mardi 2 mars 2010

Senegal - Après les louanges de Me Wade pour son fils, les vérités sèches et sans appel du journaliste Abou Abel Thiam

(Seneweb 02/03/2010)
Le président Wade s’est disqualifié en parlant des valeurs du continent et des Sénégalais en faisant de son fils et ministre d’Etat, Karim Wade, le plus intelligent de tous, écrit mardi Abou Abel Thiam, le directeur de rédaction du quotidien Kotch. « Champion autoproclamé de la Renaissance africaine, le président Abdoulaye Wade vient de se disqualifier pour parler de valeurs du continent. C’est ainsi que, parlant de son fils Karim, comme il l’a fait dans son entretien accordé à Canal Infos, Océan FM et le journal La Sentinelle, il a exposé le mépris sans nom dans lequel, il tient les noirs en général et les Sénégalais en particulier », écrit le journaliste, selon lequel, le président sénégalais « a fait plus fort que Sarkozy et sa désormais célèbre phrase « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire ».
D’après Abou Abel Thiam, Me Wade « dans le but de mettre en exergue les qualités de son fils, a clamé » : ‘’A Londres, il (Karim) travaillait dans une banque où il n’y avait pas beaucoup de noirs’’. Comment comprendre cette phrase autrement que par son sens réel, à savoir que dans l’esprit de Wade, peu de noirs sont aptes à travailler dans une telle banque ? », s’interroge le directeur de rédaction de Kotch.
Pour le journaliste, « l’on suppose que son fils, à lui, n’a pas été engagé parce qu’il est métis, et que la banque Warburgh, dont il s’agit ici, n’applique pas de quotas de couleur pour sa politique d’emploi ». « Quoi de plus normal qu’une majorité d’employés blancs dans une banque londonienne, ce qu’il y a de plus européen ? », se demande le rédacteur, poursuivant : « Pour un homme, qui dans la même interview, parle aussi de ‘’combat pour la Renaissance africaine’’, Aboulaye Wade tient là un discours digne de Le Pen, pour dire le moins ».
Tenant ainsi « ses compatriotes et tous les noirs en si basse estime, les catégorisant comme étant inférieurs aux blancs, Abdoulaye Wade dresse une hiérarchie de l’intelligence qui place tout ‘’naturellement’’ son fils Karim au dessus des Sénégalais », poursuit Abou Able Thiam.
« C’est ainsi que le fils de Wade est décrit par son père comme étant une intelligence supérieure à celle de tous ses compatriotes. Voilà pourquoi, il lui a confié ‘’ce ministère qui n’est pas petit, car il faut être intelligent pour pouvoir le gérer’’ (dixit Wade toujours à l’émission), selon l’expression du paternel », écrit encore Abou Abel Thiam.
« Pour ce qui s’interrogeaient encore sur sa grille de classification des Sénégalais, il (Me wade) explique : ‘’Même mes petits ministères, j’ai été obligé de les couper en deux pour les confier à plusieurs personnes’’. Pas besoin d’avoir l’intelligence de Karim Wade pour décrypter autrement cette sentence : ‘’Dans le gouvernement, les ministres sont tellement inintelligents que j’ai scindé les ministères en petits départements pour leurs petites cervelles’’, explique le journaliste.
« La Wade formula du mathématicien permet de déduire que son fils équivaut à 8 ministres du gouvernement, puisque, dit-il ‘’ce n’est pas facile d’avoir quelqu’un qui peut gérer quatre ministères en un seul’’ ».
Abdou Abel Thiam de poursuivre : « Quatre ministères ! Comme : la Coopération internationale, l’Aménagement du territoire, les Transports aériens et les Infrastructures, ce que gère son fils. »
Selon le directeur de rédaction de Kotch, « l’on apprend ainsi dans cette instructive interview du président Wade, c’est que la gestion des finances du gouvernement n’est pas confié au ministre des Finances, mais plutôt au fils Wade. Car, et c’est le père qui le dit, il n’a pas vu autour de lui quelqu’un qui maîtrise l’argent mieux que lui (Karim) ».
« Cela au moins, on l’avait deviné, même inintelligents », chute le journaliste.

Auteur: ASI24.info
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