lundi 9 août 2010

Au Burkina, le CDP entérine la candidature de Compaoré

(Afriscoop 09/08/2010)
(AfriSCOOP Ouaga) — Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), parti au pouvoir au Bukina Faso , en congrès extraordinaire depuis vendredi à Ouagadougou, en vue de désigner le candidat du parti pour l’élection présidentielle du 21 novembre prochain, a entériné la candidature de Blaise Compaoré et a appelé samedi à supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels.
Blaise Compaoré (59 ans), fondateur du CDP, a été investi en son absence, « par acclamation et à l’unanimité », pour la présidentielle, dont il est le grand favori. Le parti a « convenu de la suppression de la limitation des mandats présidentiels par la révision de l’article 37 » de la Constitution, selon un "rapport de synthèse » lu par la secrétaire générale Marie Achille Tapsoba.
Blaise Compaoré devient le chef de l’Etat du Burkina Faso après le coup d’Etat de 1987. La Constitution burkinabé, votée en 1991, limite le nombre de mandats présidentiels à deux septennats. Compaoré devrait donc briguer son dernier mandat en novembre, mais depuis plusieurs mois, de hauts responsables de son parti appellent ouvertement à une modification de la Constitution pour lui permettre de continuer après 2015, soulignant qu’ « il revient au peuple souverain de renouveler ou non sa confiance à un candidat ».
Les Évêques catholiques du Burkina Faso et l’opposition avaient mis en garde contre tout changement constitutionnel.
La Constitution peut être révisée par voie référendaire ou à la majorité absolue des députés, ce qui permettra à Blaise Compaoré de briguer un nouveau mandat en 2015 s’il est réélu en novembre prochain.
Notons que le CDP dispose actuellement de 73 députés à l’Assemblée nationale contre 12 pour l’opposition.
Deux candidats de l’opposition sont déjà en lice pour la présidentielle du 21 novembre . Il s’agit de Bénéwendé Stanislas Sankara, le chef de file de la nouvelle formation politique dénommé l’Union pour la Renaissance/Parti sankariste (Unir/PS), et Norbert Michel Tiendrébéogo du Front des forces sociales (FFS).
Le parti au pouvoir compte également, dans les prochains jours, introduire d’autres amendements de la loi fondamentale, avec notamment la création d’un Sénat, le renforcement de l’efficacité du Conseil constitutionnel et l’exigence pour tout candidat à l’ élection présidentielle d’être seulement burkinabé de naissance.
Pays pauvre à la population réputée travailleuse, le Burkina Faso ou « Pays des hommes intègres », est devenu l’un des pays les plus stables d’Afrique de l’ouest, après de longues années d’agitation politique ponctuées de coups d’État militaires. Son président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, a réussi à se faire élire en 1991(année de l’instauration du pluralisme), et réélu en 1998 et en 2005.

par Ayida MAÏGA
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