coopératives. Le président Paul Biya s’est ensuite entretenu avec les membres du sénat brésilien. Ce jour, il devrait procéder à l’inauguration de la toute nouvelle ambassade du Cameroun au Brésil, la première dans toute l’Amérique latine.

Par Idriss Linge - 05/08/2010
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