lundi 16 août 2010

ARMEE GUINEENNE : et si c’est le général Konaté avait raison ?

(African Global News 16/08/2010)
Quand l’héritage est peu reluisant, est-ce la faute de l’héritier ? Bien avant l’avènement du Conseil national pour la démocratie et le développement – CNDD -, le 23 décembre dernier, il n’était un secret pour personne qu’en Guinée la Grande muette souffrait de trois maux au minimum : le manque de discipline, le déficit de formation professionnelle et la faiblesse des capacités de casernement et le non respect des statuts et affairisme de la haute hiérarchie dont les conséquences nous ont conduit à plusieurs mutineries avant l’avènement du CNDD.
Une réalité qui poussera, dès les premiers pas des nouveaux gouvernants, à placer la nécessaire restructuration des forces armées parmi les grandes priorités. C’est ainsi que le ministre de la Défense nationale, le général de l’armée Sékouba Konaté, montera, sans l’ombre d’une hésitation, sur le front de la reconstruction. A Conakry et dans l’arrière-pays, on le verra sur le terrain, au milieu de maints chantiers, en train de superviser en personne les travaux. De même, il sillonnera de nombreuses casernes, avant d’être relayé par le chef d’Etat-major général, pour réaffirmer d’un ton ferme son attachement au respect de la hiérarchie dans les rangs, au retour de la discipline au sein de la gent en treillis.
Mais en dépit d’un engagement sans faille, et malgré le travail titanesque déjà abattu au camp Camayenne (ex camp Mamadou Boiro) et ailleurs sur le territoire national, ainsi que l’importance du financement consenti, il apparaît de plus en plus que le combat du Général, aussi exaltant soit-il, est avant tout une tâche de longue haleine. Rien que la réalisation des infrastructures, exige, en moyenne deux ans. Et dire que c’est là un préalable à toute opération visant à professionnaliser davantage l’armée guinéenne et à y instituer une discipline de fer, toutes choses qui auraient pu éviter au pays le drame survenu le 28 septembre 2009.
D’ailleurs, au-delà des garde-fous que constitueraient le professionnalisme et la discipline, il est fort à parier que s’il était à Conakry ce 28 septembre ces malheureux événements n’auraient pas eu lieu ou tout au moins n’aurait pas l’ampleur qu’on a connue. L’on a encore en mémoire, le sang-froid avec lequel il avait, aux côtés du président Moussa Dadis Camara, géré une manifestation de personnes hostiles au CNDD à l’entrée même du camp Alpha Yaya Diallo quelques semaines avant le 28 septembre. Tout comme, le jour de la restitution des corps à la grande mosquée Fayçal, quand une foule hostile a emprunté l’autoroute en direction du camp Alpha Yaya pour les cadavres de leurs proches disparus, le Général a dû user de beaucoup de stratégie pour amener les forces de l’ordre à disperser les manifestants sans heurts, sans blesses.
Ce qui prouve d’ailleurs qu’il est un militaire aguerri et qui cultive au plus haut niveau le sens de la retenue, de la mesure, et qui a du respect pour la vie humaine. En conduisant la transition à terme après l’organisation du premier tour des premières élections multipartites en Guinée dont il ne prend pas part, il est plus que déterminé à réussir le deuxième ‘’round’’ pour sortir son pays d’une impasse qui n’a que trop duré.
Tout comme lui, les Guinéens ne désespèrent pas de voir se réaliser leur vieux rêve, c’est-à-dire se réconcilier avec eux-mêmes, se réconcilier avec son armée où, progressivement, le professionnalisme et la discipline reviennent et rendent notre grande muette républicaine. D’ailleurs, à la veille de l’an 52 ans des forces armées, le Général d’armée Sékouba Konaté n’a pas manqué d’appeler les Guinéens à se réconcilier avec son armée, tout en demandant pardon aux victimes des massacres du 28 septembre, au peuple de Guinée et promettant que la tragédie du 28 septembre ne se répétera plus jamais.

Ibrahima Sory DIALLO
Source Africanglobalnews.info
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